Le Léviathan

 

Les origines du Mythe

Le mythe du Léviathan remonte à assez loin dans le temps, on retrouve les premières traces écrites sur cet animal sous le nom de Yam, «Mer», une divinité du chaos dans la mythologie phénicienne (de-1200 à -300 av.JC). Il est alors le frère et rival du dieu Baal, les deux se livrant un combat pour devenir le roi des dieux. Combat qui se solde dans le récit par la mort de Yam.

On retrouve plus tard un équivalent de ce monstre dans la mythologie grecque sous le nom de Céto, une des filles de Gaïa, décrite comme une baleine géante et qui est la mère de nombreux monstres marins – dont les plus connues sont les Gorgones : Sthéno, Euryale et Méduse. Elle se fera vaincre par le héros Persée lors du sauvetage d’Andromède.

Mais les versions les plus connues du Léviathan nous viennent de la mythologie hébraïque. Le Léviathan y est évoqué à trois reprises, dans trois rôles différents. Dans un premier rôle, il est évoqué comme le grand général des Enfers, le tentateur originel. Il aurait alors séduit Ève sous le nom de Samael et Adam sous le nom de Lilith, entraînant ainsi le premier pêché de l’humanité. Il fait une seconde apparition sous une autre forme dans le livre de Job, il a alors une forte symbolique, le léviathan représentant ici les épreuves physiques et spirituelles, ainsi que les diverses tentations qui assaillent le croyant dans son chemin vers la foi. Mais l’aspect le plus connu du Léviathan est celui de la créature façonnée au cinquième jour par Dieu dans le but d’être servie lors du banquet final, car façonné par Dieu, il est destiné à périr de sa main. Dans cette version du mythe il est accompagné par son compère terrestre tout aussi célèbre : le Béhémoth (souvent représenté comme un taureau rouge immense). Ces deux animaux représentent les forces chaotiques primordiales et animales du monde, que l’Homme ne peut vaincre et que seul Dieu peut juger. Il est à noter que dans certaines œuvres picturales du Moyen-Âge, le Léviathan est représenté avalant des humains : il s’agit en réalité de leurs âmes, la gueule de l’animal symbolisant alors la porte de l’enfer.

Description physique

Le Léviathan est une créature qui a traversé les siècles et dont l’apparence a évolué en conséquence, mais une caractéristique reste dans les récits, le léviathan est une créature marine.

• Dans les mythes Babyloniens, le Léviathan est associé à un crocodile du Nil gigantesque. Les descriptions qui nous sont parvenues ajoutent aussi à cette description d’autres parties animales, tels que des morceaux de dromadaire (pour les bosses), d’hippopotame (pour la mâchoire) et de lion (pour la force et les griffes).
• Le mythe grecque nous dépeins donc le Léviathan comme une monstrueuse baleine, que l’imagerie médiévale a donc garnie par la suite de plusieurs nageoires et d’une mâchoire redoutable.
• Les mythes marins des siècles suivants rapprochent ensuite le Léviathan du Serpent des mers, une créature sinueuse plus longue qu’une baleine, et qui se rapproche du Kraken dans les dégâts qu’il est censé occasionné, à savoir, faire sombrer en mer des navires.
• L’imagerie moderne du Léviathan est un condensé de plusieurs mythes. Il retourne au source du mythe babylonien, mais relie le Léviathan à Tiamat (la mère des dragons), intégrant donc le Léviathan dans la famille des dragons marins. Son aspect reste celui d’un serpent doté de plusieurs nageoires et d’une mâchoire imposante. La taille gigantesque de l’animal est même amplifiée puisque le dos immobile du Léviathan émergeant de l’eau évoque une île. L’aspect biblique de l’animal est mis de côté et retrouve son statut de divinité marine, dont le pouvoir est de créer séismes et raz-de-marée dans son sillage.

Et dans la réalité ?

Tout mythe est basé sur une part de légende et le Léviathan n’y échappe pas. On peut en effet relier deux animaux, l’un étant éteint à l’heure actuelle et l’autre toujours existant, à cette créature mythique.

• Vous pouvez appeler le Léviathan : Livyatan Melvillei. Un cachalot ayant vécu durant le miocène moyen, il y a 9-8 Ma (le miocène est une ère géologique comprise entre 23 Ma et 5Ma). Sa taille pouvait aller jusqu’à 18 mètres, ce qui le classe parmi les plus grand mammifères carnivores marins ayant existé, son concurrent direct en terme de taille était le Mégalodon. Son crâne avait une taille pouvant aller jusqu’à 3 mètres et certaines de ses dents mesuraient jusqu’à 12 cm de diamètre.

Crâne de Livyatan Melvillei reconsitué

• Et sous sa forme de serpent des mers, le Léviathan est alors un animal bien réel. Mais qui n’a rien d’un reptile puisqu’il s’agit d’un poisson : le Régalec. Un poisson encore très mystérieux et méconnu puisqu’il est difficile de l’étudier dans son milieu naturel, les rares spécimens étudiés étant mourant ou déjà morts. Ce poisson peut atteindre une taille de 5 mètres, mais il pourrait aller au delà. Point bonus, le Régalec est aussi nommé… Roi des harengs.

Spécimen échoué de Régalec

Autour du mythe

Le Léviathan est une vraie source d’inspiration : livres, séries, films, jeux vidéos.

Dans les jeux vidéos, le Léviathan est souvent relié à la série des Final fantasy (autant comme boss que comme invocation), il est aussi un célèbre monstre de poche, le pokémon Léviathor !

Dans les films, vous avez pu le voir dans le deuxième volet de Pirates des Caraïbes, mais aussi dans le premier Avengers : Loki envoyant ces monstres géants dans la scène de combat final. On le retrouvera aussi en machine issu de la technologie dans le dessin animé de Disney “Atlantide”.

Sur petit écran, les Léviathan sont un des axes d’une des saisons de la série Supernatural, ils sont alors plus proches des textes bibliques que de la créature mythique.

Et bien entendu, la littérature nous réserve un de ses grands classiques : Moby Dick. Car oui, ce cachalot célèbre par sa taille de 20 mètres est à rapprocher d’un certain cachalot évoqué un peu plus haut ^^.

 

Sources et lien utiles : https://docs.google.com/document/d/1XjOVpx3GSHkRoCjajsYS00i2vP6fuq979WbPzq_DA1s/edit?usp=sharing