Chaque mois, une créature sera mise à l’honneur dans la Gazette parmi celles proposées dans le topic prévu à cet effet. Pour que votre créature soit sélectionnée, il faut qu’elle possède une histoire bien écrite (attention aux petites fautes) et qu’elle soit intéressante, qu’elle nous donne envie de la connaître davantage. Son histoire peut être drôle, émouvante, intrigante, courte ou longue, mais il faut qu’elle nous touche ♥
Habillez votre créature, mettez-la en scène en rapport avec son histoire, avec un fond et des accessoires.
Si vous aussi vous souhaitez voir l’une de vos créature vedette à l’affiche, proposez-la en commentaire dans le topic du forum intitulé « Gothicat World Gazette – Proposez vos créatures »
Ce mois-ci, découvrons ensemble l’histoire écrite par Gothikadoll pour la sublime Destrinos de Sitacadox, Miss Harmony.
Des flammes à la nuit
La lune se levait sur la contrée d’Infermo. Une lune si pâle qu’elle avait du mal à éclairer Renarhim, cette région du monde de Gothicat quasiment toujours plongée dans la nuit. Et pourtant j’en étais fière, très fière de cette lune si pâle et de cette terre si noire. Au début j’en étais effrayée, tellement habituée à ma contrée natale si remplie de flamme et donc, en définitive, de lumière. Le froid de la nuit avait pris la place de la chaleur du feu et de la lave. Certains sur le trajet pensaient que ma terre de naissance était une terre aride et peu encline à la vie, qu’est-ce qu’ils diraient de Renarhim ?
Au début je n’osais pas vraiment sortir de cet abris que mes parents appelaient « maison », et un beau jour un destrinos aux allures de noble passa devant notre chez nous en marquant un temps d’arrêt en me voyant. Il était jeune, sans doute à peine plus vieux que moi mais l’impression qu’il m’avait laissée était sans doute partagée vu sa difficulté à lâcher mon regard du sien. Mes parents et moi n’étions que des étrangers dans cette région de terre noire, des exilés d’une autre région, mis à l’écart par les habitants de leur terre d’accueil. Et pourtant lui ne me regardait pas de haut, au contraire. Il passait pratiquement tous les jours, juste pour avoir la chance de m’apercevoir ou, s’il pouvait se le permettre, rester un peu en ma modeste compagnie pour me parler de cette terre qui était la sienne. Et « la sienne » était à prendre pratiquement au sens propre du terme. Ce destrinos n’était autre que le Prince de cette contrée ténébreuse, l’héritier de ces terres noires qu’il m’apprenait à voir autrement de jours en jours. Mes parents savaient que je fréquentais un destrinos qui n’était pas de notre région d’origine, et encore moins de notre rang si modeste, mais ils avaient espoir que cette histoire entre nous ne finisse pas en queue d’Ekoyus et qu’il ne fasse pas ça uniquement pour se jouer de moi. Et cet espoir avait payé finalement. Un beau jour il courba l’échine devant moi, demandant humblement d’être sienne au même titre qu’il serait mien. La nouvelle ne plu à tout le monde, mais avec le caractère qu’il avait il s’en fichait bien. Comme il le disait à son entourage, c’était sa vie et son mariage, donc autant qu’il se lie à une compagne qu’il aimait et pas à une créature qui ne voyait que son titre et sa carrure. Mais moi, pauvre créature blanche et colorée, je n’osais même pas lever la tête pour voir le dit entourage si différent de moi. J’avais donc gardé cette tête baissée tout le long de notre avancée pour aller voir ses parents à lui, et par tous les dieux si j’avais pu voir mon courage partir à toutes jambes quand il m’a relevé le museau devant son père. Je pense que tout le monde l’a vu en fait, s’enfuir devant cet étalon noir aux yeux sans pupille. Ce n’était déjà pas ma place, mais là, là c’était juste impossible que je me sente bien et cette trouille devait se lire sur moi vu la mimique qu’il avait fait en me voyant, et elle n’avait fait que grandir à chaque pas qu’il faisait vers moi avant que mes pattes ne manquent de me lâcher littéralement. De peur d’abord, puis de soulagement quand il baissa la tête pour me souhaiter la bienvenue tant au château que dans sa famille.
Cela fait désormais plus de dix ans, mon mari est devenu roi à la suite de son père et moi, pauvre étrangère de ce lieu noir et que je croyais sans vie, je suis depuis lors la reine de cette contrée que je chéris à présent autant que je désirais la fuir à mon arrivée. Nos charmants enfants jouant dans les plaines ténébreuses de Renarhim me rappellent chaque jour la chance que j’ai eue, ne serait-ce que d’avoir croisé mon Prince alors que je ne faisais que vivre ma triste vie, et un jour j’espère qu’eux aussi connaîtront le bonheur que j’ai connu quand leur père m’a demandé de partager sa vie.
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Sitacadox, ton histoire est vraiment belle, on comprend pourquoi ta créature a été choisie pour ce mois ^^
C’est vraiment très bien écrit, et c’est une histoire qui finit bien ! Bravo pour ton texte .