Pas de vacances pour Gothicat ! Et oui, comme vous l’aurez remarqué, vers fin Juin, un nouveau concours a été lancé !
Ce coup-ci, nous n’attendions pas de votre part un dessin. Non, cette fois-ci, il s’agissait d’un concours d’écriture.
Du travail pendant les vacances ?! Qui est le responsable ?
Ce petit bout ! (Et accessoirement, son maître :p)
Et oui, Flotin n’a pas eu la chance de rencontrer ses amis lors de ses vacances, alors il fait appel à vous.
Le thème : “S’il vous plaît, amies créatures, faites-moi un récit de vos vacances”
Les règles étaient simples. Il fallait écrire en faisant un minimum de fautes, le texte devait quant à lui, contenir bien plus de 10 lignes (sans que cela parte dans une histoire en six volumes non plus !). Nous pouvions écrire une histoire réaliste ou bien imaginaire, du moment que les créatures étaient à l’honneur !
Que pouvions nous gagner ? Alors, il faut savoir qu’il y avait jusqu’à dix places sur le podium, ce qui vous permettait d’avoir plus de chances de faire partie des gagnants.
- Première place : Une créature au choix (hors uniques et créatures de la boutique), 25 Joyaux et un fond
- De la deuxième à la cinquième place : Une créature au choix (hors uniques, créatures de la boutique et mystiques 2010), 20 Joyaux et un fond
- De la sixième à la dixième place : Une créature au choix (hors uniques, créatures de la boutique et mystiques 2010) et un fond
- Comme on ne travaille pas pour rien sur Gothicat World, chaque participant gagne un fond !
Le fond a été choisi grâce aux votes des joueurs, il s’agissait du fond “Les bois de Gaïara”
Mais qui a gagné ? Voici la liste des dix gagnants, ou plutôt devrais-je dire des treize :
- Portgas-D-Sora
- Enthaliss, Gothiqua_Arwena (ex aequo)
- Isalinea
- EtoiledeBuée
- Epis et Mironohmaître (ex aequo)
- Nhemesis
- Rowenaluna
- Rammstein
- Siderya
- Feuille de Cristal
Une mention spéciale à été attribuée à : Ashera .
Merci à tous pour votre participation ! Il a été très dur de choisir, et vous avez été très nombreux à participer avec 51 textes ! Je vais de ce pas, vous dévoiler les textes des gagnants. Vous êtes curieux, et vous aimeriez lire les textes de tous les participants ? Rien de plus simple, cliquez ICI .
Texte de Portgas-D-Sora
Bonjour NaoBara ! Pourrais-je te demander un petit service ? J’ai écris cette petite lettre à Flotin. Hélas, je ne connais pas son adresse ! Comme je sais que tu le connais bien, pourras-tu lui remettre s’il te plaît ? Je t’en serrais très reconnaissante ! Sora te communique également qu’il s’agit bien de sa participation à ston concours. Je crois qu’elle parle de ma lettre. Dans tous les cas, je te remercie d’avance et te souhaite une bonne journée !
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Cher Flotin,
C’est moi, Takara, qui t’écris ! Comment vas-tu ? Pour ma part, je vais très bien ! Je viens de vivre une très belle aventure. Mouvementée, mais inoubliable. Je t’écris donc cette lettre pour t’en faire part ! Je sais que tu aimes connaître les vacances de ton entourage. Mais je te préviens, cela risque d’être long ! J’espère que tu as du temps devant toi hihi !
Je n’avais rien de prévue pour les vacances au départ. Quand j’ai dit cela à mon tendre ami Minoushas, Iceburg, il m’a tout de suite proposé de venir avec lui et son équipage, à bord de leur navire. Iceburg est un être si doux et si gentil ! J’ai tout de suite acceptée, j’avais même hâte ! Leur capitaine voulait absolument visité une île paradisiaque non répertorié sur les cartes. C’était donc notre destination. La navigatrice de l’équipage m’a expliquée le trajet que nous allions effectué, à l’aide d’un carte. Nous allions partir de Flunalys, puis naviguer plus vers le Sud sur la mer de Lismarin. Ils ne savent pas ou exactement, mais l’île se trouve d’après les rumeurs, par ici. C’était très intriguant !
Le lendemain, il fallait partir tôt, pour ne pas croiser les Marins qui sont à la recherche d’Iceburg et son équipage. Nous aurions eu des problèmes sinon ! Ce sont des pirates, mais de gentils pirates. Je sais que c’est dur à croire, et pourtant, cela est bien vrai !
Quand je suis arrivée sur le bateau, certains dormaient encore. Les seuls réveillés étaient Iceburg bien évidemment, son camarade de longue date Cutty Flamm, la navigatrice, et le médecin. Même le capitaine dormait encore. Il faut dire que c’était un sacré numéro. Il n’y avait qu’Iceburg que je connaissais beaucoup. Un petit peu Cutty Flamm aussi. Mais mon ami Minoushas m’avait tellement parler de son équipage, que je me sentais à l’aise avec eux. Je suis pourtant très timide tu sais ! Cutty Flamm à remonter l’ancre du navire, Iceburg à déployé les voiles du navire, et enfin, nous furent partis !
L’air était agréable, le soleil brillait fort, les nuages étaient d’un blanc cotonneux, et le vent qui gonflait les voiles étaient frais et parfumé. Pour profiter de la vue, mon ami m’avait conseiller de m’assoir sur la proue du bateau. Ce que je fit d’ailleurs ! Elle était rigolote leur proue. Elle était en forme de tête de lion, dont la crinière rappelait beaucoup les rayons du soleil. Et en effet, assis ici, la vue était magnifique, même plus je dirais ! A couper le souffle ! On ne voyais que l’eau à perte de vue, mais elle brillait de mille éclat. Les rayons du soleil faisait ressembler l’océan à une étendue de cristal turquoise. Un vrai plaisir pour les yeux. Si seulement tu avais pu avoir cela Flotin !
Un détail m’interpella dans le paysage. A perte de vue, de grands arbres assez massif et blanc sortaient de l’eau. Mais si les arbres étaient là, c’est que leurs racines devaient être incroyablement grande, ou que l’arbre en lui même devait être grand, pour ressortir de l’océan aussi nettement ! J’ai alors posé la question à Iceburg, et il m’a répondu que ces arbres étaient les arbres d’Eve. Ils étaient plutôt rare. C’était donc incroyable d’en voir autant. Il précisa également que cet arbre était assez spéciale. En effet, ces racines, situés dans les profondeurs de l’océan, produisait une douce lumière qui éclairait les ténèbres des abysses. Je trouvais ces arbres fascinants ! Je n’ai pas cessée de les regarder et d’essayer d’imaginer la magie de les voir illuminés les océans.
Quand tout le monde fut réveiller, l’ambiance qui régnait sur le bateau était très chaleureuse. Le musicien ne cessait de chanter des chansons joyeuses et entrainante. Le cuisinier commençait à préparer de délicieux repas, dont les odeurs faisait frissonner mes longues moustaches de Stoufix. Cela sentait si bon ! Le capitaine et le canonnier pêchait, assis sur les remparts du bateau, tout en chantant en cœur avec le musicien. Le médecin prenait soin des plantes médicinales qu’il faisait pousser sur le bateau. Cutty Flamm qui était à la barre chantonnait également. Ils étaient tous joyeux. Rien de mieux pour être de bonne humeur !
Hélas, cela n’allait pas durer. Le temps qui était si beau et si claire commençait à sombrer. Les nuages devenaient gris et s’épaississaient, cachant le rayonnant soleil. Le vent lui devenait de plus en plus violent, agitant la mer. On entendait les vagues s’écraser avec forces sur les parois du bateau. Et comme il fallait s’y attendre, la pluie s’est mis à tomber. J’avais un peu peur, mais savoir l’équipage avec moi me rassurait un peu. Ils étaient courageux, ils avaient l’habitude de ce genre de situation. Iceburg m’avait conseillé de rentrer à l’intérieur, de peur que si la tempête éclate, je passe par dessus bord. Mais avant que je puisse le faire, un violent coup d’orage retentit, et en même que celui-ci, une violente vague ébranla le bateau. Je me fit propulser plus loin, si bien…que je passa par dessus bord ! C’était horrible, j’avais tellement peur ! J’entendait l’équipage hurler mon nom, mais rien à faire, les vagues ne cessaient de m’enfoncer plus profondément dans l’eau glaciale de la mer qui semblait si belle encore ce matin. J’étais paniquée, je pensais que j’allais mourir, que tout était finis. Que je ne reverrais plus mon tendre ami.
Mais si je t’écris ces mots cher Flotin, c’est que je suis encore en vie, tu t’en doutes !
En effet, je commençais à perdre connaissance. Je n’avais plus la force de nager. Je commençais à couler doucement au fond. Pour moi, tout était finis, lorsqu’à ma grande surprise, une silhouette s’approcha de moi. Enfin près de moi, je pouvais enfin distinguer de qu’elle créature il s’agissait. Tu me crois si je te dis que tout comme moi, c’était un Stoufix ? Si, si ! Je te le jures. Je pensais moi aussi rêver. Mais non, il était bien là.
Je me souviens nettement de son apparence. Il était plus jeune que moi, et donc plus petit. Il avait une douce couleur beige, mais le plus beau était tout de même ces belles arabesque brune, s’entremêlant entre elles, formant des motifs tout à fait sublimes. Ces yeux étaient d’un bleu intense. Si intense, qu’on ne distinguait presque cela dans les abysses de l’océans . Il avait quelques nuances de bleu aussi sur le corps, surtout au niveau des pattes avant, du dessus de sa tête, et du bout de sa queue.
Mais le plus fou, c’est qu’il n’avait aucun mal à vivre sous l’eau ! Il nageait aussi bien qu’un Neptulys ou bien même un Ekoyus. Il pouvait ouvrir les yeux sans avoir peur que le sel de la mer ne lui les irritent. Il pouvait ouvrir la bouche sans avoir peur de noyer ces poumons. C’était fascinant.
Il avait commencer à fouiller frénétiquement dans les longs poils de sa queue que l’eau ondulait, et en sortis un petit objet. C’était un bout de corail. Je ne m’attendais à ce qu’il souffle dans celui-ci. Et pourtant, c’est ce qu’il fit. Et par là d’un des trous, se forma une grande bulle d’air. Je me demandais bien ou est-ce qu’il voulait en venir. Il attrapa alors ma petite patte, et me tira doucement vers la bulle… Jusqu’à m’y faire entrer ! Qu’elle soulagement quand je pu enfin respirer. La bulle se resserra doucement autour de moi pour se modeler parfaitement à la forme de mon corps. C’est comme si j’étais habillée d’une combinaison ! Et la bulle d’air m’empêchait nullement de bouger, j’étais même très libre de mes mouvements ! Mais j’étais toujours un peu fatiguée par cette prise de panique. Voyant que j’étais seine et sauve, il s’adressa à moi. Voilà ce qu’il me dit alors:
“Je m’appel Jadhoshi. J’espère que tu n’es pas blessée. Je suis content d’avoir pu te sauver ! Hélas avec la tempête, il nous sera difficile de remonter à la surface et de retrouver le bateau duquel tu es tombée. Suis-moi !”
Et sur ces mots, le petit Stoufix du nom de Jadhoshi se mit à nager vers le fond. Pouvais-je avoir confiance en lui ? J’avais peur au début. Mais il m’avait sauver, alors j’étais sûre que je pouvais avoir confiance en lui. Tout en le suivant dans les abysses, toujours protéger par ma bulle d’air, je repensais à mes amis. J’avais peur qu’ils leurs soient arrivés quelque chose. Et si eux, n’avaient pas pu être sauvés ? Ils devaient s’inquiéter pour moi. J’espérais du fond du cœur que tout irais bien pour eux. Je ne pouvais faire que cela !
Nous nous enfoncions de plus en plus dans les abysses et pourtant… Il faisait si clair ! Normalement, au fond de l’eau, la lumière de la surface ne peut pas parvenir jusque là. Mais là, il faisais clair, une lumière bleuté illuminais avec douceur l’océan. En parcourant des yeux mon entourage, je pu enfin déceler la source de cette lumière. De très grande racines qui provenaient surement d’un grand arbre. Tu l’auras peut être deviné Flotin, il s’agissait bien des racines provenant des arbres que j’avais vue au matin de notre voyage ! Et je ne m’étais pas trompée. C’était magnifique à voir.
Plus surprenant fut quand je commençais à apercevoir… des habitations ! Toute une île sous-marine, situé dans une grosse bulle d’air. Jadhoshi m’a pris par la main et m’a doucement tiré vers lui. Et ensemble, nous sommes entrés dans la bulle. Cela débouchait sur un petit bassin d’eau à température ambiante. C’était tellement incroyable ! Je croyais rêver ! On se serai cru dans une version aquatique du pays des merveilles ! Toutes les maisons étaient hautes en couleurs. Toutes avec comme toit un joli coquillage en colimaçon ornementé de perles ou d’étoiles de mer. Les habitants eux par contre, sont très semblable à nous ! Voir même identique ! Jadhoshi par exemple à une apparence de Stoufix tout à fait normal.
Quand nous sommes sortis de l’eau, Jadhoshi à exercer une petite pression du bout de ces doigts sur la bulle qui m’entourait, afin de l’éclater. Il m’a dit qu’elle ne me servirait plus, que l’air de l’île était la même que la mienne.
Nous avons marché un bon moment jusqu’à arriver chez lui. Il avait une très jolie maison ! Comme toutes les autres, mais pourtant, avec sa petite touche personnel. Il y avait beaucoup de carillons et de Fūrin suspendu à sa toiture. Sur son toit, des étoiles de mer de couleurs blanches contrastait avec sa toiture turquoise. La poignée de sa porte était un joli morceau de corail poli. Enfin sur ces murs, il y avait des marquages semblable à celui de son pelage. Pas de doute sur le fait que c’était sa maison ! Il me laissa entrer la première. L’intérieur était tout aussi beau ! Je ne pourrais pas tout te décrire, cela prendrais beaucoup trop de temps ! Mais saches, cher Flotin, que tout était fait à base d’éléments de la mer. Coquillages, sable, algues, écailles, tout ! C’était si beau ! Enfin moi, je trouvais cela incroyable !
A un moment, je posa mon regard sur une petite maquette de bateau à voile. Mon cœur se serra un peu en repensant à mes compagnons de la surface. Jadhoshi avait dû voir la tristesse dans mon regard, car il m’a tout de suite demandé ce qu’il n’allait pas. Quand je lui est dit que c’étais au sujet de mes amis, il à baissé le regard, l’air songeur. Il est rester un bon moment comme cela, à réfléchir. D’un coup, il à tapé son petit poing au creux de sa petite mains, le visage souriant. Il m’a dit:
“Je vais demander aux paladins de notre île de fouiller les alentours, afin de voir si tes amis vont bien. Pour le moment, nous ne pouvons pas remonter à la surface par un temps pareil ! Cela risquerais de te mettre en danger. La tempête fait hélas toujours rage.”
Ces mots m’ont redonner un petit peu le sourire. Cela m’a fait chaud au cœur de voir qu’il voulait m’aider, bien que j’avais peur d’être gênante. C’est vrai, il disait tout de même vouloir déployer les paladins de l’île juste pour moi, pour mes amis ! Mais il à insisté, alors je n’ai pas cherchée à refusée. Il ne pouvait pas savoir à qu’elle point cela me rendait heureuse !
C’est comme ça que pendant une semaine, je suis resté sur l’île en compagnie de Jadhoshi. Les gens sont tellement gentils là-bas ! Ils ont tous été très gentils avec moi. Ils me faisaient voir les alentours de l’île, me faisait participer aux activités, m’offraient des cadeaux, me faisait goûter à leurs spécialités, etc. Beaucoup de leurs plats sont à base de poissons, mais également d’algues et de mollusques. C’est peu être pas très appétissant annoncé comme cela, mais je peux te jurer que je me suis régalée ! Moi en échange, je leurs parlait de la vie à la surface. Il semblait émerveillés par mes dires ! Un simple arbre devenait une vraie curiosité à leurs yeux.
Ils m’ont expliqués que leurs îles (qui se nomme l’île Ooho) est en fait relié à un royaume, celui qui se situe juste en dessous d’Aquahana, dans les profondeurs de l’océan. Ils vivent juste éloigné du royaume. Derrière leurs joies de vivre, ils cachent un passé assez douloureux. Vois-tu, les créatures de la “surface” ont souvent traités les créatures des profondeurs de “monstre”, car ils ne vivaient pas de la même façon qu’eux, qu’ils n’avaient parfois pas le même physique, parfois parce qu’ils avaient une force surhumaine, tout un tas de choses comme cela. Certains ose même les esclavager ! Ne trouves-pas cela atroce ? Si bien que les créatures des profondeurs ont finis par haïr ceux de la surface. Mais leurs reine, aujourd’hui éteinte, leurs à redonner espoir, en leurs disant que toutes les créatures de la surface ne sont pas méchantes. Ils ne faut pas toutes les haïr. C’est pour cela que Jadhoshi m’a fait confiance, le jour ou je me suis noyée. Car il à écouté les paroles de sa reine, et il a eu confiance en moi. Leurs histoires m’ont vraiment touchés. Pourtant, tu les verrais Flotin, ils sont comme nous ! Leur reine était une femme fragile, mais d’une détermination incroyable. Aujourd’hui, ils m’ont dit que c’est leur fils aîné qui à repris les rêves de sa mère, celui de vivre en paix avec les créatures de la surface. D’ailleurs, j’ai demandée à Jadhoshi si je pouvais me rendre sur la tombe de la reine afin de m’y recueillir un petit moment, hélas, il m’a assuré que c’était bien trop loin d’ici. En revanche, le simple fait d’être ici avec eux, et de les apprécier et de les respecter, rend hommage à leur reine.
Les jours passaient en leurs compagnie. Je les adoraient. Puis un jour, les paladins de l’île ont frappés à la porte de Jadhoshi. Ils venaient nous annoncés que la tempête c’était calmé. Après une semaine, il était temps ! Mais la plus grande nouvelle était celle qu’ils nous annoncèrent par la suite:
“Nous avons retrouvés les compagnons de Mademoiselle Takara. Il y a des blessés, mais tous sont sains et sauf. Ils vous attendent à la surface, exactement là ou vous êtes passée par dessus bords”
J’étais si heureuse ! Et…et pourtant… J’avais comme un pincement au cœur. Il me fallait quitter mes amis de l’île. Quitter Jadhoshi. C’était un Stoufix si gentil. Les larmes m’étaient montés aux yeux, et j’avais du mal à les retenir. Il m’a assuré que ce n’était qu’un au revoir. Qu’un jour, leurs routes se recroiseront forcément. Que j’étais toujours la bienvenue sur Ooho. Il avait réussi à calmé un peu ma tristesse. Je le serra fort dans mes bras, en le remerciant de tous cœur. Si je suis dans la capacité de t’écrire aujourd’hui Flotin, c’est grâce à lui. Si je suis en vie, c’est grâce à Jadhoshi.
Quand je suis sortis de la maison, beaucoup des habitants m’attendaient dehors. Beaucoup pour la plupart avaient des cadeaux pour moi. Des bijoux typiques de leurs îles, des petits souvenirs, des petites sucreries, des compliments. Les plus jeunes de l’île venaient vers moi pour me serrer dans leurs bras, me demander quand je reviendrais, ou j’allais, si je me souviendrais d’eux. Jamais je ne pourrais oublier les moments passés sur cette île. Beaucoup me disait que j’avais été un petit rayon de soleil, que j’avais apporté une nouvelle petit dose d’espoir dans leurs rêves de vivre en paix avec les créatures de la surface. Tous allaient horriblement me manquer. Mais j’avais tellement hâte de revoir Iceburg et ces compagnons, leurs racontés cette histoire, ce séjour parmi ces douces créatures sous-marine.
Sous les “au revoir” des autres habitants, nous sommes repartis par là ou nous étions entrés la première fois. Jadhoshi à de nouveau souffler dans son étrange bout de corail, afin de m’envelopper dans une bulle d’air. Il est sortis le premier. Avant de partir, j’ai regardée une dernière fois derrière moi. Voir une dernière fois cet endroit paradisiaque. Enfin, je me suis jetée dans le bassin, pour finalement me jeter hors de la bulle.
En milieu de chemin, un Stoufix fort essoufflé nous à interpellé. Nous nous sommes donc stoppés dans notre voyage pour l’attendre. Son visage ne me disait rien, en revanche, Jadhoshi semblait le reconnaître. Il avait l’air d’ailleurs de ne pas en croire ces yeux ! Je dois t’avouée que je ne comprenais pas bien sur le coup. Il m’a alors expliqué que c’était un Stoufix venant du fameux royaume dont il m’avait parlé. Il avait donc fait un très long voyage jusqu’ici ! Mais pour quelle raison ? Le plus surprenant fut ce qu’il me dit ensuite. Qu’il s’agissait du Ministre de Droite, un des conseillers… De la famille royale ! C’était incroyable ! Et en même temps, j’étais un petit peu intimidée. Je ne savais pas trop pourquoi un conseiller de la famille royale était venu nous voir. Avait-on fait quelque chose de mal ? J’ai fait une révérence par respect envers lui, qu’il me rendit par la suite, avant de me tendre quelque chose. On aurait dit un tissus. Sans comprendre, j’ai pris le tissus par politesse. Jadhoshi lui, semblait avoir compris, en vue de son visage émerveillé. Le Ministre de Droit c’est alors expliqué:
“Nous avons eu vent de votre présence sur l’île Ooho. La famille royale, en particulier le prince aîné, à insisté pour vos offrir ceci, afin de vous remercier d’avoir été agréable envers les membres de notre peuple. Cela représente beaucoup pour nous et pour le rêve de la famille royale.”
Sur ces mots, il nous a salué une dernière fois, et c’est retiré, commençant à disparaître au loin.
Jadhoshi prit alors à son tour la parole:
“C’est un tissus royale ! Il est d’une qualité rare, seul la famille royale en porte ! J’ai encore du mal à croire que même le royaume est été au courant de ta présence sur notre île !!”
J’avais du mal à comprendre. La seule chose que j’avais fait, c’était être moi même. Leur peuple avait-il vécu des choses si horribles au point de remercier une créature de la surface quand cette dernière se montrait aimante envers eux ? Ce peuple me faisait mal au cœur. Et le geste de la famille royale me touchait vraiment. J’avais envie de les aider. De mes petites pattes, j’ai caressée le tissus que l’on venait de me donner. Il était terriblement… Doux ! Fin et doux, d’une couleur bleu intense, orné de perles et de belles dorures. Il était tout simplement splendide. Il sentais bon la mer. Pas facile de décrire son odeur en fait ! Tu sais, c’est cette odeur qui se dégage de la mer quand tu respire un bon coup. Jadhoshi m’a aidé à le mettre sur les épaules. Tellement léger, que j’avais l’impression de ne pas le porter sur mes épaules ! Dire que seul les membres de la famille royale portait se tissus sur eux. J’aurais réellement voulu les rencontrer pour les remercier. Mais je supposes que ce ne doit pas être si facile !
Nous avons continuer pendant longtemps notre ascension vers la surface, pendant laquelle Jadhoshi et moi avons beaucoup parlé. Je ne perdais pas une miette non plus du spectacle que nous offrait les racines du bois d’Eve, ainsi que les créatures qui y nageaient. Il y avait des Ekoyus de toute beauté. Nous avons eu même la chance de croisé un Neptulys ! Jadhoshi m’a dit qu’il était plutôt rare d’en croiser, alors j’étais bien contente d’avoir pu en avoir un ! C’est très impressionnant, c’était la première fois que j’en voyais un ! Et enfin, après un long moment de nage, les rayons du soleil commençait à se présenter. Mon petit cœur commençait à se serrer à l’idée de quitter mon tendre ami, mais en même temps, la joie de revoir Iceburg me le faisait bondir dans ma poitrine.
Enfin la tête hors de l’eau, la bulle qui m’enveloppais éclata d’elle même. Impossible de louper le bateau tellement il était grand. J’entendais d’ici les notes du violon jouer par le musicien de l’équipage, et les rires du capitaine. Et assis sur la proue du bateau, une silhouette bleu. C’était Iceburg. Il semblait m’avoir vu, car il s’était mis à secouer les bras en l’air en s’exclamant mon nom. Tous les membres c’étaient alors approchés des bords du bateau, et en cœur, criait mon nom. J’étais si heureuse. Tous étaient là, sain et sauf, et heureux de me voir. C’est bête, mais j’avais peur qu’il ne m’abandonne en pensant que j’étais morte. Mais non, tous étaient là, tous m’avaient attendus. J’accélérait la nage, suivit derrière par Jadhoshi qui semblait tout aussi heureux que moi… J’ai soudainement pensée au tissus que je portais ! Sans ma bulle, il était au contact direct avec l’eau, et j’avais eu peur que le sel de la mer ne l’abîme. Mais rien de tout cela ! L’eau glissait sur le tissus qui restait tout aussi doux et léger. Décidément, ce peuple m’impressionnera toujours !
Arrivé au bord du bateau, l’équipage jeta l’échelle de sauvetage afin de me laisser monter. Mais avant de m’en saisir et de les revoir tous, je me suis tourné vers Jadhoshi. Il avait le regard mouillé par les larmes, mais le sourire aux lèvres. Je l’ai serrer dans mes bras, en le remerciant encore et toujours. Je lui ai promis que je ne l’oublierais jamais, lui et ces semblables. Que je porterais toujours ce tissus divin sur les épaules. Que la simple odeur s’en émanant lui rappellera toujours les moments passé avec lui. Et surtout, de ne jamais oublier les rêves de la reine. Tous le monde n’est pas mauvais à la surface. La preuve avec moi, mon équipage, ou même toi, Flotin ! Je suis sûre que tu les aurais adoré comme je les ais adorés. La gorge serrée mais heureuse, je m’agrippa aux cordages, et me laissa tirer par mes compagnons jusqu’en haut. A bord, tous le monde m’a serrer dans les bras, ont admirés les cadeaux que j’avais eu, gouter aux sucreries de l’île que j’avais rapportés. Iceburg c’est penché par dessus le bateau et à lancer un “merci de tout cœur” à Jadhoshi. Tout le monde au final à remercié Jadhoshi, qui d’en bas, leurs souriait, les larmes aux yeux. Il était heureux de voir autant de créature de la surface le remercier, s’adresser à lui comme si il était comme eux. Après quelques instants, Cutty Flamm à lever l’ancre, la navigatrice à déployer les voiles, et le bateau c’est mis à se laisser pousser par les vents.
Je suis restée très longtemps à l’arrière du bateau pour voir le plus longtemps possible Jadhoshi. J’ai attendue, jusqu’à ne plus pouvoir le voir aux horizons. Les larmes ont recommencés à me monter aux yeux, mais la voix d’Iceburg qui m’appelait me fit oublier ma tristesse de l’instant. Je le cherchait des yeux. Comme à son habitude, il était assis sur la proue du bateau. Je suis aller le voir. Il était assis, face à l’océan, l’air de la mer caressant son pelage stellaire. Il m’avait tellement manquée ! J’étais heureuse de le voir, le rouge me montant légèrement aux joues quand il se tourna vers moi. Il me demandait de lui raconter mon aventure. C’est avec plaisir alors que je lui ai tout raconté ! Jadhoshi, l’île Ohoo, l’océan, le bois d’Eve, les cadeaux de départs, mais aussi ce que Jadhoshi m’avait raconté au sujet de leurs douloureux passé. Je lui ai parlé de la reine, de leurs espoir, du prince du royaume.
Iceburg a alors fermer les yeux. Le visage souriant, il m’a dit:
“Je sais tout cela, Takara. Notre maître à Cutty Flamm et moi, venait du royaume. Quand je l’ai rencontré, les créatures des profondeurs subissaient déjà ces atrocités. Mon maître est d’ailleurs mort à cause de cette discrimination. Plus tard avec Cutty Flamm et l’équipage, nous sommes retournés sur cette île. Nous avons sauvés l’île, redonnant une part d’espoir aux habitants. Nous leurs avons montrés que des créatures de la surface pouvaient être bon et aimant envers eux. Toi aussi, Takara, tu as été une lueurs d’espoir pour les créatures que tu as rencontrés sur cette île. Je tiens beaucoup aux habitants des profondeurs. Il me rappelle mon maître. J’ai décidé de moi aussi combattre pour que les créatures des profondeurs puissent enfin voir la lumière du soleil et sentir l’air du vent sans crainte d’être rejetés. Et tout l’équipage le fait également !”
Tout était claire maintenant. Lui et son équipage avait déjà fait la découverte de cette vie sous-marine. Iceburg et ces compagnons avaient sauvés le royaume. Quand les paladins ont vu que mes compagnons étaient l’équipage qui avait sauvés le royaume quelques années auparavant, ils sont allés l’annoncé au prince. Voilà pourquoi ce cadeau si prestigieux. Parce que j’étais une amie de leurs sauveurs. Décidément, ce tissus devenait de plus en plus précieux à mes yeux. Il était pour moi comme un signe de paix. Un cadeau des profondeurs à la surface.
Un jour, j’aimerais rencontrer le prince. Pour le remercier. Et pour lui assurer que le rêve de sa mère s’élève au delà des vagues, et à réussis à atteindre la surface. Et qui sait, un jour, pourront-il vivre sous les rayons du soleil sans craintes ?
C’est ici cher Flotin, que s’achève ma longue lettre. J’espère ne pas t’avoir trop ennuyée ! Ceci était mes vacances au cœur de l’océan. J’espère qu’un jour, tu pourras te rendre là-bas. Je peux t’assurée, que tu y serais comblé mon ami. Sur ces mots, je te laisses lire les aventures de tes autres camarades !
Bien à toi,
Takara 宝
Texte de Enthaliss
Dans un paquet anonyme adressé à “Mr. Flotin”, se trouvait un petit journal mal en point. Très abîmé, il avait du prendre l’eau et se gondolait quelque peu, mais l’intérieur avait été plutôt bien préservé. Sur la couverture, si l’on insistait, qu’on grattait une petite couche d’on ne savait quoi agglutiné sur le cuir et qu’on plissait légèrement les yeux, on pouvait encore lire “Journal de vacances – Tour approximatif du Gothi-monde, par Naitaka le grand”.
En ouvrant le journal, les pages depuis longtemps séchées se fendillèrent en craquant. Les toutes premières semblaient plus gondolées que les autres et l’écriture avait bavé :
AQUAHANA
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- 1er jour –
Ça y est, je pars ! Gothi-monde, prépare-toi à me recevoir ! J’ai attaché Mini Dia sur mon dos avec une tresse d’algues, peut-être que je la jetterais dans une crevasse en cours de route si elle m’encombre.
- 3e jour –
Je prend mon temps avant de quitter Aquahana. J’adore mes eaux et je sais qu’aucune contrée de peut rivaliser avec celle dont je suis originaire. C’est une question de destin, j’y suis né, cela tombe sous le sens. Et ce sont mes vacances, je fais ce que je veux !
…
J’adore me laisser porter par les rapides des rivières sauvages, surtout quand il pleut. Ça c’est un bon début de vacances !
- 5e jour –
Toujours ici. Je sens que certains pourraient penser que ne pas voler me ralentit ou que je manque d’exercices mais ce n’est pas le cas ! Grâce à mes nageoires puissantes, je nage plus vite que le vent. Oui je sais, vous vous dites que cela fait de moi quelqu’un de très spécial au sein de mon espèce et vous avez raison ! Je suis unique parmi les Flamiris ! Vous avez le droit d’être jaloux.
- 7e jour –
J’ai mal aux pattes. Je n’aime pas marcher et je sens déjà un vent désagréable à l’approche de l’estuaire venteux. J’adore la pluie mais le vent m’irrite les nageoires.
Les pages suivantes avaient été tellement malmenées qu’on ne pouvait en lire le contenu. Plusieurs avaient même été déchirées, en partie ou entièrement, l’histoire ne reprenant que quelques pages et quelques jours plus tard.
ELONIA
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- 10e jour –
Failli me faire emporter par une tornade dans l’estuaire venteux !! Je déteste le vent, je déteste le vent, je le dé-teste !!! … Et j’ai encore mal aux pattes !
- 11e jour –
Elonia est une contrée dont la platitude ne rivalise qu’avec l’hostilité ! Des nuages, des îles volantes et un vent à décorner les Deereindir. Quel affreux endroit ! Ce n’est pas ici que je vais m’éterniser pour mes vacances ! Et je ne dis pas ça à cause de mon petit incident de parcours !
- 13e jour –
Je prenais un bain dans l’une des étendues d’eau de cette contrée ingrate quand une créature ailée m’a presque avalé !! Quand je vous dis que cet endroit ne tourne pas rond ! La créature s’est excusée en avouant m’avoir pris pour un poisson. Est-ce que j’ai une tête de poisson ?! Bien sûr que non !
…
Pour se faire pardonner, il m’a emmené sur l’une des îles volantes, afin que je puisse “profiter de la vue”. Pfeuh ! Je ne lui avait rien demandé à celui-là !
- 14e jour –
Comme je le pensais, cette île n’a aucun intérêt. Levé de soleil rose, couché de soleil vert, le vent tiède qui souffle entre les îles et balaye la végétation qui s’accroche aux plateaux. Qui aime ça ?
- 16e jour –
Toujours trouvé personne pour descendre d’ici. Je me suis penché sur le bord de mon îlot ce matin et en voyant slalomer un long serpent à plume en contrebas, la surprise a manqué de me précipiter dans le vide ! Un Fleetitwik qui passait par là s’est moqué de moi… Je veux descendre !
…
Le Fleetitwik (Il dit s’appeler Nayeli, cela n’intéresse personne !) est revenu avec d’autres pour m’aider à descendre, enfin ! Ils ont dû se rendre compte que j’étais quelqu’un d’important. Peut-être que je pourrais avoir un cortège de Fleetitwiks ? Ils ne sont pas très dociles mais je dois pouvoir en faire quelque chose !
Une poignée de brins d’herbe tomba des pages suivantes. Au fil des lignes, des grains de terre brune, quelques aigrettes de pissenlit et même une feuille séchée, de largeur considérable, s’étaient glissés eux aussi dans la reliure.
GAÏARA
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- 20e jour –
J’ai quitté Elonia pour Gaïara aussi vite que j’ai pu, accompagné par Nayeli. Il ferait un bon valet s’il n’était pas aussi joyeux. Il m’a dit qu’il rentrait chez lui à Aydo’h et qu’il allait m’accompagner une partie du voyage. Il tient absolument à me montrer les plages de sa contrée. Pourquoi pas.
Je crois que mon frère “Oursin” s’est installé à Gaïara après que je lui aie cordialement conseillé de quitter mon lac, où il était de trop. Après tout, je suis unique. J’espère qu’il se cachera au fond du marais le temps de ma visite.
…
Nous jouons souvent à “lance Dia” avec Nayeli. J’aime bien voir cette vieille Diatomée en chiffons toute molle rebondir dans tous les sens. Ça t’apprendra Dia !
- 23e jour –
Un très beau fleuve sert de frontière entre Elonia et Gaïara, j’y serais bien resté quelques jours de plus si un troupeau de Destrinos n’était pas venu me déranger dans ma baignade. Malgré mes allocutions, ils ont refusé de se constituer ma cours et n’ont fait que me souffler dessus avec leurs gros naseaux, alors je les ai laissés à leur sort. Ces balourds n’écoutent rien et ne pensent qu’à s’amuser avec Nayeli. Lui non plus n’écoute rien ou presque, il fait vraiment un mauvais suivant !
- 25e jour –
Nous sommes entrés dans une immense forêt. Nayeli passe de longues minutes au dessus des cimes pour nous indiquer le chemin. Cela m’arrange car il ne m’écoute jamais quand je parle et passe son temps à me raconter des histoires à propos de la traversée du désert qui nous attend plus au nord. Traverser un désert ? Ce n’est pas une vision que je me fais des vacances !
- 26e jour –
Me suis fêlé une corne en trébuchant sur une racine de taille inhabituelle. Failli mourir !
…
J’ai ordonné à Nayeli de nous trouver une clairière pour récupérer et profiter un peu. Après tout, je suis en vacances, hors de question que je ne fasse que marcher sans arrêt ! Je veux aussi goûter ces baies, qui sont plus grosses que moi !
…
La clairière est un peu sombre mais à la hauteur de mes attentes ! Les rayons du soleil qui parviennent à s’insinuer entre les frondaisons denses, dessinent des faisceaux lumineux dans l’air et font étinceler les fines particules en suspension. Les arbres qui nous entourent sont gigantesques et leurs troncs, pour certains, larges de plusieurs mètres. On dirait le que visage des esprits de la foret se dessinent dans leur écorce sinueuse… Je baptise désormais cette clairière “Belle Taka” en mon honneur !
- 27e jour –
Je me suis réveillé avec la tête couverte de bave de Snotts !! Je suppose qu’on ne peut pas demander à des créatures aussi ordinaires que des Snotts de ramper ailleurs que sur la tête des autres !
…
Nayeli a ramené l’un de ces fameux fruits. Délicieux ! J’aimerais qu’il en pousse dans ma contrée… Quoi que, je ne voudrais pas attirer les importuns.
- 29e jour –
Ma corne régénère très vite… Nayeli dit que c’est grâce à la bave de Snotts. N’importe quoi !
- 30e jour –
Ai chassé une famille de Stoufix qui était venu jouer dans ma clairière. MA clairière, MES vacances. Dégagez les Stoufix !
…
Nayeli fait la tête. Rabat joie.
- 31e jour –
Il était temps que mon compagnon de route arrête de bouder ! Je lui ai proposé une partie de “lance Dia”. C’est ça les vacances !
- 32e jour –
Nous quittons seulement aujourd’hui la belle Taka. Il était temps, une armée de Stoufix commençait à revenir y prendre ses aises avec des regards menaçants. Il y en a un qui m’a lancé des glands et je crois que Nayeli l’avait même aidé à s’en faire une réserve ! Fourberie…
- 33e jour –
Hors de question que je mette une patte en Infermo ! Le feu est mon ennemi naturel. De toute façons, les Destrinos du bord du fleuve nous avaient conseillé de longer plutôt l’estuaire brumeux, pour nous rendre à Aydo’h. Je ne suis pas fâché, le désert est déjà bien assez… Aride comme ça, pour aller en plus se faire frire les écailles près d’un volcan !
…
J’espère qu’Aydo’h est bien la destination de vacances rêvée dont Nayeli me rebat les oreilles. Gaïara n’était pas si mal !
La traversée du grand désert avait apparemment commencée et les pages qui suivaient offraient leur lot de grains de sable mais aussi, d’épines de cactus et de fibres séchées des palmiers de la côte. Une jolie petite fleur de cactus tomba aussi d’entre deux pages.
SANDISIA
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- 34e jour –
Nous longeons l’estuaire brumeux et voyageons souvent de nuit. J’aime ça ! Le froid mordant qui tranche avec les journées arides et le ciel criblé d’étoiles ! Cette contrée est beaucoup moins décevante que je ne le pensais !
- 36e jour –
Nayeli a réussi a nous perdre en voulant “regarder le paysage par delà les dunes” ! Nous allons mourir de faim, de soif et personne ne nous retrouvera jamais !!!!!! Je n’aurais jamais dû quitter ma contrée, je veux rentrer chez moi !
- 37e jour –
Ai un peu paniqué. Avons retrouvé notre chemin grâce à une horrible bête. Nayeli m’a donné une fleur de cactus pour se faire pardonner, que veut-il que je fasse d’un truc pareil ??
- 40e jour –
J’ai cru que cette affreuse créature allait nous abandonner à notre sort au moment où je lui ai signifié que sa vue m’indisposait, mais Nayeli lui a soutenu que je plaisantais pendant plusieurs jours. Je ne plaisantais pas du tout ! Cette créature pourrait même faire peur à une Trouille ! Elle s’est présentée sous le nom de Vittoria… Un nom qui ne va pas du tout avec sa tête ! Je n’aurais jamais cru qu’un Deereindir puisse être aussi laid !
Le laideron bien intentionné nous a appris comment trouver de l’eau dans certains végétaux et nous parlait chaque soir des constellations qui étaient censées nous aider à repérer notre route. J’ai laissé la partie technique à Nayeli et préféré dormir sur le dos de notre guide pendant les leçons. Nous avons voyagé rapidement sur son dos plusieurs jours et elle nous a finalement amené jusqu’à la frontière du désert, à la lisière de la contrée d’Aydo’h !
Les pages qui suivaient étaient parsemées de fleurs séchées, encore odorantes, d’ivraie de blé et de ce qui ressemblait à des pépins de pomme.
AYDO’H
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- 41e jour –
L’entrée en matière est prometteuse mais l’enthousiasme de Nayeli ne convient pas du tout à un bon valet !
- 43e jour –
Nous nous sommes installés dans un coin de l’oasis d’Astisio. Cet endroit vaut le coup d’oeil mais je n’ai pas pu m’empêcher de passer presque une journée à faire la sieste dans une marre baignée par le soleil et entourée de fleurs multicolores qui sentaient bon. Je crois que le polen ici me rend joyeux, comme une sorte d’allergie ! Ça ne va pas du tout, il faut absolument que je rentre le plus tôt possible !
- 50e jour –
GAH, je viens de passer une semaine à me goinfrer de pommes et à me rouler dans les prairies verdoyantes ! Je m’en vais tout de suite !
A partir d’ici et jusqu’à la fin, les pages se gondolaient de nouveau. Craquelées après avoir séché.
SUR LE CHEMIN DU RETOUR
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- 55e jour –
Je suis parti en catastrophe après un pique-nique en compagnie des amis de Nayeli. Un vrai guet-apens ! Je me suis enfui tellement vite que j’ai abandonné Mini Dia à mon ami… Sous-fifre… Enfin… Satané polens, j’avais les yeux humides et piquants. J’espère qu’il jouera souvent à “Lance Dia” avec cette vieille poupée de chiffon.
- 57e jour –
Enfin seul ! Je contourne Renarhim par la mer pour rejoindre directement mon chez moi ! Vivement les étendues d’eau à perte de vue.
…
Ma soeur Diatomée s’est installée quelque part dans les grottes d’Oros. Une bonne raison pour ne pas me rendre dans cet endroit oublié ! Quoi que… Rien de tel qu’une bonne dispute pour retrouver toute ma vigueur ! Oh et puis non, je veux retrouver mon chez moi d’abord, je me disputerais là bas !
- 58e jour –
Je ne me suis jamais déplacé aussi vite, j’ai l’impression d’être en pleine forme et de retrouver enfin toute ma superbe !
- 59e jour –
J’ai frôlé les berges de Renarhim pour demander mon chemin à un autochtone. Ce Lunaris a baissé son museau vers moi et j’ai senti que je l’impressionnais. Je suis quand même reparti vite, lorsqu’il m’a montré les crocs, après que je lui aie ordonné de m’indiquer le chemin le plus court pour Flunalys. Cet endroit a l’air désolé et plein de rustres. HAHA, bien fait Diatomée !
- 60e jour –
Ma contrée, enfin ! J’ai suivi un banc d’Ekoyus et je suis en vue de Flunalys ! J’espère que des squatters de taille raisonnable auront investi ma baie, je me sens dans une forme olympique ! Prêt à montrer à ces intrus de quel bois je me chauffe, sans que Nayeli ne m’embête avec son air affecté ! Je pense qu’il prendra bien soin de Mini Dia…
Aquahana, le maître incontestable de tes eaux est de retour !
Texte de Gothiqua_Arwena
Cher Flotin,
Bonjour mon cher ami, c’est Faolan ! J’ose espérer que tu te souviennes de moi…Oh dieu faite que tu ne m’aies pas oublié. Pour te rafraichir la mémoire, nous nous sommes rencontré en mars 2014, tu dois t’en souvenir, tu m’as gratté le dos pour “m’enlever le lierre” tu disais. Encore maintenant je t’assure que les dessins que tu as vu sont naturels et sont gravés sur mes écailles. C’est quelque chose dont tu dois t’en rappeler mais moi ce dont je me souviens c’est que tu m’as appelé Aster. D’ailleurs je ne sais toujours pas si ce dénommé Aster était ou non un de tes amis. Enfin, là n’est pas la question. J’ai entendu des rumeurs disant que tu allais partir en vacance, d’autres que tu étais rentré et que tu étais déçu de n’avoir croisé personne.
C’est pourquoi je t’écris cette lettre aujourd’hui. Tu as de la chance, je rentre tout juste de mon voyage et je vais m’empresser de te le raconter car il était vraiment fantastique. Je suis éreinté mais je ne veux pas aller me coucher tout de suite car j’ai trop peur qu’une nuit de sommeil n’efface ces images magnifiques.
Bon par où commencer ?….Hum…Par le début voyons ! Bien, tu sais que je suis un Flamiris de petite taille n’est-ce pas ? Plutôt casanier. Voir très casanier. Même pantouflard. Je n’aime pas beaucoup que mon quotidien soit chamboulé même par une visite impromptue. Figure-toi qu’une veille connaissance s’est présentée devant le pas de ma porte, il y a de ça une semaine. Un vieux Flamiris nommé Tinor, un fanatique de livres et autres grimoires étranges. Il écume le monde à la recherche de trésors pour sa collection. J’étais très surpris de le voir ici, surtout qu’il sait que je passe plus de temps à jardiner et bricoler…bon très bien à me reposer aussi !…qu’à lire. Le papier m’a toujours fait peur, enfin, jusqu’à aujourd’hui. Tinor m’a tout d’abord salué de façon conventionnelle puis, il a commencé à me poser des tas de questions. Je vais te les lister, tu comprendras mieux ainsi.
” Ne sortez-vous donc jamais de chez vous ? N’avez-vous pas envie de voir le monde ? De rencontrer d’autres gens ? De vivre ?”
Tu te doutes bien que j’étais estomaqué de ces interrogations et je lui ai répondu, non sans agacement, que j’aimais ma vie tranquille et que je voulais que rien ne change. Je voyais où il voulait en venir, il voulait de l’aide pour chercher ses livres bizarres, je n’étais pas dupe. J’allais rencontrer chez moi et claquer la porte pour qu’il comprenne qu’il fallait me laisser tranquille mais, quand je vis son visage, je ne pu me résoudre à le faire. Il avait un regard si implorant et semblait si fatigué. J’eu le malheur de lui demander ce dont il avait besoin que cinq Stoufix jaillirent des fourrés. J’étais tombé dans un guet-apens ! Le plus jeune se présenta sous le nom Fido. Il avait un pelage plutôt sombre mais pas noir et portait un chapeau qui me fit penser à celui de Robin des Bois, une des rares histoires que j’ai lues. Un autre, qui semblait un peu plus vieux se présenta sous le nom Konnor, il avait un pelage bien plus long que ses compagnons et le plus surprenant était sa couleur, un doré d’une brillance et d’une lumière incroyable. Il me fit d’ailleurs sauter au plafond quand il m’annonça qu’il était le frère ainé de Fido. Je ne pu d’ailleurs me retenir de leur demander s’ils avaient les mêmes parents car ils ne se ressemblaient pas du tout ! Tu les aurais vus, tu aurais dit la même chose ! Quelle boutade n’avais-je pas faite là. Le cadet se mit à pleurer toutes les larmes de son corps et ce cirque dura bien une dizaine de minutes avant que son frère ne puisse le calmer. Une fois les pleurnicheries finies, un Stoufix, un peu plus grand que les autres se présenta comme étant Feuille de Houx. C’était un personnage plutôt froid et qui semblait être assez arrogant. Feuille de Houx ? Non mais tu imagines ? Je lui ai quand même demandé s’il s’agissait de son vrai prénom et il m’a répondu d’une violence que je n’aurai jamais cru possible venant d’un si petit être.
” Ce sera le seul nom que vous pourrez utiliser laquais !”
J’en étais estomaqué, la colère ne m’était même pas venue. Juste une surprise sans nom. Surprise qui me fit me rasseoir dans mon fauteuil. Tu te rends compte ? Quel toupet ! Venir me chercher pour aider, me tendre un piège qui plus est, et m’insulter en prime ?! Tinor qui voulait que mon quotidien change, et bien c’était fait et j’avais déjà eu bien assez d’émotion pour la journée. Je m’apprêtais à fermer la porte quand les deux Stoufix inconnus, un assez vieux avec une sorte de barbe blanche et l’autre un roux avec des vêtements tout droit venus des pays froid, sont venus s’interposer.
Le plus anciens s’excusa pour son jeune ami “Feuille de Houx” en disant qu’il n’était pas méchant mais qu’il n’avait pas aimé que je fasse de la peine à son jeune cousin. Il se présenta comme un ami de cette famille, il portait le nom de Balf et me présentait son propre cousin, un peu étrange, nommé Gidrin. Quand je dis un peu étrange, c’est par rapport au fait qu’il portait des vêtements chaud alors que nous étions proches de l’été et qu’il faisait plus de 26°C.
Ce Balf me plaisait beaucoup, il était très poli et semblait comprendre ma situation plus qu’inconfortable. Nous avons coupé court à notre discussion quand le jeune Fido commença à piétiner par terre en disant qu’il avait faim, information que son frère avait cru bon de me rapporter quelque fois que j’eu été sourd. Je ne voulais pas les héberger mais tu sais ce que sont les règles de la bien séance.
Nous avons dînés, ce qui avait calmé les esprits, enfin presque vu que Feuille de Houx me fixait et m’inquiétait un peu avec son couteau. Alors Tinor m’expliqua qu’il avait recruté cette jouable bande de luron pour l’aider à chercher un nouveau livre. Par chance, il s’avérait que ce livre leur appartenait mais qu’il était resté dans leur maison. Maison qu’ils avaient apparemment dû quitter précipitamment car une créature bien plus grosse avait pris possession des lieux. En regardant encore le grand Stoufix, je me suis demandé comment une créature avait pu investir les lieux et rester en vie.
On ne m’en dit pas plus et on sollicita mon aide pour subtiliser le livre quand la créature sera absente. Je n’avais même pas demandé en quoi ils pouvaient avoir besoin de moi, car, rien qu’en jetant un regard à la tablée, un vieux Stoufix qui serait trop lent pour faire quoique ce soit, un idiot qui mets des manteaux en plein été, deux frères qui ne peuvent pas se séparer d’une semelle et dont le plus jeune réagit encore comme un enfant, le grand Stoufix, qui je pense, n’attendrait pas que la créature soit absente et lui foncerait dessus en mettant tout le monde en danger et mon vieux Tinor qui était encore en forme mais bien trop grand pour passer inaperçu. Il ne restait donc que moi pour accomplir cette quête. Flotin, je dois t’avouer que j’étais très content qu’on ait besoin de moi, que je sois enfin reconnu à ma juste valeur. Tinor avait insisté pour que je l’aide, juste pour cette fois et que, de cette façon, je puisse vivre autre chose que mon quotidiens, que je vois autre chose. J’ai voulu savoir de quoi traitait ce livre, mais il ne voulut rien me dire, ce qui ne facilita pas mon choix tu t’en doute. Partir dans l’inconnu sans savoir pourquoi.
La nuit était bien avancée alors je leur offris mon hospitalité. Et le lendemain, j’accédai à leur requête.
C’est ainsi que cette splendide aventure commença mon cher Flotin. Je ne vais pas t’écrire un roman, je ne vais te parler des quelques lieux les plus incroyables que j’ai pu rencontrer.
Pour petit rappel, j’habite à Gaïara, je connais bien ses lieux et Tinor nous avais fait passer par une forêt. Oui, une forêt. On croit toujours que Gaïara est une région où une seule forêt existe, immense. Cependant, ce vieux Flamiris m’a appris qu’en effet, chaque forêt, chaque bois, semblait n’en faire qu’un mais qu’il suffisait de regarder le sol, les végétaux et les animaux y vivant pour se rendre compte qu’elles ne font que se toucher. Toutes sont unies en une seule, comme pour faire front ensemble. C’est à ce moment que je m’étais rendu compte, que je ne connaissais rien au-delà de la clôture de mon jardin. Tinor nous a fait passer par une de ces forêts, au nord-est, en direction d’Aydo’h. Pourquoi Aydo’h me diras-tu ? Pour ramener les deux jeunes Stoufix à la maison bien sûr. Aussi courageux soient-ils, ils sont trop jeunes pour une telle expédition.
A peine avais-je commencé à marcher sur ce sol mousseux, que je sentis un vent frais chatouiller mes narines. Le lichen semblait vouloir amortir nos chutes à travers les plus basses branches d’arbres que ne devions gravir pour passer. Les épineux ne laissaient que quelques brides de lumière passer à travers leur cime. On aurait pu croire que cet environnement sombre était effrayant mais je dois t’avouer, et cela m’a surpris aussi, je n’avais pas peur. Non, je me sentais bien. J’étais enfermé mais en même temps je me sentais….libre. Je ne pense pas que tu puisses comprendre avec de simples mots. Cette partie de bois n’abritait pas que des épineux et des mousses, il y avait aussi des eucalyptus. Tu sais, cette plante longiligne qui ressemble à du bambou mais bleuté. Les feuilles de ce bleu presque psychotique donnaient une atmosphère apaisante au lieu. Tinor était venu me tirer de ma contemplation en me disant de regarder vers le haut. Je lui avais obéis et découvris des milliers de toiles d’araignées, tissées avec délicatesse, couvrir la voûte céleste. L’humidité ambiante avait permis à la rosée encore fraiche de laisser ces petites gouttelettes d’eau intactes. A l’éclat de la lumière arrivant à percer, les perles devenaient des lucioles attachées aux toiles, guidant nos pas. C’était magnifique. J’avais toujours eu horreur des araignées mais à ce moment précis, je ne pouvais qu’admirer leurs œuvres. Je t’assure qu’à la suite de ça, ma vision sur ces petites bêtes à bien changée. Désormais, je les chasse de ma maison mais sans maudire leur existence. Des artistes incomprises, voilà ce qu’elles sont.
A ce que j’avais pu remarquer à la sortie, quand la lumière du jour nous avait frappés de plein fouet, nous obligeant à nous protéger les yeux, c’est que les Stoufix n’avaient pas vraiment aimés cette escapade en forêt. Fido, totalement affolé, était blottit dans les bras de son frère, le vieux Balf, d’ordinaire si calme était en train de se battre pour que Gidrin enlève enfin ses vêtements et Feuille de Houx….eh bien….il m’avait jeté un regard mauvais une fois passé à côté de moi et avait marmonné un “incapable” à mon attention.
Il semblerait que certains Stoufix ne soient pas fait pour vivre en dessous des arbres.
Notre voyage nous mena alors aux portes d’Aydo’h. Je n’ai jamais voulu croire les dires sur cette cité rayonnante et prospère. Hum, seulement j’avais tort. C’est là que je me rends compte, et encore plus avec du recul, que je me suis coupé du monde. Je me cantonnais aux potins de mon village et ne cherchais pas savoir ce qui se passait au-delà, au-delà de la forêt, au-delà de moi-même. Maintenant que je suis rentré, je comprends que, même si j’y suis bien, même si je ne quitterai ma maison pour rien au monde, je peux voir d’autres horizons en restant assis dans mon jardin. Les livres sont ceux qui me le permettront. A ce propos, j’aurai quelque chose à t’annoncer, mais ça, ce sera à la fin de mon récit.
Aydo’h, la ville des rois comme on a pu l’appeler (c’est Tinor qui me l’a appris). En effet, elle peut accueillir la royauté sans vergogne. Ses murs d’un blanc éclatant, ses grandes places arborées de grandes fontaines et de marchands (marchands de tissus en particulier). C’était grandiose, rien que la taille de cette ville l’est. Je m’y voyais tellement heureux, avec ces gens distingués, bien habillés, d’une politesse incommensurable. J’avais d’ailleurs jeté un coup d’œil aux Stoufix derrière moi, leur demandant d’en prendre de la graine. La réponse ne s’était pas fait attendre, les plus jeunes s’amusèrent à sur-jouer cette noblesse apparente et les plus vieux boudèrent.
Revenons aux bâtiments, d’un blanc pur où on pouvait trouver des nuances de crème, nacre, ocre et même un peu de rosé. De grandes fenêtres représentant des scènes de la vie quotidienne des générations vivant entre ces murs, apportait de la lumière, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Des portes en bois, sculptées avec le nom de la famille gravée dans la matière. Vraiment superbe, bien plus beau que je ne puisse l’espérer. Et ces rues ! Ces rues ! Pavées de grès et de marbre. J’ai fortement pensé à m’installer là-bas tu sais. Je me suis dit que ce serait une vie de rêve, onéreuse certes mais grandiose. Tu dois te demander pourquoi je n’y suis pas resté ? Je te le dirais, je te le dirais, patience.
Quoi qu’il en soit, pendant que je m’extasiais devant la richesse de cette ville, les jeunes Stoufix nous avaient guidés jusqu’à leur domicile où je pu rencontrer leur mère, une Stoufix au pelage ambre, d’une gentillesse et d’une douceur que j’ai très peu eu l’occasion de rencontrer. Elle nous avait invitée à festoyer et dormir sous son toit pour la nuit. Cette soirée se passa étrangement bien. Les Stoufix étaient dans leur famille, leur élément et montraient leur goût très prononcé pour la nourriture et la boisson. Tinor et moi n’étions pas pour autant laissés pour compte, la mère nous posaient des tas de questions pendant que les autres s’amusaient, en particulier les trois cousins. J’appris d’ailleurs que le vrai nom de Feuille de Houx était Dorian et qu’il n’était pas méchant d’habitude mais il avait du mal à faire confiance à qui que ce soit. Aussi, je su que c’est elle qui avait recueilli la petite troupe quand celle-ci avait perdu leur maison, à Inferno. Tu imagines ma surprise en apprenant la destination qui m’avait été tenue secrète. Inferno, rien que la prononciation de ce nom me donnait envie de rentrer chez moi. Et c’est toujours le cas. Je me demande toujours, comment les Stoufix, qui ont tout de même beaucoup de pelage peuvent survivre à cette chaleur, que ce soit celle d’Inferno ou celle de Sandasia.
Le lendemain, après une très bonne nuit de sommeil, bercée par la chanson préférée de Fido que nous avait gracieusement chanté sa maman, je m’étais levé en pleine forme. Le soleil était déjà bien présent. Après un petit déjeuné de fruit rouges bien frais et sucré, on s’apprêtait à se remettre en route quand les deux frères que nous étions venus déposer, firent des leurs. Je me souviens parfaitement de la scène :
” Mééé, je veux venir aussi !!”
” Non, Fido, je vous ai ramenez tous les deux auprès de votre mère car ça risque d’être une périlleuse mission ”
” Mais Dorian, je le surveillerai, je te le promets ”
” Konnor ! Je t’ai dit de m’appeler Feuille de Houx devant l’autre ”
” Il peut t’appeler comme il veut vu que je lui ai dit ton vrai nom hier soir. ”
” Merci ma tante. Je ne peux même pas te faire confiance ”
” Si tu peux mais pas quand tu bafoues les règles de la politesse. Et, laisses donc mes garçons venir avec toi, ils s’ennuient tout seuls. ”
” Ils sont deux et se sont les rois des bêtises, ils ne peuvent pas s’ennuyer. ”
” Ce que tu peux être bougon toi alors. Tu sais qu’ils t’aiment beaucoup en plus, tu es leur cousin préféré. ”
” Oui, enfin, ça c’est pas bien compliqué ma tante, vu que je suis le seul cousin qui leur adresse la parole. Il y a des fois où je me dis que j’aurai dû faire comme mon frère, fuir loin d’eux.”
” Ce que tu peux être mauvais, tu es bien le fils de ton père, le même caractère et pourtant, un cœur tendre au fond. Hein ? Oh, je sais que tu vas le nier mais la preuve, tu défends toujours mes deux bouts de chou contre tout le monde, tu refuses qu’on leur fasse du mal ”
A cela, il n’avait rien pu répondre et moi-même je savais que c’était vrai car je l’avais vu de mes propres yeux à notre première rencontre. Il céda et nous avons repris notre route avec les deux hurluberlus que nous étions venus déposer. Tu imagines la perte de temps ? Enfin, au moins ils mettaient de l’ambiance même si Dorian passa pratiquement tout le voyage à les gronder.
Sandasia, nous y arrivâmes assez rapidement, par chance car passer la nuit dans le désert, très peu pour moi tu penses. Une chaleur étouffante et des dunes à perte de vue. Tu vois, même ça, je l’ai trouvé magnifique. Ce sable doré qui étincelle sous les rayons du soleil. D’ailleurs, avec toute cette couleur et cette lumière, je ne voyais plus Konnor, il était totalement fondu dans le décor, la seule chose qui pouvait m’indiquer où il se trouvait, était son jeune frère qui s’amusait à lui sauter dessus. J’ai trouvé ça mignon, tu imagines, moi le loup solitaire, commençant à aimer la compagnie de ces petites boules de poils. Soudain, tu ne devines même pas ce que je vis au loin. Une ville tout en cristal ! Resplendissante! Bien sûr je me mis à courir vers elle et plus je courrais vers elle, plus elle s’éloignait et je compris rapidement ma méprise. Et oui, j’ai été pour la première fois dans ma vie, attend par un mirage. Tu sais, ces hallucinations qui peuvent t’indiquer que tu commences à te déshydrater. Chose qui me surprit, Dorian, qui portait la seule gourde que nous aillons, me la tendit sans me regarder ni m’adresser un seul mot. A peine l’avais-je pris qu’il s’était déjà remis en route. Je ne pouvais que le remercier quand je sentis les premières gouttes du liquide bénit couler dans ma gorge. J’étais réhydraté et nous sortîmes heureusement rapidement du désert pour arriver à Inferno, un endroit où règne la même chaleur que dans les dunes. Encore de la chaleur. Je crois que c’est la première fois de ma vie que j’ai détesté l’été.
Pour couronner le tout, il s’avère que la maison de Dorian se trouvait être très proche du volcan caractéristique de la région. Le sol était sec, craquelé, c’était un paysage aride, des végétaux était bien présents mais rien qui puisse se comparer à la verdure de Gaïara. En effet, cette végétation est plutôt sombre. J’en ai profité pour l’observer en détails et il s’avère que c’est, que ce soit pour l’herbe ou l’écorce des arbres, la même texture qu’à Gaïara. Tiens, Flotin, je ne sais même pas, as-tu déjà été à Inferno ? Même si c’est un endroit peut accueillant, tu devrais. Oui oui, c’est bien moi, le petit Faolan qui dis ça. Après ce voyage beaucoup de choses ont changé tu sais. Quoi qu’il en soit je te passe les détails de notre marche car elle fut longue et avec un paysage monotone.
Dorian s’arrêta au bout d’environ une heure de marche et annonça l’arrivée imminente. J’avais beau jeter un regard autour de moi, je ne savais absolument pas où on était arrivé car il n’y avait rien. Si, il y avait des pierres. Rien d’autre. Et ce fut Balf qui m’annonça que la maison se trouvait dans une caverne. Passée ma surprise, j’ai eu le malheur de jeter un coup d’œil vers Gidrin qui avait toujours ses vêtements mais qui commençait vraiment à avoir chaud. Mon dieu, j’eu l’audace de lui demander de les enlever et il se mit à cracher contre moi comme l’avait un jour fait mon facteur, un Minousha aimant peu l’humour. Et là mon cher Flotin, là commence la véritable aventure.
Nous nous sommes approchés de la grotte, Dorian m’avait parlé de sa configuration et je me lançai donc, dans cette sombre caverne humide. Je ne voyais pas grand-chose mais au bout de quelques minutes, j’arrivai à l’embranchement dont on m’avait parlé. Je pris celui de gauche et rencontra rapidement un mur. Mais non, ce fut trop facile que ce soit un mur, celui-ci était drôlement chaud et bougeait. La peur m’avait envahi et je partis en courant et hurlant. La créature me poursuivait et je n’étais pas venu pour me battre après tout. Je ne suis qu’un…qu’un voleur… La vérité me frappe encore maintenant, même si ce n’est pas vrai car cet objet appartenait à Dorian, il était donc normal de le reprendre. Je déboulais dehors à toute allure, tous s’écartèrent à mon arrivée et, pendant que je me cachais derrière Tinor, la créature pointa le bout de son nez dehors. Une truffe en mouvement, inspirant chaque odeur, des crocs qui brillaient au fur et à mesure que les rayons du soleil les rencontraient. Dorian n’attendit même pas que le prédateur sorte totalement de sa tanière pour lui sauter dessus et lui mordre l’oreille. Le puissant animal s’en débarrassa d’un simple mouvement de tête et soudain, ce fut l’anarchie. Tous les Stoufix se jetèrent sur l’ennemi, même sachant que c’était perdu d’avance.
De son côté, Tinor paraissait véritablement calme. Ma voix c’était nouée dans ma gorge et je ne pu le questionner de son inactivité par un regard. Celui-ci me rendit un regard rassurant et m’insistât à regarder la scène. Le jeune Fido était en train de, semblait-il, réfléchir et il s’était élancé d’un coup vers la gueule de la créature pour lui mordre le museau ce qui la fit sortir en courant de la caverne pour enfin se montrer à la lumière du jour. Fido était tombé, son frère était venu voir s’il allait bien. Dorian avait regardé le Lunaris et s’était rembrunit, ordonnant à ses amis d’arrêter l’attaque. La raison était simple, ce n’était pas la créature qui l’avait attaquée la dernière fois. Celle-ci était un Lunaris gardien. Dans ce monde, comme sans doute dans d’autre, il y a des gardiens. Ils ont diverses formes mais ont le même rôle, protéger leur contrée. Si mes connaissances sont exactes, il y en a un de chaque race dans toutes les contrées et ce Lunaris était un gardien qui semblait venir de Renarhim vu sa difficulté à s’adapter à la lumière rougeoyante de l’endroit. Dorian lui demanda ce qu’il faisait ici et le gardien, d’une voix douce et sans rancune, lui expliqua qu’il était à la poursuite d’une créature dangereuse échappée de Renarhim. Il s’agissait sans doute de celle qu’on cherchait. Cependant le Lunaris n’avait pas pu retourner dans sa terre natale car il se doutait que le livre qu’il avait trouvé était important alors, il avait, semble-t-il décidé de rester pour le garder jusqu’à ce que son propriétaire vienne le chercher.
Je n’ai pas attendu la fin de la discussion pour retourner dans la caverne pour le chercher mais je me trompa de chemin, je pris la voie de droite. Je me retrouva dans une impasse. Cependant, en me baissant un peu, je m’aperçus qu’il y avait un trou assez large pour un Stoufix et que de la lumière en sortant semblait montrer un signe de vie. En me couchant sur le sol froid, tu ne devineras jamais ce que j’ai pu voir. Une ville, un royaume de Stoufix, caché dans la caverne. Je me suis bien sûr demandé qui avait bien pu autant creuser dans la roche pour arriver à faire des maisons à même la pierre, reliées par des escaliers. La première idée qui m’était venue à ce moment était Dorian. C’était plus fort que moi, je ne voyais que lui pour faire ça, je le sentais, c’était comme un pressentiment. Et je ne m’étais pas trompé. Je rebroussais chemin pour chercher le livre et retournais dehors où je posa la question à l’intéressé. Hormis tourner la tête, il n’allait pas me répondre et ce fut ce fidèle Balf qui s’en chargea. Il me raconta que Dorian était le dernier tailleur de pierre de la région et que cette zone a longtemps été sujette aux écoulements de lave. C’est pourquoi il avait reconstruit son village natal dans la roche. Vu son expression, il voulait conserver son statut de Stoufix fort et froid. Il coupa court aux explications et reprit son interrogatoire avec le Lunaris gardien qui lui révéla que la créature recherchée avait enlevé un Destrinos à Gaïara, Destrinos qui n’a toujours pas été retrouvé d’ailleurs. Et la créature serait rentrée chez elle, dans une grotte remplie de cristaux au nord de Renarhim. A ces mots, personne n’avait eu le temps de dire quoi que ce soit que Dorian s’était mis à courir. Il avait décidé de ne pas en rester là et comptait bien se venger et poursuivre la bête.
Tu penses bien la surprise de tous, quoique je ne m’en étonne plus vraiment. Le problème était plutôt par rapport aux deux jeunes frères. Ils voulaient suivre leur cousin et je les comprenais mais c’était trop dangereux. Bien sûr, plus on essayait de leur faire entendre raison, plus le jour tombait et plus Dorian s’éloignait. Il fallait agir vite. Je pris mon courage à deux mains et pris les devants. J’attrapa les Stoufix pour les mettre sur mon dos afin d’aller plus vite et ils me guidèrent. J’avais décidé de passer au nord de Sandasia afin de subir le moins possible la rudesse du climat. Nous nous arrêtâmes quand la nuit devint trop noire et reprîmes le chemin à l’aube.
J’étais vraiment fatigué mais il fallait empêcher l’imprévisible Stoufix de faire une bêtise.
Au bout de près d’un jour et demi, nous arrivâmes enfin à Renarhim, il fallait encore trouver où était cette grotte. On questionna quelques habitants et tous savaient où elle se trouvait mais aucun de voulaient nous y mener. Alors on la trouva seuls comme des grands et, juste à temps, car Dorian était en train de gravir la falaise afin d’y accéder. Tous les Stoufix s’enlacèrent à sa suite et moi et Tinor juste derrière. Le problème est que les Stoufix sont plus agiles que les Flamiris et nous mirent plus de temps à y arriver. Dorian était déjà en train de hurler à plein poumon pour faire venir la créature à lui. Quand j’entra, je n’en cru pas mes yeux. Une grotte remplie de cristaux de carbone qui reflétait le peu de lumière que Renarhim peut offrir. Les appels restèrent vint, jusqu’à ce que des yeux blancs brillent tout au fond de la cavité et que des bruits de sabots ne se firent entendre. C’était effrayant et quand le Destrinos prit la parole, un frisson d’effroi me parcourut. Sa voix se répétait en écho, non à cause de la grotte mais comme si elle venait d’un autre monde. J’ai eu la plus grande peur de toute ma vie. Je me souviendrais toujours de cette voix et de ce qu’elle disait :
” Qui ose venir me chercher ici ? ”
” Je me nomme Feuille de Houx ! Je suis celui que vous avez privé de maison il y a quelques mois ! Cette caverne située à Inferno ne vous appartenait pas !”
La Destrinos c’était approchée. Car oui, sa voix était fémininement effrayante. Et le peu de lumière ambiante me permis de la voir, une Destrinos noire avec des cristaux comme ceux présent dans la roche, lui poussant à même la peau.
” Feuille de Houx hein ? Ose au moins dire ton vrai nom quand tu te présentes à quelqu’un, Dorian ”
En vue de l’expression stupéfaite de Dorian, elle ne pouvait être au courant de cela.
” Comment…”
” Oui, je connais ton nom. Ainsi que celui de chacun de tes compagnons. Balf qui est d’Inferno tout comme toi, Gidrin, le fou venu d’Aquahana, tes deux jeunes cousins, Konnor et Fido, venus d’Aydo’h. Je suis d’ailleurs étonnée que tu les ais amenés, toi qui les protège tant. Ensuite, ce vieux excentrique de Tinor et pour finir Faolon, le Flamiris qui a enfin décidé de sortit de son trou. ”
J’étais pétrifié, nous l’étions tous mais la panique commençait à me gagner. En voyant notre comportement, la Destrinos se mit à rire.
” La peur est une telle délicieuse odeur, je m’en délecte à chaque fois ”
” Qui es-tu ? Pourquoi avoir pris mon chez moi ? ”
” Je n’ai pas de nom, si quelqu’un veut m’en donner un, qu’il le fasse mais sache Dorian le tailleur de pierre, que je prends ce que je veux et si j’en ai envie tout peux m’appartenir. ”
” Je ne te laisserais rien! Tu mourras avant ! ”
” Mourir ? Moi ? Mais dis-moi, Dorian, dis-moi comment peux-tu tuer quelqu’un qui n’est déjà plus de ce monde ? ”
Je croyais que j’allais m’évanouir mais, pris par une peur incontrôlable et bien plus forte que tout, j’attrapa au vol Dorian qui s’était élancé sur la Destinos, pris au passage tous les Stoufix et sauta du haut de la falaise. C’était bien la première fois que je me servais de mes ailes tiens. Le problème fut que les Stoufix étaient trop lourd mais heureusement, le vieux Tinor vint m’attraper dans mon vol et nous faire tous atterrir en douceur. Je te passe volontiers le savon de Dorian. Et nous retournâmes à Inferno.
Sur la route, Dorian se détendit et me remercia même de les avoirs tous sauvés. Il s’excusa auprès de ses cousins mais ceux-ci ne lui en voulaient pas, bien entendu. Ils restèrent collés à lui jusqu’à Sandasia. Je voudrais avoir une si bonne famille moi aussi. Je suis fils unique, mes parents ne sont déjà plus de ce monde depuis un moment, mes cousins ne me sont pas vraiment familiers. Je me demande ce que ça peut être d’avoir une famille tu sais. Quand je suis avec eux, c’est comme-ci j’en avais une. Aux portes du royaume de sable, je m’arrêta et dis ” Entita “. Bien sûr, tous c’étaient retourné pour m’interroger du regard. Je leur expliqua que c’était le nom que j’avais choisi pour cette Destrinos car c’était comme une entité venue d’ailleurs et inarrêtable. Ils le prirent plutôt bien. Mais je leur annonça que mon voyage s’arrêtait ici. Que je voulais faire route vers Aquahana pour me reposer, que je n’étais plus nécessaire pour leur voyage de retour. Les deux jeunes me sautèrent au cou en pleurant. Je n’arrivais pas à m’en défaire mais c’est Dorian qui les fit lâcher prise. Il me remerciait, encore et encore pour l’avoir aidé et protégé de lui-même. Pour finir il me tendit le livre et m’expliqua que c’était un livre très précieux pour son village car il y est noté toutes les légendes et les récits de bataille qu’a connu celui-ci. Tinor m’incitât à le prendre. Je lui fis d’ailleurs aussi mes adieux. Chose incroyable tu vas dire mais, je lui demanda de revenir me voir et que, s’il voulait, s’il manquait de place pour ses livres, il pouvait les entreposer dans les bibliothèques que je compte aménager chez moi. Il en fut très heureux, je le compris rien qu’avec la lumière qui venait d’apparaitre dans son regard et accepta ma proposition. Je le prévins tout de même que pour chercher des livres, il ne fallait plus compter sur moi pour le moment, une aventure comme celle-là m’a suffi. Je fis mes adieux à mes amis et me rendit à Aquahana.
Il ne fut pas difficile de trouver cette contrée, il suffisait de suivre l’eau. Et voilà, Flotin, c’est le dernier lieu sur lequel j’ai pu m’extasier. Aquahana, ses eaux turquoises, sa tour de verre dominant tout. Cette ville est d’une beauté sans pareille et elle rivaliserait sans problème avec Aydo’h. Malgré tout, je n’ai pas le cœur à te la décrire avec poésie car, être séparé de mes compagnons ternie bien mon bonheur. Pourtant, cela devait être ainsi. C’était la fin de mon voyage.
Je suis resté deux semaines à Aquahana, afin de reprendre des forces dans les bains. De vraies vacances. J’y ai commencé à écrire un livre tu sais ? Je ne veux rien oublier de cette fantastique épopée et je ne veux pouvoir la raconter. Que cette histoire ne meure jamais.
Quand je t’écris cette lettre, je viens à peine de rentrer. Je vais faire les dessins de ces lieux magnifiques afin qu’ils ne perdent rien de leur beauté et je devrais déjà repartir. Tu te demandes pourquoi ? Tu sais, le mari de ma cousine a toujours été intrigué par moi et le contenu de ma maison. Il voulait toujours y entrer mais je discutais avec lui sur le pas de la porte. Il disait que si je ne voulais que personne n’entre c’était parce que je gardais un trésor. Eh bien, voyais mon absence, monsieur est passé par là et a réussis à entrer dans ma maison. Il m’a pris toutes mes statuettes. Et je compte les lui reprendre. Pour cela, je dois me rendre à Elonia, la seule contrée où je ne me suis jamais rendue. Cela finalisera bien mon voyage tu ne penses pas ?
Oui, car je ne pense pas partir à nouveau à l’aventure dans un futur proche. Si je rentre et que je dois courir après ce voleur pour qu’il me rende mes affaires, tu ne vois pas la vie que j’aurais ? Surtout qu’il recommencera le bougre !
Ce n’est pas pour autant que mon voyage s’arrête totalement, non. Je vais voyager, encore plus, encore plus loin, plus longtemps tout en restant dans mon jardin. Je n’ai plus qu’à installer une bibliothèque pour accueillir mes voyages et je pourrais partir à l’aventure et ce, jusqu’à la fin de ma vie.
Si tu passes à Gaïara, viens me voir. Ma porte est à présent grande ouverte. Je te montrerais mes dessins.
Bien à toi mon ami,
Faolan, l’explorateur.
Texte de Isalinea
Au milieu des fumées incandescentes, absorbée par la contemplation des montagnes jaillissantes de lave, Perséphone soupirait. Elle était lasse de ce paysage. Fatiguée par cet incessant déchaînement de la nature. La sensation des herbes sauvages couvertes de rosée matinale lui manquait. Depuis qu’elle régnait sur Infermo aux côtés d’Hadès, ses pattes ne caressaient plus qu’un sol rocheux. Alors parfois, la jeune lunaris s’imaginait entrain de parcourir à nouveau les terres verdoyantes de son enfance. Son désir de revoir les immenses arbres peuplant Gaïara ne faiblissait pas. Et son chagrin était tel qu’il résonnait à travers tout le royaume. Parvenant même à transpercer le cœur de son époux, d’apparence féroce mais pourtant si doux.
Nombreuses furent les fois où Hadès tenta en vain de rassurer sa reine quant à des vacances de courte durée. Mais Perséphone ne pouvait se résoudre à manquer à ses devoirs envers les habitants du pays de feu. Il décida alors d’user de la ruse pour offrir à sa bien aimée, le séjour dont elle osait à peine rêver.
Le ténébreux roi s’aventura aux pieds des volcans où la mélancolique lunaris se prélassait. D’un pas de velours, il approcha la jeune créature, dont le pelage lavande contrastait avec le magma environnant, et câlina sa tête du bout du museau.
« – Caldelin, Dieu bienveillant de cette contrée, a entendu ta peine et ne peut la supporter. C’est en son nom que je t’accorde six levés et six couchés de soleil pour retrouver la verdure abondante qui semble tant te manquer. Dès l’aube, tu partiras. » Proclama Hadès.
Et pour six jours et six nuits, la douce Perséphone s’en alla.
La route jusqu’à la frontière séparant Infermo de Gaïara était longue et éprouvante. Mais la reine, habituée aux vastes vallées de sa contrée natale, ne mit qu’une matinée à atteindre la lisière de la forêt de Linasia. Pour l’occasion, elle avait abandonnée les longs voiles et couronnes de fleurs qui la ornaient, redevenant ainsi la lunaris insouciante qu’autrefois elle était. A présent, la capitale ne se trouvait qu’à deux jours de marche. Et c’est bercée par le chant des Fleetitwiks qu’elle se dirigea vers Florisine.
D’un pas léger, Perséphone vagabondait dans les bois, savourant pleinement la sensation de terre fraîche sous ses coussinets. La lumière du jour à travers les feuillages se répandait en une agréable clarté et les odeurs sylvestres lui chatouillaient le nez. Une enivrante impression de liberté l’envahissait, et pour la première fois depuis longtemps, la lunaris se surprit à sourire de tous ses crocs. Mais plus elle continuait à s’enfoncer en bondissant entre les arbres, plus la végétation devenait dense. En remarquant les lieux s’assombrirent, un sentiment d’appréhension s’empara de Perséphone. Elle se souvenait peu à peu des contes d’antan rythmant son enfance. Un surtout avait retenu son attention, l’histoire d’un petit lunaris à la fourrure aussi rouge que les coquelicots, s’aventurant au cœur même de cette forêt et rencontrant une terrifiante créature méconnue de tous. Pourtant, contrairement à Renarhim, l’obscurité n’était pas inquiétante. C’était une pénombre envoûtante, mystérieuse et apaisante. Alors, elle retrouva le sentier principal tout en chassant ce vieux récit de sa mémoire et ses angoisses se dissipèrent.
A l’orée d’une clairière, Perséphone retrouva enfin la lumière. Une douce symphonie de couleurs orangées donnait à ce lieu un aspect réconfortant. Au milieu des herbes réchauffaient par les rayons crépusculaires, de curieux fruits attirèrent son attention. En s’en approchant, la louve reconnut aussi tôt les délicieuses fraises sauvages. Dans son royaume de feu, jamais rien de tel ne poussait. Elle se laissa alors tenter par leur parfum sucrée et goûta quelques unes de ses merveilles acidulées. Cette saveur oubliée raviva au creux de sa poitrine de précieux souvenirs. Et c’est la tête pleines de moments passées à chérir que Perséphone, épuisée par le voyage, s’étendit de tout son long près d’un buisson pour s’assoupir en même temps que l’astre solaire.
Un étrange bruit de feuilles arracha Perséphone des bras de Morphée. En levant les yeux au ciel, elle fut étonnée de découvrir un petit stoufix virevoltait joyeusement de branche en branche. Elle remarqua également la faible lueur des lieux. Combien d’heures avait elle dormit ? Elle ne le savait pas. Ne lui laissant pas le temps de réfléchir plus, le stoufix rieur lui sauta sur le dos avant de disparaître dans les bois. Surprise, un grognement de mécontentement échappa à la louve. « Qu’elle étrange créature » songea-t-elle « Jamais encore je n’avais croisé de stoufix avec des bois semblables à ceux des deereindir .»
Tout en se remettant de son réveil agité, la jeune reine s’étira complètement en poussant un immense bâillement. Elle s’admira un instant dans une des flaques de la clairière et d’un coup de langue, remit en place ses poils ébouriffés. Elle était fin prête pour reprendre son voyage de plus bel quant elle aperçut, au pied d’un tronc d’arbre, une plushie abandonnée. Pensant que cette dernière devait appartenir au petit farceur, elle la prit dans sa gueule et se mit en route pour retrouver l’étourdie.
La lunaris s’aventura à l’est de la forêt où la petite créature s’en était allé. Elle inspecta le chemin puis huma l’air dans l’espoir de sentir sa trace. Rien ne laissait penser que le stoufix venait de passer par là. Mais Perséphone ne voulait pas se laisser abattre, alors elle tourna, tourna longtemps dans cette partie de la forêt de Linasia. Elle tourna jusqu’à en perdre ses repères. A ne plus savoir combien de jours venaient de s’écouler, ni quel moment de la journée il était, puis ce que le soleil ne daignait l’éclairer. A bout de souffle, la jeune louve se laissa tomber à plat ventre. Comment avait-elle pu se mettre dans une telle situation ? La folie, oui la folie la guettait, elle en était persuadée. Mais alors que milles questions empoisonnées sa tête, un léger gloussement la fit revenir à la réalité.
Le stoufix aux étranges bois se dressait devant elle, un sourire amusé étirant ses lèvres. A peine eut elle le temps de se remettre sur pattes que la créature fila de nouveau à toute allure. Décidée à le rattraper, Perséphone se lança à son tour dans une course folle.
Au détour du chemin, le stoufix s’engouffra parmi plusieurs souches d’arbres. Le pelage fauve et tacheté de blanc de ce dernier lui permettait de se dissimuler sans mal dans les bois. Par Elyelle, qu’avait-elle fait pour mériter ça ? Elle, qui ne désirait que se ressourcer loin de son brouhaha quotidien, était entrain de perdre la raison pour une histoire de plushie.
« Je n’ai pas le temps de jouer avec toi petit stoufix, et j’en suis désolée. J’aimerais simplement te rendre cet objet » expliqua la lunaris d’une voix qui se voulait rassurante
Mais elle n’eut pour seule réponse le bruit de pas s’éloignant toujours plus loin. N’ayant d’autre choix, la reine continua à suivre la farouche bête.
Devant ses yeux, un paysage des plus inquiétant commençait à se peindre. Certains arbres longeant le sentier perdaient leurs feuillages, dévoilant ainsi leurs branchages grisonnants et tordus dans d’étranges formes. La lunaris n’y prêta guère plus d’attention, préférant continuer cette partie de cache cache involontaire dans laquelle elle s’était piégée. Ses oreilles dressaient en alerte du moindre mouvement de la part du jeune stoufix, se retrouvèrent bientôt troublées par le craquement des feuilles mortes jonchant le sol sous ses pattes. La terre lui paraissait tout à coup sèche, rugueuse, comme si toute vie l’avait quitté. Un petit cri strident provenant d’un peu plus loin devant elle la fit soudainement sursauter. Ne se décourageant pas, Perséphone accéléra la cadence pour découvrir la source de ce bruit d’effroi. Un brouillard commença cependant à se lever, brouillant un peu plus ses sens. L’épaisse brume l’enveloppait à présent, l’empêchant de distinguer clairement les alentours. Bientôt, des ombres à l’allure menaçantes se rapprochèrent tandis qu’elle sentit des branches rêches lui agripper le poil. Elle se surprit à prier tous les Dieux des contrées pour se réveiller de cet affreux cauchemar alors que d’énormes yeux dorées semblaient l’observer à travers la pénombre. Par réflexe, elle ferma les siens et continua d’avancer malgré tout, serrant du plus fort qu’elle le pouvait la petite plushie qui l’avait conduit jusqu’ici. Cette dernière lui rappela la raison de son escapade pour le moins sinistre. La pauvre créature devait être encore plus apeurée, perdue dans ces terribles bois sans sa rassurante peluche. Elle inspira grandement avant de rouvrir ses paupières, toujours à la recherche du petit être. Les silhouettes sombres la suivaient toujours quand elle entendit de faibles sanglots s’élevaient derrière celles ci. Sans perdre de temps, Perséphone se risqua à bondir par dessus les masses noires et retomba près des lamentations. Elle reconnut avec difficulté le stoufix au pelage fauve et lui rendit sa plushie contre laquelle il se serra aussi tôt avant de faire de même avec la jambe de la lunaris. Tandis que les ombres se mouvaient encore et toujours autour d’eux, de nouveaux yeux, aux iris mauves, azur et céladon, les encerclaient aussi. Et l’espace avec toute cette obscure agitation se réduisait dangereusement. Perséphone crispa ses crocs pour ne pas se laisser aller à ses larmes, tout en resserrant d’une patte son étreinte sur son compagnon d’infortune. Mais alors que tout espoir semblait les abandonner, une clarté bienvenue commença à se répandre en d’infimes rayons. D’étranges loupiotes ne tardèrent pas à se joindre à la timide lumière, éclairant un peu mieux les lieux. Les Fleetitwiks entendu la veille reprirent doucement leur chanson et la nature s’éveilla de nouveau. Au cœur de ce brouillard se dissipant lentement, une majestueuse créature aux bois fleuries et au pelage verdoyant apparut.
« – Dimlie, je vois que tu t’es encore égaré. Tu as bien de la chance d’avoir rencontré cette courageuse lunaris, rassura le Deereindir, j’espère que notre jeune ami ne t’auras pas causé trop de soucis. »
Perséphone, encore troublée par toute cette aventure, secoua la tête de gauche à droite pour reprendre ses esprits. Une dizaine de stoufix aux antennes lanternes répandaient des lumières chatoyantes. C’est ainsi que la louve se rendit compte que les ombres n’était rien d’autre que des minoushas semblables à des arbres centenaires et que les effroyables regards appartenaient à de magnifiques flamiris. Elle fut alors prise d’un fou rire incontrôlable, bien consciente de sa bêtise, et en tomba à la renverse suivit de près par Dimlie qui sautillait joyeusement autour. Le calme reprenant son droit, le somptueux Deereindir s’approcha de la lunaris en s’abaissant avec grâce.
« – Je me prénomme Musim, se présenta t-il. En guise de remerciement, que direz tu d’un délicieux repas ? »
La jeune reine approchait enfin du fleuve la séparant de Florisine. Quelques heures auparavant, elle avait pu se réjouir de la rosée matinale qui lui manquait tant, tout en savourant de juteuses pommes à la taille étrangement inhabituelle en compagnie de Dimlie et de ses amis. Malheureusement, elle avait dû écourter cette pause bien méritée et avec un léger pincement au cœur, était repartie de plus belle, quittant ces charmantes créatures et cette vertigineuse forêt.
Elle s’abreuva rapidement à l’eau pure qui s’écoulait dans la rivière puis décida de se rafraîchir en nageant tel un Ekoyus dans l’eau avant d’atteindre l’autre rive. En attendant que le soleil sèche son pelage, elle observa plusieurs de ces créatures maritimes voguer dans le précieux liquide en donnant parfois au fleuve l’aspect d’un arc-en-ciel. Ce spectacle haut en couleurs faisait partie des plus belles choses que l’on pouvait voir à Gaïara. Et elle remercia intérieurement son époux pour lui avoir permis d’assister une fois encore à cette danse aux mille et une nuances.
Des éclaboussures tirèrent Perséphone du sommeil et ses paupières se mirent à papillonner pour s’habituer à l’éclat du paysage. De petits Ekoyus la saluèrent de leur nageoire avant de replonger. Elle avait vraisemblablement passée la nuit près de la rivière, bercée par le son de l’eau. Ses vacances passaient à une allure folle et la lunaris se hâta pour avoir le temps de profiter de la capitale.
Après une longue marche à travers la vallée, Perséphone reconnu au loin l’agitation propre à la ville. En se rapprochant, elle pu sentir diverses odeurs familières embaumaient l’air, signe de jour de marché. La jeune reine se réjouit de cette constatation, se délectant d’avance à l’idée de ramener pleins de souvenirs de cette contrée.
Les étalages en bois s’étendaient à travers les rues de la capitale. Plusieurs créatures découvraient les articles artisanaux proposés par les commençants tandis que d’autres égayer leurs papilles avec des produits locaux. Perséphone se mêla sans plus attendre à l’ambiance chaleureuse, se demandant quels cadeaux feraient plaisir à ses amis d’Infermo. Mais le choix était dur à faire parmi toutes ces marchandises. Les nombreuses compositions florales exposées entre les paniers de fruits et de légumes ravissaient les yeux tandis que les accessoires cousus à la patte donnaient envie de s’en vêtir. En contemplant les capes finement réalisé par une des créatures artisanes, la lunaris entendit la complainte d’un des jeunes artistes de rues. Le flamiris, ressemblant à une petite crêpe au chocolat, donnait de la voix pour un de ces amis. Intriguée, Perséphone se rapprocha quelque peu.
« Pour mon ami Flotin, n’ayez pas de dédain
Pour que de sa tristesse, il se délaisse
Contez lui vos vacances, que je lui danse »
Devant la créature ailée se trouvait une grande boîte où des parchemins et des plumes reposaient. La jeune reine se saisit du papier puis d’un encrier et entreprit le récit de ces derniers jours. Elle adressa un sourire au flamiris en déposant dans une seconde boite ses aventures depuis son départ. Et quelles aventures ! Jamais elle n’aurait imaginer vivre autant de choses en si peu de temps. La pureté de cette contrée et la rencontre des créatures l’animant avait permis à son âme de retrouver son calme.
Mais c’est en entendant une nouvelle musique sur la joie d’être avec les siens que la reine se surprit à se languir du pays de feu. Contre quelques floryns, elle acheta une sacoche qu’elle remplit de fraises sauvages et autres spécialités, et glissa dans sa lettre un souvenir pour Flotin. Et c’est ainsi que Perséphone, le cœur débordant d’amusantes anecdotes, repartit vers Infermo, en emportant tout de même un peu de Gaïara avec elle.
Texte de EtoiledeBuée
- Mardi 14 juillet, 09h30
- « Saku, dépêche-toi, nous allons arriver en retard !
- – J’arrive ! »
- Je fermai le livre que j’étais en train de lire, non sans un soupir, puis sautai de mon panier. Aujourd’hui, j’allais partir comme pendant chaque grandes vacances à Elonia, ma contrée natale. À force, j’en ai un peu assez. J’ai envie de changer un peu, moi ! D’autant plus que je louperai à coup sûr le feu d’artifice qui a lieu tous les ans le soir du quatorze juillet. Je rêve de découvrir Gaïara, ses grandes étendues d’herbe et ses vertes forêts me font envie.
- Je sortis donc de ma maison, là où le soleil planait au dessus de moi. Puis, je pénétrai dans le camping-car qui nous emmènera à notre lieu de vacances.
- Mercredi 15 juillet, 11h45 :
- Ça y est, nous sommes enfin arrivés à Elonia. Nous nous sommes installés dans notre habituelle maison de vacances, qui, ma foi, a vraiment besoin d’un grand nettoyage. Je hais vivre dans des maisons à apparences vieilles et mal-entretenues.
- Comme à chaque fois que j’arrive ici, je m’affalai sur mon vieux panier et fis une sieste. Je sens que ces vacances vont être longues, très longues.
- Samedi 25 juillet, 15h22 :
- Ça fait un peu plus d’une semaine que je suis en vacances à Elonia, mais j’ai l’impression que ça fait des milliards d’années que je m’ennuie. Ma sœur, Enchanteresse, passe ses journées devant la télé. Ça ne lui ressemble vraiment pas, mais je dois dire que l’on peut faire des choses surprenantes quand on se sait pas quoi faire…
- Dimanche 26 juillet, 08h48 :
- Je me promenais tranquillement sur les côtes d’Elonia qui se trouvent pas loin de notre maison de vacances, quand quelque chose de brillant flottant sur l’eau m’intrigua. Je décidai de m’approcher d’un peu plus près et vit une bouteille. J’esquissai un sourire. J’avais vu plein de films où on voyait des créatures faire correspondance avec des habitants d’une autre contrée par l’intermédiaire d’une bouteille de verre.
- Je m’empressai de l’ouvrir, voyant un petit morceau de papier à l’intérieur. Je le dépliai soigneusement et posai mes yeux orangés sur les phrases qui le contenait.
- « À quiconque qui lit ce message.
- Je m’appelle Bulle et je suis une jeune Minoushatte Gaïarienne. Je suis en vacances depuis deux semaines, et je m’ennuis profondément. Alors, j’ai décidé d’envoyer une bouteille à la mer, en espérant le retour d’une réponse. J’espère que la personne qui recevra ce message me répondra.
- Bonnes vacances, Bulle. »
- Je souris. Cette Minoushatte semblait être dans la même situation que moi, et allait sans doute rythmer mes journées à partir d’aujourd’hui.
- Je coinçai le bout de papier entre mes dents et prit la bouteille, pour ensuite me diriger vers ma maison de vacances.
- Enfin, je pris une feuille en papier et écrivis les mots suivants :
- « Chère Bulle,
- Je m’appelle Saku, et je suis une petite Lunaris Aquahanienne. Comme toi, je suis en vacances, et cherche de quoi m’amuser. Mais grâce à toi, mes journées ne seront plus ennuyeuses. J’espère que tu recevras mon message et que tu me répondras.
- Saku.
- P.S. : Si cela ne te déranges pas, pourrai-je avoir des photos de Gaïara ? Je rêve de visiter cette contrée, et j’aimerai que tu me fasses part de tes paysages. »
- Je posai mon crayon. Ça y est, plus qu’à mettre en bouteille et le tour est joué !
- Lundi 27 juillet, 09h00 :
- Je bondis de mon panier et trottinai jusqu’à la plage. Je n’avais qu’une idée en tête, trouver une bouteille naufragée.
- Après maintes recherches, je trouvai une bouteille en verre, entourée d’un ruban bleu ciel. À l’intérieur, étaient enroulés trois petits papier. Je me dépêchai de les sortir et de les dérouler. Les mots inscrits dessus étaient écrits en doré, ma couleur préférée après le rose bonbon.
- « Chère Saku.
- Je suis si contente que tu m’aies répondu ! Je suis heureuse de faire ta connaissance. Je trouve que tu as de la chance de vivre à Aquahana, tu peux te baigner quand tu veux !
- Ci-joint se trouvent des photos de ma vaste contrée, j’espère qu’elles te plairont.
- À bientôt, Bulle. »
- Je dépliai les deux autres petits papier, et dévorai des yeux les photos des paysages. Ils sont si somptueux ! Ces prairies fleuries et ces arbres presque aussi hauts que des baobabs sont magnifiques. Rhaaa, cette Minoushatte va finir par me rendre amicalement jalouse, hihi !
- Je rentrai chez moi et sortis un crayon bleu clair, puis lui répondit.
- Vendredi 7 août, 14h55 :
- Il y a deux jours, ma sœur s’est cassé la patte avant droite, donc celle avec laquelle elle écrit. Pour vous raconter la petite histoire, c’est en tombant d’un muret qu’elle s’est fait ça. Elle n’est vraiment pas douée…
- Mais ce qui m’inquiète le plus, à vrai dire, c’est que ça fait aussi deux jours que je n’ai pas reçu de lettre de Bulle. J’espère qu’il ne lui est rien arrivé.
- Jeudi 13 août, 06h39 :
- Ça fait maintenant une semaine que je n’ai pas eu de réponse de Bulle. M’a-t-elle abandonnée ? Ou alors, la bouteille s’est perdue en mer… bon, point positif, ma sœur est désormais guérie depuis avant-hier.
- Il est tôt. Je devrais me rendormir pour encore quelques heures, mais je n’y arrive pas. Je décidai donc de sortir de la maison discrètement et de me promener sur la plage.
- C’est alors que je découvris avec surprise Enchanteresse, posant quelque chose de brillant sur l’eau de la mer. Je haussai un sourcil, et marchai jusqu’à elle. Quand elle me vit, elle sursauta et son visage blanchit.
- « Qu’est-ce-que tu fais ici à cette heure là ? me demanda-t-elle, stupéfaite.
- – Je te poses la même question… »
- Mon attention se reporta sur l’objet brillant qui n’était autre… qu’une bouteille. La même bouteille que j’avais reçu de la part de Bulle.
- « Que… ? »
- Je ramassai la bouteille, sous le visage décomposé de ma sœur. Je l’ouvris, et dépliai le petit papier qu’il y avait à l’intérieur.
- « Chère Saku,
- Excuse-moi de ne pas t’avoir répondu depuis une semaine, mais j’ai eu des problèmes personnels entre temps et je n’avais pas eu le temps de faire quoi que ce soit. J’espère que tu ne m’en voudras pas. Pour me faire pardonner, je t’ai fait un collier. J’espère qu’il te plaira.
- Bisous, Bulle. »
- Effectivement, il y avait bien un collier. Quand je le pris, quelque chose d’étrange me vint à l’esprit. Les perles utilisées pour le constituer étaient les mêmes qu’a reçu Enchanteresse pour son anniversaire. Mon regard passa du bijou à ma sœur, et c’est là que je compris.
- « C’est… c’est toi qui est l’auteure de toutes ces lettres ? balbutiai-je.
- – …Oui… »
- Elle baissa les yeux, honteuse. Je n’y croyais pas. Et moi qui pensais m’être fait une nouvelle amie…
- « Tu semblais t’ennuyer quand nous sommes arrivée à Elonia, murmura-t-elle. Alors, comme je n’aimais pas te voir ne rien faire, j’avais décidé de me faire passer pour quelqu’un d’autre… »
- Quand Enchanteresse formula cette phrase, ma mine déçue fit place à un sourire gai.
- « Je comprends… »
- Je marquai une pause le temps de me frotter amicalement à elle.
- « Je ne t’en veux pas. Et puis, j’aurais peut-être fait la même chose pour toi ! »
- Nous nous sourîmes, puis nous fîmes un gros câlin.
- La matinée passa joyeusement, et pendant l’après-midi, elle et moi décidâmes de retourner à la plage. Nous avions emmené une bouteille avec un petit mot en son intérieur et avions jeté le tout dans la mer. Voici ce que nous y avions inscrit :
- « À toi qui lira ce message,
- Nous nous appelons Saku et Enchanteresse, et nous sommes deux sœurs de race Lunaris. Nous passons nos vacances à Elonia qui est notre contrée natale, mais nous vivons à Aquahana. J’espère que tu répondras vite, nous avons hâte de faire ta connaissance.
- Gros bisous, Enchanteresse et Saku. »
- Vendredi 14 août :
- Ça fait un mois que nous sommes ici, et pourtant, j’ai l’impression que ça ne fait que quelques heures que les vacances ont commencées. Que le temps passe vite…
- Alors que moi et ma sœur étions à la plage pour faire des châteaux de sable, quelque chose frôla ma patte. C’était la bouteille que nous avions mit à l’eau ! Je m’empressai de l’ouvrir. Je me posai contre l’autre Lunaris et nous lûmes :
- « Bonjour,
- Je suis heureuse de faire votre connaissance, Enchanteresse et Saku. Moi, je suis une Minoushatte Gaïarienne. Je trouve que vous avez de la chance de vivre à Aquahana. J’espère que l’on pourra se parler encore un peu, car vous m’avez l’air fort sympathiques.
- Amicalement, votre correspondante : Bulle. »
Texte de Epis
Mon très cher Flot’,
Faisant route vers Renarhim pour visiter mes racines, j’ai eu la surprise de rencontrer notre amie commune, Nema, revenant de Aydo’h. Si tu voyais comme le soleil a su dorer son pelage ! Me croirais-tu si je te disais que moi, je suis jalouse d’une petite stoufix ? Mais elle était déjà si belle que, avec l’éclat nouveau de sa fourrure, elle pourrait être l’héritière d’Astisian !
Ceci étant, sur la route la ramenant chez elle, elle m’a appris que tu avais quitté Renarhim pour prendre quelques jours de repos. Quelle déception pour moi, qui espérais profiter de mon voyage pour retourner aux lacs, pêcher ensemble sous les étoiles de Sangorah.
Y aller sans toi n’est pas aussi drôle. Non seulement, quand le poisson échappe à mes griffes, je n’ai d’autre choix que de me mouiller ou le laisser filer, mais en plus, les Ombres tapies dans la montagne n’ont pas peur de moi si je suis seule. Il m’a fallu partir bien avant que la lune ne soit à son zénith, et au pas de course ! Je leur ai laissé mes rares prises, ce qui a dû les occuper assez longtemps puisqu’une fois à l’abri de l’aura de la première Lanterne Astrale, je n’en ai aperçu aucune. Heureusement que mes yeux sont meilleurs que les leurs ! J’ai pu me faufiler entre elles tandis qu’elles ne s’intéressaient qu’aux bruits d’agonie qu’émettaient les poissons que j’avais laissés sur la berge pour les attirer, et j’étais déjà loin quand elles se glissèrent finalement au-dessus de nos victimes.
Autant te dire que je suis rentrée en vitesse chez Grenadine, qui a bien ri en me voyant arriver la queue basse et le poil ébouriffé ! Elle avait l’œil ému, et je suis sûre que, même si elle n’a pas osé l’avouer, elle a repensé à nos exploits de jeunesse, lorsque nous rentrions tous excités de nos découvertes interdites. Elle ne nous a jamais dénoncés à tes parents ! Et je dois dire que je ne sais pas comment ils auraient réagi s’ils avaient appris que nous partions des heures une fois la nuit tombée, jouer avec les monstres aquatiques en attendant que les Ombres nous trouvent…
Nous nous sommes dit bonne nuit sur un sourire affectueux, laissant le clin d’œil complice dont j’avais le souvenir aux fantômes de notre passé. La regardant éteindre les lampes, je remarquai comme ta sœur été devenue une belle flamiris, ravivant en moi la magnifique image de votre mère lorsqu’elle sortait allumer les lanternes à la nuit tombante, les flammes dansant sur sa silhouette tandis que les pics déchirés disparaissaient dans le coucher du soleil, laissant votre grotte sous la seule protection de ces quelques bougies…
Le cœur lourd de nostalgie, je mis de longues heures à m’endormir, tantôt bercée par le bruit du vent sifflant dans les interstices de la grotte, tantôt réveillée par les hurlements de l’étrange faune errant parmi les roches de la montagne. Quand l’aube passa à travers les rideaux, j’étais encore épuisée, et ta sœur ne me laissa pas l’occasion de me reposer plus. Je l’avais invitée à venir dîner avec mes parents, et nous avions donc une longue route à faire pour atteindre la grande ville.
Nous partîmes de très bonne heure, le soleil encore rougeoyant dans la fraîcheur du petit matin. Longeant le sentier pour quitter la région montagneuse, nous passâmes la crête alors que nos estomacs gargouillaient. L’astre du jour n’était pas à midi, mais la longue marche nous avait affamées et nous nous arrêtâmes à la dernière auberge avant d’emprunter la section sans Lanterne. Nous avons donc mangé au bord du lac de Bout de Route, perdue dans le scintillement de son eau profondément bleue.
Quand nous nous affolâmes enfin de l’heure, l’aubergiste nous informa que le dernier groupe pour rejoindre la ville était parti plusieurs dizaines de minutes auparavant. En croisant le regard de Grenadine, je compris aussitôt qu’elle s’inquiétait de devoir traverser cette région toutes seules. Nous ne perdîmes pas plus de temps, et partîmes immédiatement sur le sentier.
Ce chemin est peu emprunté, et pour de bonnes raisons. Non seulement aucune Lanterne ne guide les pas des voyageurs qui ne franchissent pas les portes avant la nuit, mais cette succession de pierres, roulantes et coupantes, épuisent les pattes les plus fragiles. Nous avons marché de longues heures en silence, concentrées sur notre cadence et nos appuis, pour finalement apercevoir au loin les murs et, derrière, les grottes troglodytiques de Bismarth. Certaines Lanternes commençaient déjà à s’allumer, et cette vision sembla effrayer ta sœur… Nous devions encore descendre quelques lacets avant de pouvoir traverser la vallée pour finalement remonter et rejoindre la route principale, sur laquelle nous trouverions enfin des Lanternes pour éclairer notre chemin. Je n’osais pas le dire à Grenadine, mais je savais qu’il ferait nuit avant que nous ayons franchi la vallée…
Elle n’osa pas me le dire non plus, mais elle le savait aussi. Elle vint tendrement passer son cou autour de moi pour m’attirer vers elle. Blottie contre ses écailles, je ne savais comment interrompre cette effusion pour nous remettre en route au plus vite, et je pense que c’est pour ça que je ne compris pas tout de suite ce qu’elle comptait faire… Dans un même mouvement, je sentis ses pattes avant me serrer contre elle, et tout son corps se bander. Je vis ses ailes translucides s’ouvrir de toute leur envergure, et quand elle plia finalement ses membres antérieurs pour se propulser, je m’agrippais à elle de toutes mes griffes et hurlais quand elle s’élança dans le vide…
Je suis une lourde charge pour une flamiris de sa taille, mais ces ailes qui semblent fragiles comme du cristal sont en fait d’une incroyable puissance ! Je me réjouis de ne pas l’avoir contrariée plus souvent quand nous étions jeunes !
Comme tu l’imagines, je n’étais pas fière, tout là-haut, en plein vol… Pourtant, malgré la terreur, je n’ai pu m’empêcher de m’extasier devant la beauté de la région ! Le soleil avait presque disparu, mais on l’apercevait encore rougeoyer sur la crête des montagnes. On distinguait donc assez bien la multitude de grottes formant la grande ville. A chaque croisement, comme sur la route principale, les Lanternes Astrales commençaient déjà à capter la lumière de la lune et des étoiles. Canalisée dans ces objets divins, cette lumière bleutée scintillait pour éloigner les Ombres. Bien plus efficaces que de simples flammes, les Lanternes Astrales dessinaient des constellations enchanteresses sur tous les abords de la capitale. Je sentais le cœur de Grenadine battre de plus en plus fort, et ses pattes trembler alors que nous approchions de la grande porte…
Nous vînmes nous écraser devant juste avant qu’elles ne soient fermées pour la nuit, et entrâmes dans la ville l’air penaud. Je la guidai jusqu’à la petite source que je t’avais montrée, celle où les luciolines juste écloses viennent danser à la surface de l’eau. Nous nous sommes assises au calme, toutes tremblantes, sans dire un mot, pendant plusieurs minutes. La lumière d’une Lanterne se reflétait dans les vaguelettes provoquées par l’arrivée de l’eau et, une fois apaisées, nous bûmes quelques gorgées et partîmes, riant de notre atterrissage théâtral.
Nous sommes bien évidemment arrivées en retard chez mes parents. Ma mère était très attristée que “l’adorable petit Flotin” ne soit pas là, et je suis sûre que c’est pour toi qu’ils nous avaient attendues pour manger ! Si tu te souviens, la place est un peu limitée à la grotte, et après avoir enfin réussi à partir, il nous a encore fallu trouver une auberge. Nous nous sommes couchées tard, mais la route du lendemain n’étant pas aussi inquiétante, nous avons trainé au réveil, et en avons profité pour flâner dans les petites boutiques du centre ville. Nous sommes donc parties peu avant midi, et sommes de nouveau arrivées complètement affamées à l’auberge de Bout de Route, où l’aubergiste a dû nous prendre pour des ogres !
J’ai dormi chez ta sœur cette nuit-là encore, après avoir fini notre route à la lumière des nouvelles Lanternes. Je repars aujourd’hui. Grenadine m’a dit que tu aimais passer par les bains de Flunalys, et je vais donc également prendre ce chemin au retour. Si la chance nous sourit, je te raconterai tout cela en détail dans les prochains jours ! Mais au cas où ce ne soit pas le cas, je glisserai cette lettre sous ta porte en partant.
Si un jour tes pas te guident à l’orée de Gaïara, n’hésite pas à t’y enfoncer. Mes amis et moi-même serons ravis de t’y trouver.
Espérant encore te voir, mon ami, je t’embrasse,
Enogate.
Texte de Mironohmaitre
Personnages:
Guilletine: Plunkie: Pandré:
Coucou Flotin ! Alors ces vacances à la plage ? Rayonnantes ? Il parait que le thermomètre grimpe jusqu’à 30°C en début d’après-midi sur les côtes d’Aydoh. Plunkie, Pandré et moi, nous nous sommes rendus sur une petite île au fin-fond de la Mer de Glace. Reprends ton fameux 30°C en y ajoutant un petit « – » avant et tu auras là un aperçu global de notre séjour, un séjour emmitouflé sous trois couches de laine, un gros bonnet et deux trois frissons fugitifs. Heureusement la boutique d’Abie & Mooa fût ouverte avant notre départ sans quoi nous aurions imploré Skatina de nous prêter ses moufles. Notre voyage s’est déroulé sans encombres si ce n’est qu’il était fort long… Plunkie tenait absolument à visiter Levanos, nous avons donc traversé Elonia afin de faire une escale à la capitale. Alala ! Plunkie et sont fanatisme pour Aquilion, il nous en à fait voir de toutes les couleurs ! J’espère que ton voyage s’est bien passé. Remarque, de Bismarh jusqu’à la tour d’Astisian, le trajet est rapide, environ 1 minute 46 d’après Pandré. D’ailleurs en parlant de lui, il est en ce moment même dehors avec Christmas Eve et Blackbell dans une interminable bataille de Gothiboules de neige. Tu te demandes sûrement ce qu’ils font dans se coin perdu ? Et bien figure-toi qu’ils y ont été envoyés en exploration afin de récolter des joyaux. Malheureusement, cette île est trop petite pour contenir de tels trésors. Pour se consoler, les deux compères ont utilisé 12 secondes de congés câlins pour dommages gothicréaturaux. Par ailleurs, grâce à eux, nous nous amusons bien: Christmas Eve nous a emmenés sur son traineau faire le tour de l’île tandis que Blackbell nous a programmés une excursion dans les montagnes gelées. Les pentes furent si abruptes que Pandré dégringola d’une déclivité neigeuse et s’y fractura l’aile dans sa chute. Il devrait se reposer mais il a l’insolence de me désobéir après toute l’inquiétude que j’ai éprouvée pour lui. Il le sait pourtant bien que les activités gourmandes en énergie lui sont fortement déconseillées, mais il n’en fait qu’à sa tête…; Plunkie quant à lui est parti tôt ce matin, il est à la recherche de vivres car c’est bien gentil tout ça mais moi j’ai faim ! Les boutiques se trouvent seulement aux abords des capitales, étant donné qu’il n’y a apparemment aucuns signes de créatures, nous devons trouver notre nourriture par nous même. C’est détestable, j’en suis réduite à manger des pommes de pin et des stalactites. Niaaarg ! Je veux un café liégeois !
Hum… Je ne devrais pas me plaindre, je suis avec mes amis, cela est amplement suffisant. Oh ! Suis-je sotte ! J’avais oublié de te parler du plus important. Ce soir, nous avons prévu de regarder les étoiles, d’après Boréal, les constellations sont très appréciables dans les régions du nord. Je pourrais peut être admirée la constellation du minoushas ! Cette constellation existe au moins ? Oh, peu importe, je n’y connais rien mais je sais que cela va être palpitant ! J’adore les choses qui brillent ! La suite de nos aventures dans cette île inhospitalière et mystérieuse, je ne la connais pas encore mais je suis persuadée qu’elle nous réservera encore bien des surprises, plutôt hivernales que chaleureuses soit dis en passant. Tout ça pour te dire, Flotin, que nous passons des vacances inoubliables et que nous pensons très fort à toi. Gros bisous glacées !
Guilletine, en provenance d’une île inconnue.
Texte de Nhemesis
Le Voyage de Nyor
L’histoire que je vais vous conter est celle de Nyor, petite djaalins futée qui ne rechigne point à l’effort. En effet toute l’année durant, le petit animal, s’en allait cueillant des herbes médicinales pour les distribuer dans toutes les contrées à chaque créature qui en avait besoin.
Fatiguée, harassée, par tout ce travail qu’elle effectuait, elle se résigna, non sans regrets, à prendre des vacances bien méritées.
Nyor attrapa sa bourse garnie de pièces d’or, jeta un dernier coup d’œil à sa tanière avant de sortir. Elle poussa du bout du museau le rideau de feuillage qui fermait et camouflait l’entrée de son logis et se glissa à l’extérieur. L’air était doux et le vent frais matinal portait à la petite djaalins les odeurs fleuries du printemps.
Nyor trottina joyeusement jusqu’à une petite ville de pierre blanche, elle en arpenta les jolies rues fleuries, saluant les habitants qu’elle croisait sur son passage. Elle dépassa quelques maisons à colombage avant de s’arrêter devant plusieurs boutiques. Elle poussa du bout du museau la porte de la maisonnée portant l’enseigne « Abie et Mooa » dont les vitrines étaient remplies de vêtements et d’accessoires de toutes sortes.
Le doux son cristallin d’un carillon résonna lorsqu’elle entra. Immédiatement, un grand Minoushas au pelage épais vint l’accueillir.
« Bonjour Mooa ! Lança joyeusement la Djaalins.
– Nyor ! Quelle joie de te voir ! Que nous vaut cette belle surprise ? Répondit le félin en ronronnant.
– J’ai décidé de prendre quelques jours de vacances, j’aurais besoins d’une nouvelle sacoche, la mienne commence à être vraiment usée et elle est bien trop petite. Que me conseilles-tu ?
Mooa ne réfléchit pas bien longtemps et guida le petit canidé moucheté vers un étalage de sac et de sacoche en cuir et tissus, tous de couleurs et de formes différentes. Il en saisit plusieurs et les déposa devant Nyor.
– Celles-là sont de très bon modèles, léger et résistant, idéal pour les vacance ainsi qu’au quotidien, les sangles sont réglables, elles existent en plusieurs coloris…
Le Minoushas se redressa sur ses pattes arrière, et, prenant appui sur l’étagère, plongea sa tête sous les dizaines de sacoches tout en continuant à parler.
– Il reste encore des bleues, des rouges, jaune, vert… tiens, on a même du violet…
Il lassait tomber au sol les besace au fur et à mesure qu’il énumérait les couleurs correspondantes, laissant sur le parquet une pile qui enflait de plus en plus, menaçant de s’écrouler et d’ensevelir la pauvre djaalins.
– Merci Mooa mais je pense prendre un modèle simple, la couleur naturelle du cuir me convient parfaitement… Émit timidement la petite Djaalins.
– Oh. Fit le Minoushas, il redressa la tête, cessant ses recherches immédiatement. L’animal contourna la montagne de tissus coloré derrière laquelle avait disparu son amie. Il poussa de son épaule la pile branlante contre l’étagère et désigna de la patte un des modèle qu’il avait présenté en premier.
-Alors celui-ci te conviendrait mieux, tu veux l’essayer ?
La djaalins acquiesça, ravie, et enfila rapidement la-dite sacoche tant convoité. Celle-ci lui allant parfaitement, elle chercha alors de quoi la garnir. Ne sachant pas de quoi elle aurait besoin, elle se tourna une nouvelle fois vers Mooa qui se fit une joie de lui venir en aide.
-Tout dépend de où tu veux aller. Pays chaud, froid, pluvieux ou ensoleillé…
-Et bien… En fait, je ne sais pas, je n’y ai pas encore songé, je pensais d’abord m’équiper puis aviser…
-Et bien nous allons donc t’équiper avec les objets dont tu auras la nécessité peu importe où tu veux aller, par exemple une couverture, une gourde, une boussole et un chapeau, suis-moi.
La djaalins cendrée emboîta les pas du Minoushas, le suivant dans tout le magasin. Il passèrent toute la matinée à essayer, chercher, remplacer, toutes sortes d’accessoires et de gadgets plus ou moins utiles.
Le soleil avait déjà passé son zénith lorsque Nyor quitta enfin la boutique. Équipée de sa nouvelle sacoche et de l’indispensable pour voyager, c’est sans hésitation qu’elle se dirigea vers une petite maisonnette blanche à colombage brun. Une enseigne sculptée où était inscrit en lettres cursives « le Saloon » ornait la porte en bois de la biscuiterie.
Nyor entra, la pièce était sombre et fraîche. A sa droite, un bar avec une petite vitrine où étaient exposés des petits gâteaux tous plus appétissants les uns que les autres, à sa gauche, la salle du restaurant et en face, l’accès à une cour fleurie.
Une flamiris au bar s’occupait des clients, elle fit un signe de tête à Nyor pour l’inviter à s’asseoir en salle.
-Hé, Nyor ! Viens nous rejoindre !
La djaalins tourna la tête et reconnue de suite Magma, une minoushas aux motifs de feu, rouges et or. Assis tranquillement la même table, Luminerion, un grand lunaris ailé blanc et argenté, et Shiney, une lunaris à écailles couleur sable et or, discutaient. A leur coté Aiki et Frambrosius, deux stoufix, sirotaient un café liégeois, pendant que Versailles, un destrinos à la robe sombre striée de motifs doré, s’attaquait à une pomme gigantesque. Sorcele, une fleetitwik argentée, qui picorait les restes d’un flan se retourna vers la nouvelle venue.
-Bonjour tout le monde ! Lança Nyor à la tablée, Je ne m’attendais pas à vous voir tous ici.
-Et nous donc, Répondit Shiney, tu es toujours à courir à gauche et à droite d’habitude !
La djaalins sourit :
-Et bien plus pour un moment, j’ai décidé qu’il était temps que je prenne des vacances.
-Des vacances, toi ? Demanda Magma, surprise. C’est donc pour cela ton nouveau sac… Et tu compte aller où ?
-Je ne sais pas encore, c’est bien mon problème… Fit Nyor qui gênée, baissa le tête. Vous me conseilleriez quelle contrée ?
Étonné, les six compagnons se regardèrent. Magma fut la première à répondre :
-Aido’h très cher, c’est l’évidence même : la somptueuse tour d’Astisian, la plus grande bibliothèque de toute les contrée réunie, des plages de sable blanc, les falaises blanches, la célèbre et magnifique cascade arc-en-ciel qui se jette dans l’estuaire brumeux et bien sûr le climat parfait pour de longues siestes au soleil, le temps idéal pour des vacances farniente… Que demander de plus ?
-Ha ! Bien sûr ne rien faire ça te ressemble bien tiens, Railla Shiney
-Tu as mieux peut-être ? Miaula le félin roux.
-Bien sur ! la magnifique, splendide, éclatante, sublime, superbe, Sandisia ! Avec ses dunes de sables pourpre, or et blanc, ses falaise rouges, ses grottes de cristaux, ses temples antiques, et ses citées troglodytes, on peut même voir de magnifiques oasis si rares et tellement précieuses… Il y a même une très ancienne salle d’archive remplie de parchemins !
-Certes, cependant il fait beaucoup trop chaud là bas. Sandisia est bien trop dangereuse.
-N’importe quoi… Bougonna la louve, Qu’est-ce que tu en pense Luminerion ?
-… Que c’est Renarhim la meilleure contrée pour se reposer.
-Attends : quoi ? S’exclama, choquée, la louve doré. Mais c’est nul il fait tout le temps nuit !
-Renarhim cache ses trésors aux passants, mais à qui veux bien prendre sont temps, la contrée montre toute sa beauté… la décrire serais inutile, il faut la voir.
-Bon alors… Aquahana ? Proposa la lunaris quelque peu dépité de ne pas avoir fait mouche malgré ses arguments.
Aiki se redressa, soudain intéressée par la conversation :
-Aquahana est le meilleur choix à faire : Une contrée fraîche où se reposer, des plages célèbres dans le monde entier, Aquahana est parcourue par des rivières des lacs, des marais et même des forêts. En plus les perles cultivées là bas sont de pures merveilles ! Et si tu aime les cascades il y en a des dizaines ! Et…
-C’est bien joli tout ça, mais vous oubliez le principale : La nourriture ! S’écria Frambrosius, coupant la parole de son amie. A Gaïara on trouve des baies, des fruits et des plantes de toutes sortes, un véritable paradis gustatif, et… Aiki jeta au stoufix un regard noir, furieuse d’avoir été interrompu, Et puis il y a aussi une bibliothèque… Et les montagnes brumeuses… Finit-il penaud.
-Et le meilleure pour la fin : Elonia ! S’exclama Sorcele, La plus grande de toute les contrées et la plus habitée surtout ! Des centaines de petits villages à découvrir, avec des habitants charmants, des plaines, des champs de fleurs, le lac cristallin d’Odo’h, les monts Tsum Geleth, les forêts, les prairies, les rivières, sans oublier les incroyables îles volantes, le parfum fleuris de l’air, un paradis.Tu pourra sentir le vent dans ton plumage, l’entendre chanter dans les feuillages…
-Sorcele… Tenta Nyor, mais le petit oiseau ne la laissa pas continuer continuant de pépier les louanges de sa contrée préférée.
-…Te laisser porter par les brises pendant des heures entières…
-Sorcele…
-…Tout en prenant garde aux tempêtes. Tu pourras voler jusqu’à la capitale et en quelques battements d’ailes te retrouver à survoler les Volcans d’Infermo, et puis…
-Sorcele…
-Quoi ?!
-Je n’ai pas d’aile.
-Ah, oui, c’est vrai, je n’y pensais plus. Cependant ça ne change rien hormis le fait que tu ne puisse pas surfer sur les vents. Alors, quel est ton choix ?
Nyor pencha la tête :
-Je vous remercie tous, c’est très gentil à vous d’essayer de m’aider, mais, je doit avouer que je suis encore plus perdue maintenant, j’ai envie de découvrir toutes les merveilles dont vous m’avez parlé, j’ai envie de tout visiter…
-Et bien pourquoi ne pas tout faire ? Questionna Versailles de sa voix forte et grave, Qu’est-ce qui te retient ? Après tout prendre des vacances c’est découvrir le monde comme on ne l’aurait j’aimais fait autrement, en prenant le temps de tout explorer, découvrir ou redécouvrir avec un œil neuf les paysages que l’on peut voir tout les jours mais que l’on ne prend pas le temps d’admirer.
-Je suppose… Nyor resta pensive un instant, Je suppose que je pourrais le faire, oui, je pense même que je vais le faire.
Le destrinos sourit.
-Je sais ! attendez-moi là ! S’exclama Magma en bondissant de sa chaise. Le Minoushas disparut un instant avant de réapparaître, un parchemin entre les dents.
Elle l’étala sur la table poussant, verres, assiettes et miettes, découvrant une carte du monde détaillée et colorée.
-On va te faire un parcours avec les endroits que tu doit impérativement visiter, avec toutes nos connaissances réunies tu va en avoir plein les yeux !
Les sept compagnons passèrent le restant de l’après midi à préparer et débattre l’itinéraire idéal. Le soir venu Nyor quitta ses amis, la carte en poche et la joie au cœur, et rejoignit son logis pour une dernière nuit entourée de ses bocaux, mixtures et herbes séchées.
Ce matin là, Nyor s’éveilla le cœur serré par la joie et l’impatience, elle s’empressa de rassembler ses affaires, veillant à ne rien oublier, la tête remplie des paroles de ses amis.
Elle enfila sa besace, y rangea sa gourde, sa carte, sa couverture, attrapa quelques bocaux vides par réflexe, hésita, puis finalement les rangea dans son sac avec quelques herbes médicinales.
Fin prête, elle quitta sa tanière lui jetant un dernier regard au passage et s’en alla et trottinant.
Nyor contemplait le ciel d’Elonia parsemé d’îlots flottants. De loin elle pouvait déjà voir l’île capitale, Levanos, d’où jaillissait de nombreuses et impressionnantes cascades alimentant le lac du même nom. Toute cette eau viendrait d’un cristal magique offert par les habitants d’Aquahana en gage d’amitié d’après un mythe.
Au Nord du lac, des montgolfières, seul moyen d’accès à la cité aérienne, s’élevaient doucement dans les airs comme des bulles colorées, se relayant pour acheminer habitants et marchandises à bon port. Les flots cristallins des cataractes réfractaient la lumière créant une multitude de magnifiques arc-en-ciel.
Des destrinos transportant des carrioles chargées galopaient sur les routes pavées qui serpentaient à travers toute la contrée.
Nyor traversa Elonia et ses prairies fleuries, traversa de nombreux petits villages de briques blanches, longea le fleuve Bethnis, frontière naturelle entre Gaïara et Elonia, elle franchit plusieurs rivières avant de se diriger vers le Nord-Ouest, en direction du lac d’Odo’h.
Elle n’était pas encore arrivée que déjà elle voyait les monts Tsum Geleth découper l’horizon de leurs crêtes couverte de neige éternelle, l’imposante chaîne de montagne au pied de laquelle le magnifique lac s’étendait entouré de conifères. Les eaux limpides miroitaient la vallée, se parant de teintes pourprées tandis que le que le soleil déclinait.
Elle reprit sa route en direction d’Infermo ne pouvant escalader les montagnes abruptes, elle arriva dans la contrée ardente de nuit.
Les volcans crachaient des gerbes de laves, tranchant l’obscurité de leurs torrents de feu. Nyor arpenta précautionneusement les terres brûlées balayées par un vent vif et froid contournant les lac écarlates. Elle arriva à la capitale,Volcasia : des rigoles avaient été creusées dans le sol pour détourner les flots incandescents de la ville ; un pont de pierre permettait d’y accéder. Elle se rendit dans une auberge et y passa la nuit, s’endormant devant le spectacle des volutes enflammées dansant dans la profondeur du ciel noir.
Le lendemain elle quitta la chaleur de la fournaise pour celle étouffante de Sandisia, direction Duno.
La traversé du désert fut éprouvante et bien plus difficile que ce qu’avait imaginé le petit animal, elle avait prévu large en prenant plusieurs gourdes remplies à ras-bord et elle eu raison car à son arrivée en ville elle avait pratiquement tout bu. Elle dû traverser une steppe stérile et caillouteuse puis la terre sèche et lisse fit place à des dunes de sable doré, la chaleur intense en journée était suivit par un froid glacial la nuit. Très vite, Nyor s’habitua à ne se déplacer qu’au lever et coucher de soleil, là où la température était le plus supportable, le reste du temps elle se reposait à l’ombre ou bien grelottait emmitouflée dans sa couverture.
Duno était une ville troglodyte creusée dans la roche de falaises rouges. Ses habitants étaient parfaitement habitués aux extrêmes du climat et n’y prêtaient pratiquement plus attention. Nyor fut surprise d’y voir autant de vie, elle visita quelques vieux temples dédié à Chamsin enfouis sous le sable, ainsi qu’une bibliothèque remplie de parchemins anciens.
Elle acheta au marché quelques étoffes, des pigments rares et quelques parchemins de recettes d’onguent et d’autres filtres médicinaux.
Ainsi chargée elle partit pour la suite de son périple à travers les dunes de sable blanc et doré.
Le voyage vers Aido’h fut plus court et moins pénible. Habituée à la chaleurs, Nyor n’en fut pas moins épuisée et son arrivée à Aido’h fut un soulagement.
Elle resta plusieurs jours à se prélasser à l’oasis d’Astisio, elle se balada jusqu’à la cascade arc-en-ciel, une grande cascade qui se jetait dans l’estuaire brumeux déployant au dessus d’elle un arc-en-ciel. La djaalins savoura avec plaisir les parfums de la multitudes de fleurs qui parsemaient les prés. Elle rejoignit la capitale à travers un bois clairsemé. Astisian était une grande ville tout en pierre de taille blanche, les maisons hautes avaient toutes leur façade sculptée, les routes étaient pavées de larges pierres blanches et plates.
Nyor se rendit à la tour d’Astisian, le palais d’ivoire était principalement constitué d’une immense bibliothèque et d’un phare. L’animal aux yeux ambrés parcourut les long couloirs et corridors admirant les dorures et les riches ornements du palace, elle grimpa au sommet du phare. Inactif la journée, il éclairait la nuit d’un faisceau lumineux provenant d’une pierre extrêmement rare et précieuse. De là haut pouvait être admirées les plages de sable blanc et les falaises d’albâtre qui s’étalaient le long de la côte, la mer de Hulen, ainsi que la ville immaculée et ses alentours chamarrés.
-Il parait qu’il y a un deuxième phare sur la cote de Renarhim mais que les ténèbres de la contrée sont si épaisses que la lumière ne peut nous parvenir…
Nyor se retourna, une Stoufix totalement blanche et aux yeux rouges contemplait le paysage pensivement.
-Je me demande si c’est vrai… Continua-t-elle en fixant la mer, dans l’espoir d’y apercevoir un bout du continent mystérieux.
Nyor se tourna vers la mer.
-Je ne sais pas, mais je suppose que je le saurais bientôt puisque je vais m’y rendre.
-Vraiment ? Au fait, je m’appelle Xiangya.
-Xiangya ? Je penserai à toi. Répondit Nyor en souriant.
Les journées à Aido’h, bien que chaudes, étaient fort agréables, malheureusement, Nyor devait continuer son chemin, aussi, elle quitta la contrée solaire un peu plus chargée encore, prête à affronter le désert une nouvelle fois.
La traversée fut bien plus longue que les précédentes.Heureusement, Nyor pu se ressourcer auprès d’une oasis, enclavée au fond d’une ravine. Une petite cascade alimentait l’étang, autour de celui-ci poussaient des dattiers, des palmiers ainsi que des plantes grasses et quelques graminées.
Elle quitta l’îlot de verdure pour les montagnes au Sud qui la séparait de Gaïara.
La frontière rocheuse était garnie de cavernes fraîches et calmes où d’immenses cristaux nimbaient les parois de spectres multicolores. Ces grottes débordant de pierres précieuses offraient une goulée de fraîcheur aux voyageurs épuisés. Contre les aspérités de la roche ruisselaient de petits filets d’eau pure : Nyor y lapa quelques gorgées, puis parcourut les dédales souterrains, ramassant pierres et cristaux précieux sur son chemin. Elle ressortit de l’autre coté des montagnes : face à elle s’étalait la canopée dense de la forêt de Linasia.
Nyor fut accueillie à Gaïara par un petite pluie fine et rafraîchissante, elle pénétra dans la forêt avec soulagement enfonçant ses coussinets endoloris dans l’humus frais. Épuisée elle se coucha sur la mousse épaisse au pied d’un arbre et s’endormit.
Les rayons du soleil jouaient avec le feuillage projetant des ombres chinoises sur le sol ; la brise chantait dans les branches et la végétation foisonnante offrait mille parfums et senteurs. La djaalins batifolait joyeusement de taillis en taillis explorant et fouinant chaque recoin de verdure récoltant tiges, racines, feuilles et fleurs pour ses décoctions.
Ses pas la menèrent à Florisine, la ville avait été construite autours d’un arbre creux gigantesque dans lequel avait été installée une bibliothèque et un lieu de culte en l’honneur de la déesse de la terre Elyelle.
Nyor y resta plusieurs jours et pu y déguster toutes sortes de spécialités savoureuses avant de partir aux marais Kesuorith, la prochaine étape de son voyage. Elle franchit l’écrin d’émeraude en barque.
Nyor observa longtemps le pont en arc qui devait la mener à Aquahana, celui-ci était érigé dans une matière ressemblant à du cristal. il était plutôt étroit, tout en longueur, chacun de ses constituants avaient été finement ciselé, la partie centrale était totalement translucide pour permettre aux passants d’admirer l’eau calme et turquoise dans laquelle reflétait le rayon du soleil. Il semblait flotter au dessus de l’estuaire venteux tel un mirage au milieu de la brume, délicat, fragile et éphémère.
Le vent soufflait doucement, Nyor regarda à ses pattes la surface translucide, elle voyait nettement l’eau calme scintiller en contre-bas et fut surprise d’y voir son propre reflet la regarder. Elle continua sa traversée admirant la falaise blanche face à elle et les plages de galets qu’elle distinguait au loin.
La contrée était parcourue par un grand nombre de rivières, fleuves et ruisseaux, les villes étaient construite sur pilotis à l’abri des sauts d’humeur des éléments, ou flottaient à la surface des lacs.
La contrée marécageuse comptait d’innombrables étangs et cascades aux rives couvertes de joncs et de roseaux.
Nyor serpenta dans la contrée jusqu’à une plage se trouvant à proximité de Flunalys.
Elle inspira une grande goulée d’air iodé, les vague roulaient sur le sable dans un murmure régulier, la mer de Lismarin scintillait sous le soleil et au loin un banc de Neptulys bondissait au dessus des flots.
Nyor marcha le long de la plage de sable blanc laissant les vaguelettes lécher ses pattes, son regard balaya les côtes avant de se perdre dans le bleu du large.
A ses pattes, des coquillages polis se mélangeaient aux quartz translucides et aux petits cailloux de formes de de couleurs originales.
Elle en ramassa quelque-uns, se demandant tout d’abord si elle pourrait les échanger conte quelque chose puis y renonça et les glissa dans son sac. Elle les garderait. En souvenir.
Elle desserra les lanières de sa sacoche, la posa plus haut sur la plage et revient vers la mer sautant par dessus les vagues qui déferlaient sur le banc de sable, reculant lorsque celles-ci avançaient, avançant quand elles se retiraient, dans une danse endiablée, Nyor se mis soudain à galoper se jeta dans le sable mouillé et éclata de rire. Elle dépensa son énergie à jouer dans l’eau, éclaboussant allégrement les alentours.
Une fois totalement épuisée Nyor s’allongea, haletante. Sa fourrure emmêlée et pleine de sable commençait à la démanger. Elle se rendit alors aux sources chaudes située sur une colline brumeuse où elle rencontra Draggy, le frère de Shiney, un Lunaris rouge et or à écailles avec qui elle discuta longuement. Une fois débarrassée de toute impuretés indésirables, elle retourna à la capitale pour y dormir, elle y resta plusieurs jours avant de repartir une nouvelle fois, vers la dernière partie de son voyage.
Le pont menant à Renarhim était très large, bien assez pour que deux carrioles se croisent sans ralentir ni gêner les passants. Seulement le majestueux pont de pierres noires était désert. Ses piliers massifs s’enfonçaient dans l’océan comme les pieds d’un géant, de larges arches ogivales enjambaient les flots, impassibles aux vagues qui déferlaient plus bas.
Nyor s’avança, elle franchit l’entrée du pont marquée par deux colonnes jumelles au dessus desquels flottait deux orbes lumineux et bleutés. Les colonnes et leurs orbes réapparaissaient à intervalles réguliers éclairant faiblement le passage, lui donnant, paradoxalement, à la fois un air sinistre et rassurant.
La djaalins s’avançait prudemment. Arrivée à mi-parcours, elle aperçu une silhouette se découper au loin dans la brume. Une silhouette canine blanche et familière. Nyor pressa le pas, arrivée à hauteur du mystérieux fantôme elle pu constater avec joie qu’il s’agissait de son ami Luminerion, le grand lunaris ailé.
-Luminerion ! S’exclama t-elle ravie, Que fait tu ici ?!
-Je suis venu t’accueillir, je tenais à te présenter Renarhim moi-même, te servir de guide et te raconter son histoire ou du moins une partie. Répondit-il tout en s’avançant vers elle.
-Merci beaucoup, c’est très gentil à toi !
-Oh mais de rien, c’est avec plaisir, que dirais-tu d’en entendre une ? Proposa t-il.
-Oui vas-y, raconte !
Ravis, il se racla la gorge :
-Il y a très longtemps c’était un pont suspendu de liane et de bois qui reliait Gaïara à Renarhim, seulement, il fut arraché par les vagues et les vents déchaîné d’une tempête. Renarhim resta plusieurs années isolée du reste des contrées, c’est durant cette période que plusieurs rumeurs, contes et légendes plus ou moins effrayant prirent forme. La plupart infondés. C’est pourquoi même après la reconstruction du pont et encore aujourd’hui Renarhim est la contrée la moins habitée : beaucoup continuent de penser que Renarhim est sombre, morne et n’a rien n’a offrir…
-Et donc c’est faux ?
-Tu verra.
Le lunaris sourit. Il guida la petite aventurière à travers les plaines sombres, l’herbe dense et haute obligeait la petite à sautiller pour voir où elle allait. Le soleil était bas sur l’horizon le teintant d’un camaïeu orangé.
Ils arrivèrent au sommet d’une haute colline au moment ou le disque solaire disparut du ciel, Luminerion s’assit, la djaalins fit de même. Une bourrasque balaya la vallée, Nyor frissonna, le lunaris déploya une aile et l’en enveloppa pour la protéger du vent froid.
-Ça commence. Murmura le lunaris.
Nyor plissa les yeux, scrutant la plaine à la recherche de ce qui pouvait bien commencer… Soudain, une lueur s’éleva du sol, bientôt suivie par d’autres dans un lent ballet lumineux. Unes à unes les fleurs s’illuminèrent parant la contrée de couleurs flamboyantes. Des gerbes dansantes d’étincelles multicolores jaillissaient de l’herbe et s’élevaient dans le ciel qui se parait du pâle éclat des étoiles.
Les motifs phosphorescent, feu d’artifice silencieux, chatoyaient dans l’océan de végétaux noirs.
Nyor s’endormit devant le spectacle contre la douce fourrure blanche du Lunaris.
Les jours suivants le duo traversa les landes sombres en longeant les montagnes et le fleuve en direction du nord et de Bismarh où ils séjournèrent quelques temps avant de repartir à l’Est en direction la forêt blanche, une magnifique forêt, dont les arbres étaient blanc nacré et leurs feuillages couleur grenat.
Luminerion la raccompagna ensuite jusqu’au pont où ils se séparèrent.
Nyor rentra chez elle, riche de toutes ses découvertes avec en poche quelques souvenirs.
Elle poussa du museau les lianes bouchant l’entrée de sa tanière, résista à l’envie de s’étaler dans son nid et se força à ranger d’abord ses affaires glanée lors de son voyage.
Elle rangea soigneusement dans une alcôve ses bocaux d’herbes puis aligna sur une étagère des pierres, des galets, des sachet de pigments ainsi que des parchemins. Elle desserra les sangles de son sac, le laissa glisser à terre avant de se laisser tomber dans son nid. Elle s’endormit aussitôt, rêvant de voyage et d’aventure.
…
« Bonjour Mooa !
Je viens tout juste de rentrer de vacances, j’ai fait le tour du monde ! Je te raconterais tout ça de vive voix, très bientôt je l’espère, passe le bonjour de ma part à Abie !
Nyor.
PS : Le sac que je t’ai acheté est vraiment formidable ! »
« Merci pour tes conseilles Versailles, sans toi je serais sûrement encore en trains de tergiverser. J’ai acheté à Sandisia de magnifiques étoffes, en voici quelque-unes pour te remercier.
En espérant qu’elles te plairont.
Nyor.»
« Je ne te remercierais jamais assez pour m’avoir montrer Renarhim comme tu l’a fait, je t’offre ce pendentif en espérant qu’il te plaira et te portera chance. Merci encore Luminerion.
Ton amie, Nyor. »
« Bonjour Xiangya,
J’ai bien visité Renarhim, sache que la nuit n’y est pas si sombre, je ne veux pas en dire plus car comme le dit si bien un ami : la décrire serait inutile, il faut la voir.
Ci-joint une pousse d’arbres blancs venant directement de là bas pour que tu puisse la faire pousser. J’espère que tu pourra voir Renarhim de tes propres yeux.
Amicalement, Nyor. »
« Magma, merci pour tout, voici un drap venant tout droit de Sandisia pour que tes longues siestes soient plus confortables. »
« Cher Frambrosius,
Sache que tu avais bien raison, c’est à Gaïara que l’on trouve le plus de succulents plats, tu trouvera dans cette boite des dattes venant tout droit de Sandisia, car dans les autres contrées aussi il y a toujours plus à savourer. »
« Coucou Shiney !
Sandisia est une magnifique contrée mais il y fait incroyablement chaud, j’ai cru mourir plus d’une fois ! Dans ce sac tu trouvera quelques pierres et cristaux venant d’Aquahana et de Sandisia.
Ah et au fait dit à ton frère que j’accepte son invitation à découvrir Infermo pour la prochaine fois.
Nyor. »
« Aiki, j’ai adoré Aquahana, je m’y suis bien amusée c’est vraiment une belle contrée, merci !
Voici un coquillage poli ramassé sur la plage.
Nyor. »
« Merci à toi Sorcele, pour ta gentillesse et ta générosité, la prochaine fois nous irons à Elonia ensemble, et je visiterait Levanos avec toi !
Nyor.»
Texte de Rowenaluna
Journal de bord de Cassiopée Blackstar
Si vous le trouvez, merci de l’envoyer à l’adresse suivante : Cassiopée Blackstar, avenue des Constellations, Flunalys, Aquahana.
Jour 1
Cher journal…
Je t’avoue ne pas vraiment savoir par où commencer. Ça fait un peu bizarre de rester là, indécise devant ce petit cahier à la couverture de cuir, un crayon entre les doigts, prête non pas à dessiner mais à écrire le récit de ma vie.
Peut-être devrais-je me présenter, tout d’abord ? Je m’appelle Cassiopée Blackstar, mais tout le monde me surnomme Cassy. Petite lunarissette du haut de mes douze ans, pas spécialement fine ou costaude, adorant lire et couvrir les pages de mes cahiers d’aquarelles colorées. Que dire de plus ?Ah, mais oui, très important : j’aime plus que tout ma sœur Céleste.
Tout le monde dit que nous nous ressemblons beaucoup. Nous n’avons pas la même couleur d’yeux – dorés pour les miens, bleus pour les siens – et les motifs sur nos pelages ne sont pas exactement semblables mais apparemment, nous dégageons la même énergie créative.
De l’énergie créative… pour sûr, Céleste en a à revendre. Elle a une âme d’artiste. C’est cela qui fait la différence avec les autres, c’est cela qui la rend si appréciée de ses professeurs de magie ! Car oui, journal ; Céleste est magicienne. Elle étudie à la très réputée Académie de magie d’Aydo’h, auprès de – tiens-toi bien – la grande Luminelle et du non moins célèbre Malefix ! Papa, maman, nos frères Astral et Legacy ainsi que moi-même sommes tous très fiers d’elle.
Nous sommes contents pour elle mais… Aydo’h est si loin de notre chère Aquahana… Nous voyons rarement Céleste, elle a peu de vacances. Pour se faire pardonner, elle nous envoie souvent des petits cadeaux. Comme toi, par exemple, journal, que j’ai reçu hier à peine…
Oups, pardon pour cette longue digression. Quand je suis lancée à propos de ma sœur, on ne m’arrête plus. Il se fait tard, j’ai écrit longtemps. Bonne nuit journal !
Jour 2
Cher journal.
Une nouvelle journée se lève. Bien que ce soit à peine le matin, la chaleur est déjà bien présente. Cet après-midi, elle se fera écrasante, comme pour tout l’été d’ailleurs. L’occasion de me balader sur les plages près de Flunalys, la capitale, pleines de touristes en cette saison.
C’est assez amusant en y pensant, d’ailleurs : en été, les vacanciers affluent de tout le GothiMonde pour se baigner à Aquahana, tandis que nous autres, Aquahaniens, n’aspirons pour la plupart qu’à voyager dans les autres contrées. Ce qui est si exotique et rafraîchissant pour eux n’est qu’une habitude pour nous… et vice-versa.
En parlant de vacances, cela ne me gênerait pas de partir. Cela fait des années que nous nous cantonnons à Aquahana. Je voudrais bien revoir Gaïara ou Aydo’h, par exemple. Et avec Céleste, de préférence…
On m’appelle ! Je te laisse, journal, à tout à l’heure.
Jour 3
Cher journal !
Désolée de ne pas être revenue hier, mais je suis tellement contente ! Tu ne devineras jamais : Céleste est venue nous voir ! Elle a réussi à prendre des vacances pour deux mois, garantis sans devoirs ni missions, et elle pourra comme ça passer du temps avec nous. Elle a l’air un peu fatiguée par le voyage à travers les portails magiques.
Elle nous a promis une grande surprise, qu’elle va nous dévoiler ce soir. J’ai hâte !
Jour 5
Cher journal,
Hier était consacré aux préparatifs de voyage, raison pour laquelle je ne suis pas revenue m’asseoir devant mon petit bureau de bois de rose, un crayon à la main, dans le but de noircir tes blanches pages du récit de ma vie.
C’est confortablement installée sur un rocher que j’écris. J’ai près de moi ma petite besace, avec deux ou trois affaires indispensables. Devant, Céleste essaie d’activer un portail magique. Elle n’a pas voulu nous révéler, à Legacy et à moi, quelle est notre destination.
« Surprise ! » a-t-elle lancé d’un air énigmatique.
Elle nous a juste demandé d’emporter de l’eau, des floryns, quelques joyaux et deux capes chacun. Pas vraiment d’indices sur le lieu où nous allons…
Céleste se redresse, un air satisfait sur le museau. Elle nous désigne de la patte les deux grandes arches de pierre, gravées de runes, formant un cercle vertical autour de nous.
« Allons-y ! » clame-t-elle, assurée.
Je m’avance avec Legacy et elle sous les arches. Elle susurre quelque chose dans une langue aux consonances liquides – impossible de la décrire autrement, les syllabes semblent couler et clapoter, comme un ruisseau paisible. Probablement une formule magique…
J’échange un regard avec Legacy. Lui aussi semble fasciné. Il a toujours été attiré par les mythes et légendes, où la magie tient souvent un rôle très important. Notre grand frère Astral, lui, est plus terre-à-terre. Il n’a pas pu venir avec nous, envoyé en mission en tant que Patrouilleur et affecté à la protection de la princesse May d’Aquahana.
Le portail d’Atalia s’illumine d’une forte lumière bleue. Nous sommes à présents entourés d’un rideau d’azur et de turquoise, cascadant de mille nuances. Un vent fort se lève, j’ai du mal à continuer d’écr
Jour 6
Cher journal,
Je ne pensais pas que voyager à travers un portail magique pouvait être aussi éprouvant. Non – éprouvant n’est pas le bon mot. Un peu secouant peut-être ? Ça se rapproche davantage.
Quoi qu’il en soit, nous ne sommes plus à Aquahana. Céleste nous avait promis que sa surprise plairait ; et c’est peu dire !
Notre endroit bruit toujours de vie et de joie, à toute heure de la journée ou de la nuit. Entre les troncs des arbres, au sommet des branchages, dissimulés au creux des fourrées ou des feuillages, gothicats en tous genres s’amusent, courent, jouent, en toute liberté dans un cadre naturel et enchanteur. Impossible de s’ennuyer une seule seconde ici, et encore moins pour une jeune aquarelliste. Je peux m’exprimer pleinement en reproduisant ces jeux de lumière, cette végétation abondante, cette vie lumineuse qui transparaît à chaque coup de pinceau, dans chaque couleur chatoyante.
As-tu deviné notre lieu de vacances, journal ? Oui, il s’agit de Gaïara ! La belle Verte, l’exubérante Verte, la mirifique Verte, où la nature jaillit à chaque pas, lieu mystique et féerique.
Céleste nous connaît vraiment bien. Nous y trouvons tous notre compte : Legacy peut ainsi se balader dans une contrée légendaire où prennent place bien des contes, je suis libre de peindre et d’explorer les extraordinaires villages suspendus avec ma grande sœur.
Jour 7
Cher journal,
Hier et aujourd’hui, Céleste m’a emmenée me baigner dans l’un des innombrables lacs de Gaïara. L’eau y est claire et douce ; sentir l’onde caresser mon pelage… une sensation fort agréable. Ici, sous les frondaisons, il règne une fraîcheur bienvenue, bien loin de la chaleur estivale d’Aquahana. J’enverrai une carte postale à papa et maman demain.
Le cadre était magnifique. Le lac est enserré dans un écrin de verdure, et une petite cascade s’y déverse en soulevant une brume légère.
Tout à l’heure, Céleste, Legacy et moi irons manger dans un café des plus réputés à Florisine. On dit que leur spécialité de Café Liégeois est absolument divine !
Jour 8
Cher journal,
Notre goûter au café de Miss Elandrane s’est très bien passé. La réputation n’est pas volée, le Café Liégeois était le meilleur que nous ayons jamais goûté !
Cependant, le dîner n’était pas en reste. Les plats rivalisaient de textures et de saveurs. Les croquettes de légumes du chef, moelleuses et croquantes à la fois, me laissent un souvenir impérissable. Sans même compter le splendide gâteau au chocolat ! Céleste, qui aime cuisiner de bonnes choses, a trouvé de quoi s’inspirer pour ses prochains petits plats.
Aujourd’hui, nous irons cet après-midi au Palais de Florisine. Céleste a réussi à obtenir une autorisation d’accès à la célèbre bibliothèque royale. Il paraît que les étagères montent jusqu’au plafond, fort beau par ailleurs, et que les fresques datent de l’époque de la fée Calie et du magicien Gabou !
Legacy devrait s’y sentir comme un poisson dans l’eau…
Jour 9
Salut journal,
Le Palais de Gaïara est vraiment magnifique. Au moins autant que le Palais d’Aquahana. Tout dans les tons verts et bruns moirés, il rappelle la forêt. À l’intérieur, des colonnes de marbre en forme d’arbres semblent fondre leurs racines directement dans le plancher doré. Leurs branches soutiennent une coupole transparente, peut-être du diamant. Des boiseries fines et précieuses couvrent les murs. Nous avons même croisé le prince Gold Forest dans les couloirs !
La bibliothèque était encore plus impressionnante. Bien que plongée dans une ambiance feutrée, elle n’a rien à envier au reste du Palais.
Nous sommes repartis avec un petit cadeau de la part du cuisinier royal : une pomme chacun, d’une taille inhabituelle, très sucrée et croquante, provenant tout droit des meilleurs vergers de Gaïara !
Jour 10
Journal,
Regagner notre auberge par les passerelles aériennes est déjà une aventure en soi. Des lattes de bois dur, assemblées entre elles par des cordages solides et du métal, assemblées à l’aide de la magie selon Céleste. Legacy a le vertige, et comme nous étions suspendus à une vingtaine de mètres du sol, il a eu un peu de mal. Mais nous sommes arrivés sans encombres, et admirer les ruines antiques disséminées de-ci de-là l’a aidé.
Marcher au milieu des feuillages donne l’impression de voler. J’ai toujours voulu voler, flotter dans les airs comme un fleetitwick ou un flamiris. Ça ne pouvait que me plaire !
Je te laisse ici, journal, sur cette commode. Tu m’attendras sagement, hein ? Plein de nouvelles activités palpitantes nous attendent encore. Faire un tour à la pâtisserie de Nerga, visiter l’atelier gaïaran de Malefix, découvrir les fameux villages suspendus au-dessus des eaux… Il nous reste encore une semaine de séjour ici. Après, nous irons à Sandisia, à Elonia puis à Aydo’h. Un mois et demi bien chargé s’annonce.
Astral ainsi que nos parents nous rejoindront vers Elonia. Nous serons tous réunis. J’ai hâte !
De belles aventures s’annoncent à nous…
Texte de Rammstein
Les vacances d’Endless Dream. ~
Depuis sa naissance, le jeune lunaris Endless Dream n’avait jamais quitté sa contrée natale. Longtemps, cela ne lui avait posé aucun problème ; en effet, son métier de shaman lui prenait énormément de temps. Il bénéficiait d’une énorme popularité auprès des créatures de tout le monde de Gothicat et rien ne lui faisait plus plaisir car son métier était véritablement sa passion. Ce jour-ci, son cher ami War Eternal, un grand lunaris aux couleurs vives resplendissantes et large d’épaules, était venu lui rendre visite après s’être blessé en explorant Gaïara. Tandis qu’il préparait le remède dont son ami avait besoin à l’aide d’incantations dont lui seul avait le secret ainsi que de précieux ingrédients tels que des cristaux d’Orichalc de Nacre, des Larmes de Lune, des dents de lait de Flamiris et des fleurs d’oranger dans son vieux chaudron, War Eternal lui demanda s’il songeait à s’offrir des vacances. Etonné par la question, Endless Dream le fixa à travers les volutes de fumée qui s’élevaient de la marmite. C’était une idée qui ne lui était jamais venu à l’esprit mais maintenant elle lui paraissait vraiment intéressante. Il y avait un début à tout, comme on le disait . Plus souriant que jamais, Endless Dream finit de soigner son ami puis rangea entièrement son labo. Ensuite, il prépara le matériel nécessaire pour le voyage qu’il comptait faire jusqu’à Infermo, la contrée de ses rêves. Depuis qu’il était tout petit, cette terre lointaine le fascinait : ses torrents de lave, ses terres de cendre arides, ses beaux brasiers incandescents et surtout, le plus important, cette idée de puissance et de renaissance que lui évoquait cette contrée pourtant si petite. La possibilité de renaitre de ses cendres, voir de nouvelles choses s’offrir à soi. Des vacances là-bas serait vraiment un véritable rêve pour le lunaris. Il déposa une pancarte légèrement poussiéreuse annonçant son absence de durée indéterminée, dont il ne s’était jamais servi auparavant. Le vent marin soufflant dans son épaisse fourrure, il se mit donc en route pour ses toutes premières vacances qu’il espérait inoubliables. Il sillonnait d’un bon pas les jolis petits sentiers de sa contrée qui lui étaient si familiers mais dont il ne se lasserait jamais. La douce odeur des embruns lui emplirent soudain les narines et sa queue touffue s’agita de bien-être. Cette odeur se faisait de plus en plus forte, signifiant qu’il approchait de la côte. Arrivé à l’Estuaire Venteux, Endless Dream prit un petit instant pour admirer la vue qui s’offrait à lui : les terres nuageuses d’Elonia sur sa gauche et les forêts verdoyantes de Gaïara sur sa droite. Il rejoindrait cette dernière contrée à la nage. Il savait nager depuis aussi longtemps qu’il savait marcher alors cette traversée était une véritable partie de plaisir.
L’eau était fraîche, mais Endless Dream ne craignait en aucun le froid, au contraire, il se sentait revigoré à son contact. Rien de tel qu’une petite baignade pour commencer ses vacances ! La verdure de Gaïra se rapprochait de plus en plus, à mesure que le jeune lunaris au pelace étincelant progressait allégrement dans son élément sans aucune crainte, se sachant protégé par la bienveillance de sa bien-aimée Atalia, la déesse d’Aquahana. Une fois arrivé sur les rives herbeuses de la contrée d’Elyella, Endless Dream s’ébroua joyeusement, projetant des milliers de gouttes d’eau sur l’herbe autour de lui, qui semblant désormais perlée de rosée. Le poil tout ébouriffé et encore mouillé du bout de la truffe jusqu’à la pointe de la queue, le lunaris s’allongea sous un bel arbre qui devait bien être centenaire. Il posa son regard sur la mer, là d’où il venait et fut incroyablement surpris d’apercevoir un somptueux Neptulys, ces fabuleuses créatures abyssales qui ne faisaient surface que très rarement. Malgré qu’il n’ait jamais sa terre natale, Endless Dream connaissait parfaitement bien son monde et les mythes qu’il abritait et reconnu donc le légendaire neptulys Miccosukee, cet être majestueux aux teintes bleues, vertes et dorées et toujours entouré de merveilleuses étoiles scintillantes. Le chant de la bête, si reposant, proche de celui des baleines, vint emplir ses oreilles et le lunaris le savoura jusque dans la plus infime fibre de son être. Les yeux brillants d’émotion, Endless Dream adressa une prière silencieuse de remerciement à Atalia, vraiment ravi d’avoir la chance de voir tant de belles choses qui se composaient son monde pour les premières vacances de sa vie. Après avoir grignoté quelques biscuits à la fleur d’oranger que son ami stoufix Instant Karma lui avait cuisiné pour le remercier de l’avoir soigné de cette méchante indigestion, Endless Dream se remit en route, suivant les sentiers fleuris et boisés des plus belles forêts de Gothicat. Pour une fois, il avait l’opportunité de prendre tout son temps et il était bien décidé à savourer chaque seconde de ces merveilleuses vacances. S’éloignant délibérément du sentier pour découvrir davantage, le lunaris déboucha dans une petite clairière ensoleillée par le début d’après-midi naissant. L’herbe moelleuse et rafraichissante sous ses coussinets, le chant enchanteur des Fleetitwiks dans les arbres alentours et l’odeur enivrante de toutes les plantes et fleurs des environs faisaient de cet endroit un véritable havre de paix. Toutes ces choses qu’il avait apprit à connaître grâce aux énormes grimoires que son défunt père lui avait légué, il avait désormais le bonheur de les redécouvrir ici même, dans la réalité : les sentir, les toucher, les admirer… Tout était à sa portée. Après avoir suivi des yeux le parcours d’un petit bourdon, Enldess Dream inspira la fragrance plutôt épicée d’une jolie fleur nommée Souffle de Flamiris et ne put s’empêcher de réprimer un éternuement. Les bois de Gaïara étaient vraiment d’une splendeur à couper le souffle et abritaient de véritables merveilles, tellement différentes de celles d’Aquahana. Endless Dream trottinait joyeusement dans la forêt, continuant sa route vers Infermo, fier de se considérer comme un vacancier. Les terres de la contrée de la feuille d’arbre étaient grandes ce qui laissait à penser qu’il lui faudrait le reste de la journée et celle du lendemain pour atteindre les terres de Caldelin dont il rêvait tant. Du moins, c’est ce que le jeune lunaris estimait, à moins qu’il ne court un peu.
Le lendemain, en fin d’après-midi, Endless Dream foula enfin les terres parsemées de cendres d’Infermo et ralentit donc son allure, passant du pas de course au petit trot, tout en espérant atteindre la capitale Volcania avant la nuit. Il croisa quelques créatures en chemin mais la plupart du temps, il n’y avait personne sur sa route. Ses pattes étaient devenues complètement noires à force d’avoir marché des heures durant dans la suie. Mais enfin, il était arrivé à Infermo, où il rêvait d’aller depuis qu’il était tout petit. La truffe levée vers le ciel qui noircissait, signe que la nuit approchait, il observait les volcans de la capitale, impressionné par la fumée qu’ils dégageaient. Il décida de passer la nuit à la belle étoile pour profiter au maximum de ses vacances.
Cela faisait désormais quelques jours qu’Endless Dream séjournait à Volcania : il avait vu de merveilleuses choses, goûté de somptueux plats locaux et rencontré des créatures vraiment fantastiques, notamment une stoufix vraiment adorable répondant au nom de Santee. Son pelage d’un blanc rosé très doux avec de jolis pétales décorant sa queue. Une fourrure moelleuse, douce comme les nuages, lui couvrant le dos et encadrant le visage, était en parfait accord avec la couleur de ses yeux, semblables à deux rubis ; elle était si délicate et raffinée. Santee l’avait d’ailleurs emmené voir un étonnant lac de lav depuis une colline. C’était ainsi qu’Endless Dream avait décidé de mettre fin à ses vacances ; après tout, il devait rentrer et continuer à aider son prochain. Tandis qu’il se tenait à côtés de sa nouvelle amie, le lunaris leva les yeux vers le ciel étoilé et se dit que les vacances étaient à l’image de son nom : un rêve sans fin. Même si elles s’achevaient un jour, les souvenirs qui en découlaient prolongeaient ce rêve pour l’éternité. Le vent chaud soufflant dans sa fourrure toute gonflée, Endless Dream savourait les derniers instants de ses vacances mais il savait qu’il en rêverait toute sa vie.
Texte de Siderya
Le Voyage de Darkness Dream
Bien le bonjour, jeune aventurier. Je vois que tu t’es arrêté dans mon auberge… Tu dois donc, toi aussi, être avide de mes récits et de mes aventures ?
Tu es arrivé au bon moment, je viens juste de finir ma sieste, je suis totalement prêt à te raconter ce que tu es venu entendre !
Je suppose que tu connais déjà mon nom dans ce cas, mais au cas où, je te le dis quand même : je m’appelle Darkness Dream.
Voudrais-tu que je te raconte le voyage le plus fabuleux que je fis dans ma vie ? C’était en vacance en fait. Les vacances les plus extraordinaires que j’ai jamais passé…
Tout cela s’est déroulé il y a fort longtemps. J’étais encore une Destrinos vigoureuse et jeune, à cette époque. Mes ailes me portaient très loin et mes sabots étaient les plus solides de tout Tragedis Caballos, le royaume des Destrinos, situé en plein cœur d’Aquahana. J’étais en vérité la chef de la Garde Rapprochée du roi.
J’excellait dans tout les arts : le combat, la danse aérienne, la course, l’endurance… Il n’y avait rien que je ne savais pas faire.
J’ai collectionné en un an plus de médailles que n’importe quel autre garde en dix !
Je faisais vraiment un excellent travail, mais l’été, ainsi que la lassitude et la fatigue, approchait en douceur. Je décidai donc d’aller prendre quelques jours, voire semaines, de repos, afin de totalement récupérer, auprès de mon roi.
Il me les accorda sans hésiter, jugeant que je les méritais plus qu’amplement.
Ni d’une, ni de deux, je fis mes valises… Ce qui n’était pas très difficile, puisque je n’emportais jamais rien d’autre avec moi qu’une vieille bourse avec quelques Floryns et une potion de chaque, avant de prendre mon envole.
Quelle sensation est plus délicieuse que celle de l’inconnu ? Quel voyage est plus extraordinaire que celui qui nous mène en un lieu qu’on a jamais vu et dont on ne connait même pas l’existence ? Aucun !
Alors, j’ai fermé les yeux, et j’ai volé. J’ai volé très loin, très longtemps, mais sans jamais ouvrir une seule fois mes prunelles blanches, ne serais-ce que pour m’orienter.
J’entendais le vent murmurer dans mes oreilles, je sentais la chaleur du soleil sur mon pelage noir… Tout cela était pure merveille. Mais ça n’était rien par rapport au lieu que j’atteignis après un voyage de quatre heures en plein ciel.
Mes ailes commençaient à se faire lourdes, alors j’ai un peu ralentit l’allure, puis je me suis rapprochée du sol.
Et enfin j’ai ouvert les yeux…
A ce moment là, mon cœur a cessé de battre ! Ce que je contemplais dépassait l’entendement, c’était tout bonnement indéfinissable…
J’avais tout simplement trouvé la Perfection !
C’était un peu comme un pays gigantesque, entièrement plongé dans une nuit éternelle, mais tout ce qui poussait à la surface de ce monde était fait de diamant ou de cristal, illuminé par les centaines de lucioles erraient ça et là, ou par la clarté d’une immense lune couleur or qui semblait veiller sur chaque habitant.
Chaque maison était ainsi une petite étoile étincelante dans un océan d’ombre. Chaque statue de créature, des êtres que je n’avais alors jamais vu, semblait aussi réelle qu’elle était fabuleuse. Le cristal qui la composait semblait même respirer si on passait par mégarde un peu trop près.
Toutes les rivières, fleuves, lacs et même les marécages, étaient faits d’une eau si limpide et pure qu’il fallait y regarder à deux fois avant de vraiment la repérer, et était d’une fraicheur sans égal sur le monde.
Mais le plus fabuleux dans ce voyage, c’était ce château !
Ce château !
Si ont m’avait dit qu’un jour je contemplerait pareille splendeur, jamais je ne l’aurais cru ! Jamais je n’aurais même cru que quelque-chose d’aussi fabuleux puisse exister quelque-part sur terre !
Chaque tour mélange à la perfection la couleur pâle de son cristal à celle de la nuit dans laquelle elle s’élève éternellement. Elles sont surmontées de statues colossales représentant des Flamiris Nobles en train de faire la révérence.
Et comme toutes les autres, elles semblent prêtent à s’animer au moindre coup de vent un peu trop puissant.
Les murs d’enceinte sont parsemés d’aurores boréales générées par de splendides fontaines en saphir, incrustées de perles noires, blanches, mais aussi dorées et argentées.
Chaque fenêtre est protégée par une plaque d’obsidienne si fine qu’elle laisse passer toute la lumière des murs en cristal, mais également de la lune d’or et des lucioles, ce qui créé une myriade de couleurs.
De l’intérieur de cette splendeur improbable émane une lumière incroyablement douce et intense en même temps. Une lueur plus parfaite que celle des étoiles, plus rassurante que celle du soleil et plus poétique que celle de la lune.
Une pure merveille.
« Bienvenue, étrangère. – me dit alors la voix mélodieuse d’une petite créature que je n’avais jamais vu avant, une sorte de Lunaris aux très grandes oreilles, mais en bien plus beau. Bien plus noble aussi. Il porte une couronne de lumière sur le sommet de sa tête et son pelage bleu reflète avec autant de douceur les lumières des lucioles. – Ne reste pas là à regarder de loin comme un enfant malheureux. Entre dans le Palais si tu le désires, tu es la bienvenue. Quel est ton nom ?
_Da… Darkness Dream, cher monsieur, je… On… On peut entrer dans le… Palais, vous en êtes certain ?
_Mais oui ! – il se mit à rire, comme si ma question n’avait aucun sens. – tu as trouvé cette terre, tu as donc amplement mérité le droit de l’explorer. Suis-moi, je vais te guider. Tu dois être exténuée après un si long voyage, nous allons te trouver de quoi te restaurer. Au fait, je m’appelle Faerys et je suis un Djaalins.
_Mais… Heu, vous ne me dites pas où je suis ?
_Patience mon amie. Notre Grande Prêtresse te dira tout ce que tu veux savoir. »
Je suivis donc Faerys dans la prodigieuse cité.
Tout ses habitants étaient des créatures du même genre que mon guide, c’est à dire qui m’étaient totalement inconnues. Des oiseaux au chant cristallin, aux queues interminables et plus colorées les unes que les autres, des Destrinos ornés de plumes féeriques, portant même pour certains une immense queue de paon.
Malgré mes ailes immenses, mon pelage nuancé de noir et de gris et mon regard intensément blanc, je me suis sentie bien petite et ridicule par rapport aux êtres fabuleux qui peuplaient ce monde.
Parfois, nous passions devant des Flamiris ou des Minoushas… Mais ils ne ressemblaient en rien à ceux que je connaissais. Ils étaient bien plus beaux et fière. Je vis même un Flamiris entièrement fait de cristal lumineux, revêtu d’une armure rutilante et portant une bannière sur laquelle n’était visible que la lettre ‘M’.
Ce devait être l’initiale du lieu dans lequel je me trouvais.
Quand nous fûmes juste devant l’escalier menant Palais de cristal, il me sembla encore plus imposant et majestueux qu’au premier coup d’œil. Et la lumière qui brillait en son cœur était encore plus belle.
Faerys commença son ascension sans un bruit, et je le suivais de très près, mais mes sabots étaient bien plus lourds. À chaque fois que mes pieds entraient en contact avec le cristal des marches, une onde colorée se formait et traversait tout l’édifice, avant de ne se dissiper qu’en arrivant au niveau des tours et un son de harpe se produisit.
C’était à chaque pas une couleur et une note différente.
Les gigantesques portes du Palais s’ouvrirent d’elles même à notre approche. Elles étaient ornées de bas relief représentant une sorte de serpent gigantesque aux très longues plumes et au regard emplit de sagesse.
Je pus d’ailleurs en contempler un vrai une fois au centre de l’édifice.
Ce Palais était encore plus resplendissant vu de l’intérieur, avec ses centaines de colonnes torsadées qui s’élevaient vers les hautes tours et ses cascades qui tombaient du plafond en créant de fabuleux arc-en-ciel.
L’étrange serpent magistral se trouvait au milieu de tout cela, juste devant la lumière parfaite. Quand il me vit, la créature au corps plus rouge que le feu et aux plumes d’or s’inclina avec respect.
« Bienvenue à toi, aventurière. Tu es ici en plein cœur du Palais de Meledronna.
_Me… Meledronna ? Mais ! Cette cité n’est qu’une légende ! – balbutiais-je.
_Non, ma chère amie. Pas du tout, Meledronna est aussi réelle que toi et moi. Je m’appelle Tsia, je suis la Grande Prêtresse de ce lieu. Mon espèce est Tohilys.
_Alors… Vous êtes tous les Paladins Sacrés dont parlent les récits que nous racontent parfois les bouffons, à la cours ? C’est formidable ! Mais… Comment se fait-il que j’ai trouvé ce lieu sans le chercher, alors que des explorateurs ont parfois passé leur vie entière à vouloir découvrir cet endroit, sans jamais y parvenir ?
_Tu viens de répondre toi-même, très chère. Seuls les êtres au cœur pur et aux intentions nobles peuvent découvrir ce lieu, mais la condition principale est avant tout de se perdre. Aussi bien physiquement que dans ses propres pensées. Tu as volé pendant plusieurs heures sans voir où tu allais, tu as livré ton destin au hasard, alors il t’a récompensé et a attiré tes ailes jusqu’ici. Maintenant, suis Faerys, il va te conduire jusque dans la salle des banquets. Tu as bien mérité un peu de repos. Tu es en vacance après-tout, n’est-ce pas ? – j’eus un petit rire, avant de laisser mon regard se perdre de nouveau sur la lumière extraordinaire qui brillait toujours aussi doucement.
_Excusez-moi, j’aurais une dernière question… Quel est cette lumière qui brille, derrière nous ?
_C’est le centre même de ce monde, l’étincelle de Lune qui a donné naissance à cette terre. C’est pour ça qu’existe Meledronna et les Paladins : pour la protéger. »
Je suis resté dans ce pays pendant deux semaines, et j’y ai gouté au paradis. L’eau que je buvais à même la source était si pure et si revigorante qu’une simple gorgée me suffisait pour passer une journée entière, et je devenais plus forte jour après jour.
J’ai visité des grottes aussi profondes que splendides, dans lesquelles il y avait tellement de Joyaux, la monnaie la plus chère de ce monde, que même cent rois seraient trop peu nombreux pour tout posséder.
Quand le moment fut venu pour moi de rentrer chez moi, je n’étais pas triste. Je savais que j’avais découvert l’endroit le plus fabuleux du monde. Cette simple pensée suffisait à me redonner le sourire.
Et cela continue encore quand j’y repense aujourd’hui. Même si je dois bien avouer que j’ai parfois envie de reprendre mon envole, de fermer mes yeux, et de me laisser guider jusqu’au Pays de Meledronna…
Texte de Feuille de Cristal
Les oreilles au vent, Tashka s’impatientait. Elle avait tellement hâte d’arriver à destination ! Pourtant, le voyage venait à peine de commencer.
Dans la calèche tirée par un destrinos tacheté du nom d’Honey, se trouvaient un minousha, une petite stoufix et une lunaris, nommés respectivement World et Raiku, ainsi que la fameuse Tashka.
Les quatre amis avaient décidé de partir ensemble découvrir les plages paradisiaques d’Aquahana. Honey, qui était une habituée des grands voyages, s’était aussitôt porté volontaire pour le rôle du conducteur.
A présent, les trois autres créatures étaient assises sur une grande planche de bois surmontée de roulettes, le tout recouvert d’une bâche grisâtre – une idée de Raiku. Dans un coin, il y avait quelques petits bagages.
C’était ce que nos compagnons appelaient leur calèche.
Un râlement rompu soudainement le silence.
– Ta bâche m’énerve, grommelait World. Elle m’empêche de profiter du soleil.
– Au moins, on sera protégé de la pluie, rétorqua Raiku.
– De la pluie ? On est en plein été ! Tu as vu ce soleil ? Il ne risque pas de pleuvoir avant un bon bout de temps.
– Justement, argumenta la petite stoufix. Lorsqu’il pleuvra enfin, ce sera sûrement lors d’un gros orage. As-tu envie de te prendre un gros orage sur la tête ?
Le minousha au pelage gris resta un instant silencieux, puis finit par lâcher:
– Ça m’empêche quand même de profiter du soleil.
– Laisse tomber, Raiku ! lança Tashka, la tête toujours à l’extérieur de la calèche. World est un râleur né.
– J’avais remarqué, soupira la petite stoufix en se laissant tomber sur une valise.
L’intéressé ne répondit pas et se contenta de regarder le ciel bleu d’un air nostalgique.
• • •
Raiku ouvrit soudain les yeux en sentant que la calèche s’était arrêtée. Tout comme ses deux compagnons, la petite stoufix avait fini par s’endormir.
Passant la tête au dehors de leur abri de fortune, elle remarqua que le soleil se couchait.
La petite créature secoua ses deux amis pour les réveiller, puis sauta de la calèche et fila à la rencontre d’Honey pour l’aider à se débarrasser du harnais auquel était attachée la destrinos.
– Pas trop fatiguée, Honey ?
– Ça va, mais une bonne nuit de repos ne me fera pas de mal ! Et vous, tout s’est bien passé ? J’ai cru entendre World se plaindre.
Raiku jeta un coup d’oeil à l’endroit ou Honey s’était arrêtée. Il s’agissait d’une grande clairière, parsemée de jeunes pommiers. La destrinos avait garé la calèche sur le côté du chemin.
– De toute façon, World râle tout le temps, lança la stoufix en se précipitant vers l’un des arbres fruitiers d’un air gourmand.
Honey aperçut du coin de l’oeil Tashka et World descendre de la calèche.
– Dépêchez vous avant que Raiku ne mange tous les fruits !
World retourna aussitôt dans la calèche et en ressortit un instant plus tard, tirant un grand sachet de nourriture.
– Je n’aime pas les fruits, se défendit-il en sentant sur lui les regards brûlants de ses camarades.
Lorsque les quatre créatures terminèrent de dîner, la lune s’était déjà levée. Les compagnons s’allongèrent à même le sol, sur un coin d’herbe grasse. Honey, épuisée par sa longue marche, s’endormit aussitôt. Raiku, étalée de tout son long entre les pattes avants de Tashka, ne tarda pas à plonger, elle aussi, dans le pays des rêves, bientôt rejointe par World. Quant à la lunaris, elle s’attarda un long moment à contempler les étoiles.
• • •
Le voyage continua ainsi pendant plusieurs jours. Les créatures s’arrêtaient pour dormir ou manger, mais Honey ne voulait pas faire d’autres pauses et continuait bravement sa marche, même sous les pluies les plus violentes ou sous le soleil le plus ardent. Tashka, World et Raiku ne pouvaient s’empêcher d’admirer son courage.
• • •
Quatre jours étaient passés depuis le début du voyage.
C’était un jour ensoleillé, comme les précédents. Honey suait sous l’effort, mais continuait de marcher bravement sous le soleil de plomb. Le chemin n’en finissait plus. Depuis leur départ, la destrinos n’avait cessé d’avoir l’impression de tourner en rond. Elle voyait sans cesse les mêmes sortes d’arbres, le même type de chemin, les mêmes collines. Et ils n’avaient croisés personne durant leur voyage, alors qu’Aquahana était un lieu touristique très fréquenté. Pourtant, selon la carte de Raiku, ils étaient sur la bonne route.
Honey dressa soudain les oreilles. Quelqu’un criait.
– Nous sommes arrivés ! Je vois l’océan !
C’était la voix de World. Le minousha gris criait d’un ton étonnement enjoué, lui qui avait râlé durant tout le voyage.
Honey tourna la tête. De son côté gauche, il y avait les collines qu’ils longaient depuis longtemps. Et à gauche… La vaste étendue d’eau, illuminée par les reflets du soleil de fin d’après midi. Ils étaient arrivés… enfin !
Honey suivit le chemin, qui descendait pour rejoindre la plage. Tandis que les trois autres créatures descendaient de la calèche et que Raiku venait l’aider à enlever son harnais, elle inspecta les alentours.
– Je ne vois rien qui ressemble à une ville. Vous êtes sûrs que nous sommes bien à Flunalys ?
– Normalement, oui, répondit Tashka en regardant autour d’elle. On ne doit plus être très loin, je pense.
– Faisons une pause et profitons de la mer, puis on reprendra la route, proposa Raiku.
World, qui s’était avancé sur la plage, fixait les vaguelettes qui lui léchaient les pattes avants.
– Sans façon, merci. Pas de baignade pour moi.
– Tu ne sais pas ce que tu rates, World ! s’écria Tashka en se précipitant dans l’eau, suivie par Raiku qui peinait à rattraper la lunaris.
Honey rejoint ses trois amis et ils passèrent le reste de l’après midi à sauter dans les vagues ou à courir le long de la plage, tandis que World préférait somnoler à l’ombre d’un grand palmier.
Le soir venu, les quatre amis décidèrent de rester dormir sur la plage, à la belle étoile. Ils se régalèrent de fruits venant des arbres de la plage, même World – bien qu’il préférait tout de même la viande.
• • •
Le lendemain matin, ils reprirent la route. Au bout de deux heures de marche, Raiku s’écria joyeusement:
– Village en vue !
Honey s’arrêta à l’entrée du village et laissa la calèche près d’une grande villa. Tashka passa devant le groupe, reniflant ça et là.
– Vous croyez qu’on est à Flunalys ? demanda la lunaris en évitant un passant de justesse.
World secoua la tête.
– Trop petit, lâcha le minousha. Flunalys est la capitale d’Aquahana, ce doit être une très grande ville.
Raiku, perchée sur le dos d’Honey, s’écria soudain:
– Il y a une auberge, là ! On a qu’à se renseigner.
– Bonne idée, aprouvèrent ses compagnons.
Les créatures poussèrent la porte de l’auberge et se retrouvèrent dans une petite pièce à peine climatisée, faiblement éclairée.
Raiku sauta du dos de la destrinos et se dirigea vers le supposé aubergiste, un gros minousha au pelage bleu debout derrière un comptoir, occupé à essuyer des verres.
– Hum hum… M’sieur, on aimerait un renseignement, s’il vous plaît.
Le minousha leva un oeil, continuant sa tâche.
– Quoi ? lâcha t-il d’un ton bourru.
– Nous sommes bien à Flunalys ? Mes compagnons et moi même avons un doute.
L’aubergiste suspendit son geste un instant, puis éclata de rire.
– Mes pauvres ! C’est pas Flunalys ici ! Z’êtes à Oasys, un p’tit village touristique, à l’autre bout d’Aquahana !
Raiku se figea.
– Oh non… bredouilla Tashka derrière elle.
– On s’est complètement trompé de route, gémit Honey.
– Qu’est ce qu’on va faire ? renchérit Word en grommelant.
Raiku se tourna vers eux.
– Oh, du calme ! Quel est ton nom ? ajouta la stoufix, s’adressant au minousha bleu.
– On m’nomme Tsunami, jeune demoiselle, dit le minousha en souriant.
– Bien. Tsunami, mes amis et moi allons dormir dans ton auberge ce soir, s’il te reste des places.
– Sur qu’il m’en reste, des places ! C’est que les touristes se font rares, en c’moment. Toi et tes copains, z’êtes les bienvenus !
Honey, Word et Tashka étaient impressionnés de l’assurance de leur amie, et de la manière dont elle avait pris la situation entre ses pattes.
L’aubergiste leur fit signe de le suivre, et les cinq créatures longèrent plusieurs couloirs.
– Et qu’allons nous faire demain ? demanda Honey tout en marchant.
– Si tu te sens prête, nous repartons, en direction de Flunalys cette fois.
– Je suis une habituée des grands voyages, fanfaronna la destrinos en bombant le poitrail. Je serais prête à repartir.
Tsunami leur présenta une chambre tout juste assez grande pour accueillir les quatre compagnons.
– A présent, v’nez donc manger. Vous d’vez avoir faim après un si long voyage, non ? Vous installerez vos bagages plus tard.
– Les bagages ! s’écria aussitôt Honey.
Elle sortit précipitamment de leur chambre, suivie aussitôt par ses compagnons qui ne comprennaient pas la raison de sa panique soudaine. Mais les trois créatures n’étaient pas assez rapides pour rattraper leur amie, et ils finirent par se laisser distancer.
De retour dans la salle ou était installé le comptoir, la destrinos poussa vivement la porte et, une fois à l’extérieur, fonça jusqu’à la villa ou elle avait garé la calèche.
La calèche, les bagages. Ils n’étaient plus là.
– Il ne manquait plus que ça… gémit la destrinos en tournant en rond.
Elle fut bientôt rejoint par ses trois amis et Tsunami.
– Que c’passe t-il ? demanda tranquillement le minousha bleu.
– J’avais laissé notre calèche ici… et il y avait nos bagages à l’intérieur. Oh non, non, non…
– Ça m’étonne pas, déclara Tsunami avec ce même ton tranquille. Oasys est assez mal fréquenté, d’où nos rares touristes. Mais n’paniquez pas comme ça, les gens du coin seront ravis de vous vendre de nouvelles affaires. Les prix sont très bas, ici. Puis j’ai des amis qui pourront vous prêter une nouvelle calèche.
Les paroles de l’aubergiste rassurèrent un peu Honey. La destrinos eu aussitôt une idée. Se tournant vers ses compagnons, elle déclara:
– Mes amis, vu comment s’annoncent nos vacances, je propose que l’on abandonne l’idée d’aller jusqu’à Flunalys. Nous pourrions rester ici, à Oasys. Après tout, ici aussi nous avons la plage et le soleil.
– Mouai, répondit Tashka d’un ton peu convaincant, déçue de ne pas pouvoir aller jusqu’à cette ville dont on lui avait tant parlé.
– On fait avec ce qu’on a, approuva Raiku. Et puis ça a l’air sympa, par ici.
– Mais Tsunami a dit que c’était mal fréquenté, maugréa World.
– Il y a quelques jeunes qui gâchent un peu l’ambiance, mais vous allez voir, les habitants sont charmants, corrigea l’aubergiste, ne souhaitant pas voir d’éventuels clients s’en aller si vite.
– C’est d’accord, conclut Honey. On passera nos vacances ici.
– Et pour rentrer chez nous, on empruntera la calèche des amis dont Tsunami nous a parlé, termina Raiku.
Tashka sourit malgré elle. Renoncer à leur voyage à Flunalys ne paraissait plus aussi terrible. Il y avait sûrement un tas de choses intéressantes à faire à Oasys…
Le soir même, Raiku demanda de quoi écrire à Tsunami. Après que le minousha bleu lui ai donné une feuille et un crayon, la petite stoufix se mit à écrire.
“Cher Flotin,
Quel dommage que tu n’aie pas pu venir avec nous ! Nous espérons que tu t’amuses cependant là ou tu es.
Quant à nous, le voyage a été assez mouvementé ! Nous nous sommes trompés de chemin et nous avons atterri dans un petit village à l’opposé de Flunalys (qui était notre destination initiale). Par dessus tout, notre calèche et nos bagages ont été volés ! Nous avons donc finalement décidé de rester ici, à Oasys, et d’abandonner l’idée de rejoindre Flunalys. Quelqu’un nous prêtera une calèche pour que nous puissions rentrer chez nous.
Nous espérons que tout se passe bien pour toi ! Nous avons hâte de te revoir.
Raiku, Honey, World & Tashka.”
Texte de Ashera
Le texte de Ashera est un peu spécial. En effet, celle-ci à écrit une histoire et l’a présenté sous forme de livre. Du coup, je ne peux pas vous retransmettre le texte ici, mais je peux vous donner le lien, afin que vous puissiez y voir le boulot monstre qu’elle a fait.
http://www.yumpu.com/s/an3QxcSN6jvrl2XK
Bannière réalisée par mes soins. Image prise ici, accompagnée de la plushie de Gothicat World.
Article superbement rédigé, très agréable de le voir tourné différemment que les règles “de base”, et de voir tous les textes gagnants ! 😀 Merci ! ♥
Ces textes sont superbes !!
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Bonjour ma longueur de cheveux se trouve a ma nuque c¡¯est a dire jai un. Carrer long en suivant ces conseil a votre avis par mois conbien de centimetre je prendrais biensur une hypothese .?!