Chaque mois, une créature sera mise à l’honneur dans la Gazette parmi celles proposées dans le topic prévu à cet effet. Pour que votre créature soit sélectionnée, il faut qu’elle ai une histoire bien écrite (attention aux petites fautes) et qu’elle soit intéressante, qu’elle nous donne envie de la connaître davantage. Son histoire peut être drôle, émouvante, intrigante, courte ou longue, mais il faut qu’elle nous touche ♥
Habillez votre créature, mettez-la en scène en rapport avec histoire avec un fond et des accessoires.
Si vous aussi vous souhaitez voir l’une de vos créature vedette à l’affiche, proposez-la en commentaire dans le topic du forum intitulé « Gothicat World Gazette – Proposez vos créatures »
Pour ce mois de Novembre, j’ai sélectionné l’histoire de Claire, une magnifique Fleetitwik qui aura eu bien du mal à déployer ses ailes ♥
L’histoire nous est contée par Laucirie ….
Cette histoire est assez longue je vous l’accorde, mais je voulais vraiment la partager avec vous ♥
N’hésitez pas à laisser un petit commentaire à l’auteure 🙂
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21 mars 2014
Je naquis un jour de grand soleil. Ce jour là ma mère me raconta à quel point il était beau et chaud. Alors que je perçais peu à peu ma coquille, la pluie qui s’abattait sur le pays depuis déjà deux bonnes semaines cessa, laissant place à la clarté, c’est pourquoi elle me nomma ainsi, Claire.
21 avril 2014
Me voilà maintenant presque adulte. Nous les oiseaux nous développons de manière plus rapide que les autres créatures D’Aquahana. Aujourd’hui fut un grand jour pour moi, ce fut le jour de mon premier envol. Alors que toute la populace fleetitwiks s’amassait en bas du plus grand arbre de l’île, le stress montait en moi. Et si je n’y arrivais pas? Et si je n’avais pas la force de voler aussi bien que mes congénères? Descendant du phénix nous sommes la fierté de notre communauté. Mes parents étaient tellement déçus lorsque mon plumage commença à pousser! Je n’étais pas de la couleur de nos ancêtres! Mes parents m’ont répétés depuis ce jour là, qu’ils avaient tellement pleuré pour m’avoir que mes couleurs s’en étaient délavées… Au lieu d’être aux couleurs du crépuscule, orange et rouge comme le sont mes ancêtres et mes parents ainsi que tous les fleetitwiks du village, j’étais au plumage clair, rosé et jaune. Et c’est avec ce premier rejet dans le cœur que j’allais devoir faire mon premier vol dans ce ciel bleu. Je regardai alors ce ciel, qui n’avait jamais été gris depuis ma naissance, pris une grande inspiration et sauta les ailes largement déployées. “Ce sera instinctif” “tu es un fleetitwiks de feu, descendant direct des phénix c’est dans tes gènes” qu’on me répétait pour me rassurer. Mais ce jour là, je tomba, et ne m’envola pas.
24 avril 2014
Je me suis réveillée 2jours plus tard dans une petite maison dont je ne connaissais pas l’architecture. Quel était ce lieu fut la première question qui me vint. Puis je repris peu à peu mes esprits. Que c’était-il passé après ma chute?! Je me suis levée et j’ai détaillé les environs. Je n’étais plus chez mon peuple. Chez moi les maisons ressemblent à des nids. Il y a du coton partout ainsi que du branchage. Là, cette pièce était basique, carré, avec une simple fenêtre et une porte en bois. J’étais étendue sur un lit non pas couvert de feuilles ou de duvets, mais de tissu. Seules les autres créatures utilisaient du tissu. A défaut d’avoir des plumes, ils se devaient de se couvrir et de faire leur lit de manières différentes. Ce que je craignais le plus était arrivé donc. Ne sachant pas voler, j’étais la risée de tout mon peuple, ce qui était une erreur de plus. Mon plumage et mon incapacité à prendre mon envol m’avait fait perdre tout ce que je possédais. Nos coutumes sont très claires, si un petit fleetit ne peut pas voler, on doit le laisser à terre jusqu’à ce qu’il parvienne de lui même jusqu’à son nid. C’est ce qui m’était arrivé. Alors que les larmes coulaient le long de mes joues, je remarquai que j’avais été soignée. J’avais un bandage sur mon aile droite. Lorsque je la bougeai je constatai qu’elle me faisait terriblement souffrir. Je laissai échapper un petit gémissement de douleur.
M’ayant certainement entendu gémir et se doutant donc que je sois réveillé, un flamiris entra dans la chambre. Je fus tellement surprise que je faillis encore m’évanouir. Paniquée à l’idée que je perde à nouveau conscience, le flamiris ferma prestement la porte se fondant en excuse assurant qu’elle ne me voudrait aucun mal.
– Ne t’inquiète pas! Je ne te veux aucun mal! C’est moi qui t’ai trouvé agonisant, je me nomme Tigerlou, je suis infirmière! Mais comme je suis en vacance, il m’a fallut te trouver un lieu où te soigner c’est pourquoi tu te trouve dans une chambre de Stoufix et non de flamiris! J’ai du te surprendre, oh comme je suis désolée, désolée, désolée!
– ça va ça va! M’exclamais-je, elle me frustrait bien assez de s’excuser de m’avoir effrayé alors qu’elle m’avait certainement sauvé la vie si je croyais à son discours. Tu peux entrer.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Tigerlou entra en trombe avec bon nombre de petite fiole dans les bras ainsi que du bandage. Bien qu’étant pas mal volumineuse, elle réussit à se faufiler dans la chambre. Seulement, elle devait rester coucher au sol, son derrière ne pouvant pas pénétrer par la petite ouverture. La situation était assez comique, mais par respect pour ma sauveuse, je me retins de pouffer de rire. Tigerlou me changea le bandage à mon aile et me raconta ce qui s’était passé.
– Tu es tombée de l’arbre. Apparemment tu t’es cognée sur un rocher et dévalée la petite pente qu’il y a au pied de cet arbre qui mène tout droit à la rivière. Mais tu as eu de la chance! C’est la sécheresse en ce moment, la rivière n’est pas bien grosse et tu es tombée de la petite falaise qu’a formée la rivière en s’enfonçant dans le sol, et ta chute s’est arrêtée là!
Je n’en croyais pas mes oreilles! Comment je pouvais avoir eu aussi peu de chance! Beaucoup de fleetitwiks qui tombait revenait déjà au bout de quelques heures, et moi j’avais eu la malchance de mal tomber… La seule chance que j’avais eu c’était que Tigerlou passe par là…
24 mai 2014
Les jours se sont passés de la manière la plus banale possible après ma chute. Tigerlou s’occupait de mon aile jusqu’à ce que les os soient enfin réparés. Jours après jour, je me suis attachée à cette flamiris. Elle était d’une très grande générosité, bien que très maladroite. Elle racontait souvent son passé si bien que c’était comme si je la connaissais depuis toujours. De sa naissance à aujourd’hui tout me semblait avoir été abordé. L’écouter parler et me raconter ses périples me faisait oublier mes propres problèmes, soit le fait que je ne savais pas voler.
Dès que mon aile fut enfin guérie, Tigerlou m’avait amené en haut d’une colline, elle voulait être là jusqu’à ce que je puisse rentrer chez moi.
– Ne t’en fait pas pour moi Claire, personne ne m’attend chez moi, je peux prolonger mes vacances !
M’avait-elle assurée, je ne me suis pas posé plus de questions et je fis vraiment tout ce qu’elle me disait. Une fois en haut de cette colline, j’ai pu contempler toute la plaine d’Aquahana et au loin l’arbre où vivait mon peuple. J’eu un pincement au cœur en pensant à ma famille qui ne m’avait pas cherché depuis que je sois tombée. Pourtant j’étais logé à moins de cent mètre du pied de l’arbre…
Tigerlou pencha sa tête à mon niveau et m’invita à monter sur son doigt écailleux, plus haut je partais mieux se serait selon elle. Je me sentais en confiance avec Lou. J’ouvris donc mes ailes sentant le vent caressant mes plumes. Mon cœur s’emplit d’un sentiment qui m’était inconnu et c’est avec ce sentiment que je m’élançai.
Je réussis à planer quelque mètre. Le paysage défilait en dessous de mes serres, mais il se rapprochait aussi de plus en plus. J’étais horrifié, j’allais encore m’écraser. Au loin j’entendais Tigerlou me crier de battre des ailes et de voler, voler aussi haut que mes ailes me le permettraient, mais je ne pouvais pas ! La panique commença à m’envahir. Alors que je pensais que j’allais encore finir alité voir pire, une ombre immense passa au dessus de moi, n’osant pas bouger, je continuai à planer. L’ombre sembla rester au dessus de moi. J’entendais battre des ailes, un bruit sourd et régulier. Délicatement, des doigts griffus m’attrapèrent par mon poitrail arrêtant mon vol. Par reflexe, je fermai mes serres sur cette main qui venait de m’attraper priant pour qu’elle ne me lâche pas. Tout en continuant de voler, Tigerlou me mit à la hauteur de sa tête une fois de plus. Honteuse, je me mis en boule me terrant un peu plus dans le creux de ses doigts. Elle ne dit rien, elle se contentait de me regarder désolée.
– Peut être que si je t’enlevais ce petit foulard qui te tenait en place la base de ton aile tu y arriverais mieux.
Je la regardais dans les yeux. Comment lui dire que ce petit foulard était à mes yeux bien plus qu’un bandage ? Il représentait tout l’amour que je n’avais pas eu dans ma famille et cette amitié improbable entre un fleetitwiks et une flamiris. Je regardai le petit foulard blanc immaculé puis leva la tête vers Tigerlou pour lui répondre que je préférais ne jamais voler que de devoir l’enlever. Il m’avait semblé la voir sourire.
Après ma mésaventure, nous étions retournées dans l’auberge où je vivais depuis un mois. Tigerlou me regarda à nouveau sous toutes les coutures pour voir si je n’avais pas d’autre problème. Je ne dis rien, je savais que je ne pourrais jamais voler, je le sentais au fond de moi. Je répondais de manière laconique le regard dans le vide. J’étais dans le doute, est ce que je voulais vraiment retourner chez moi ? Retourner au près de mon peuple ? J’étais si bien dans le monde d’en bas avec cette flamiris que j’appréciais tant !
1er juin 2014
Peu après cette tentative, je n’ai pas voulu recommencer. Je me refusai intérieurement à vouloir revoler pour retourner auprès de mon peuple. Un soir de la semaine suivante, Tigerlou me proposa alors l’impensable : venir avec elle. Cela faisait déjà presque deux mois qu’elle était ici et elle ne pouvait plus se permettre de rester plus longtemps, la nurserie dont elle était responsable avait besoin d’elle, me voyant en proie au dilemme, elle me demanda ce que je voulais vraiment.
Bien sûr que je voulais aller avec elle ! C’était ma seule amie ! La seule personne qui croyait en moi !
J’hésitais cependant à accepter, mes parents restaient mes parents, ils m’aimaient peu être plus que ce qu’ils le disaient ?
Avant de porter mon choix, je devais les voir, je demandai alors à Tigerlou si elle ne voulait pas m’amener jusqu’à mon nid pour que je puisse parler avec ma mère.
– Les flamiris ne sont pas bien vue dans les branches de ce grand Arbre ma petite Claire, je ne pourrais pas te porter jusqu’aux habitations de ton peuple.
Ne pourrais-je donc jamais revoir ma famille à moins de prendre mon envol ? Le seul moyen de les contacter sans aller directement jusqu’à l’arbre était encore leur écrire une lettre. C’est donc le choix que je fis.
Je n’étais pas douée pour écrire des romans, ma lettre était brève.
« Chère mère et cher père,
Je n’ai toujours pas réussi à voler depuis ce jour tragique où j’ai amené la honte sur la famille. Je vous pris de m’en excuser. Cependant j’aimerais savoir si malgré tout je comptais pour vous, votre soutien me serait certainement d’une grande aide pour passer ce cap, sans ça je pense que je ne pourrais jamais revenir et je partirais alors avec mon amie qui m’a secouru. Pourquoi n’êtes vous pas venus me chercher plusieurs jours après ma chute ?
J’espère avoir une réponse de votre part bientôt.
Je vous aime
Claire »
J’envoyai donc ce message à ma famille, espérant un retour rapide. Pendant ce temps là, Tigerlou préparait son départ. Prévoyante, elle prépara aussi un bagage pour moi, bien que je n’aie aucune affaire, elle réussit à m’en trouver. Elle m’avait pris un livre sur l’art de voler, un livre dont je ne voyais pas pourquoi il en existait un, et elle y rajouta une peluche que j’avais trouvée particulièrement plaisante. Son attention m’emplit de joie, au fond de moi j’espérais que mes parents m’aime encore et me supplie de revenir, mais de voir cette bonté venant de Tigerlou, j’espérais aussi qu’ils me rejettent de toute leur âme pour que je puisse partir sans devoir me retourner.
Les heures passaient et je n’avais toujours pas reçu de réponse. Tigerlou était prête, elle n’attendait que ma réponse pour partir. Alors que je regardais pour la énième fois la cime de cet arbre, de mon ancien foyer, je vis une silhouette flamboyante voler vers nous. Tout en grâce et en souplesse, les plumes volaient au gré du vent. Majestueusement ma mère approchait, elle était seule. Tigerlou qui avait remarqué qu’un Fleet approchait s’était éclipsée pour ne pas être aperçu. Elle ne savait pas d’où venait cette rancœur entre les deux peuples mais elle ne voulait pas que ça joue un quelconque rôle dans mon histoire.
Ma mère se posa doucement près de moi. Je n’osai pas bouger. On se regardait fixement sans se parler. Ma mère avait un regard doux qui exprimait une émotion que je n’arrivais pas à comprendre. Ce fut elle qui rompit le silence en premier. Elle soupira.
– Le peuple ne peut tolérer un fleetitwiks qui ne sait pas voler… ce sont les lois de notre peuple, nos coutumes.
Je m’en doutais déjà mais j’avais un fol espoir que je puisse quand même revenir… Ma mère se mit à pleurer silencieusement en me prenant dans ses bras.
– Je t’aime ma petite claire, tu es le cadeau que les dieux m’ont fait alors que je devais être infertile. Me murmura-t-elle. Personne ne voulait que tu reste parmi nous à cause de ton pelage, je me suis battu pour que tu restes et voilà que tu ne sais pas voler. Ils utilisent ce prétexte pour se débarrasser de toi. Mais je t’aime et tu seras toujours mon trésor. Ils m’ont empêché de venir te voir jusqu’à aujourd’hui. Je t’en pris pardonne moi !
Sa voix me brisait le cœur. Je commençai à pleurer avec elle, la serrant le plus prêt possible de mon cœur. J’entrepris alors de lui raconter ce qui s’était passé et tout ce que j’avais sur le cœur. Elle en vient à me demander pourquoi j’avais toujours ce bandage sur l’aile, je la rectifiais en assurant que c’était devenu plus un porte bonheur, un symbole de mon amitié avec ma sauveuse.
– Qui est-elle cette personne, me demanda-t-elle.
Sachant la vision de mon peuple envers les flamiris j’hésitai à lui dire.
– Claire, je veux que tu sois heureuse maintenant, avec nous tu seras toujours persécutée, part avec ton amie, mais avant j’aimerais la remercier en personne d’avoir fait de toi une si belle jeune fille !
– Tu seras surprise mère, je t’en pris garde l’esprit ouvert, et ne prend pas peur !
J’appelai alors Tigerlou à venir rencontrer ma mère. Timidement, son visage apparut au recoin du mur délabré et en pierre brute de l’auberge. Ma mère se figea instantanément. Tigerlou n’avança pas plus pour ne pas l’effrayer d’avantage.
– Bonjour madame, je suis Docteur Tigerlou, mais je préfère avoir le titre d’infirmière c’est moins prétentieux. Je… C’est moi qui me suis occupée de Claire après sa chute. Et …
– Stop, je ne veux pas en entendre d’avantage, Flamiris ! s’écria alors ma mère folle de rage. Elle s’éloigna prestement de moi. Claire, je ne tolèrerais pas que tu partes avec ce flamiris, continua-t-elle d’un ton écœuré.
– Madame, je suis née il y a de cela 5 lunes, je ne connais rien de ce que mon peuple a pu faire au votre, j’ai grandi dans une famille de Minoushas, ma mère m’ayant abandonné à cause de mes rayures.
Cette déclaration sembla stupéfier ma mère qui resta sans voix. Je ne connaissais moi non plus rien à tout ça, les cours sur l’histoire de notre peuple n’ont lieu qu’après l’épreuve du vol.
– Je ne ferais pas de mal aux fleetitwiks pas plus qu’à une autre espèce quelle qu’elle soit. Je n’ai appris l’animosité qu’il y avait entre nos deux races que lorsque j’ai voulu secourir il y a de cela quelques années un fleetitwiks vivant à Gaïara. Je vous pris madame de me croire, je suis un minoushas dans le corps d’un flamiris.
– Je vous crois… Répondit-elle dans un murmure.
Je regardai ma mère dans les yeux, elle était comme en transe. On racontait que c’était le pouvoir des Fleetitwiks descendant du phénix que de voir dans le cœur des gens, elle devait voir la vérité et la sincérité qui régnait dans le cœur de mon amie. Elle jeta un dernier regard dans ma direction, un regard plein d’amour, puis s’envola. Je la regardais partir alors dans le ciel. Le crépuscule lui donnait encore plus de reflet sur son plumage feu. Au fond de moi je savais que c’était un adieu.
1er Août 2014
Tigerlou m’a amené avec elle jusqu’à ses terres à Gaïara. Pour cela, il nous a fallu traverser la mer de l’estuaire venteux. C’était la première fois que je voyais la mer ! Pour me faire plaisir, Tigerlou se posa sur la plage. Mes petites pattes s’enfoncèrent dans cette matière qui n’était en rien semblable à ce que je connaissais. Devant ma surprise, Tigerlou m’expliqua qu’il s’agissait de sables. Du bout de mes griffes, je grattais cette surface étrange et granuleuse en attrapant des poignés entière de ce sable sans réussir pourtant à en ramasser. C’était fou. Tigerlou s’était couchée contre ce sable chaud le temps que je découvre cette plage. Je sautillais jusqu’à arriver au bord de l’eau qui avançait et reculait en rythme. Curieuse, je m’approchai encore pour essayer de toucher cette eau qui bougeait comme si elle était dotée d’une volonté propre.
Je n’aurais peu être pas du m’approcher autant, aujourd’hui je le sais, mais j’étais bien trop curieuse. Alors que j’entendais Tigerlou m’appeler d’un air paniqué en s’élança vers moi, une vague me surpris et me submergea. Je ne suis pas bien grande comparé a un minoushas. La vague a eu vite fait de m’emporter avec elle. Complètement paniquée, je me débattais en vain. Mon plumage commençait déjà à se gorger d’eau et cette eau salée me brûlait déjà le gosier. Je sentis alors qu’on m’agrippa et qu’on m’extirpa de l’eau. Dans la patte de Tigerlou, je cherchai à récupérer mon souffle alors qu’elle remettait les plumes de ma queue droite. Tout en m’ébouriffant, la flamiris s’envola pour rejoindre la rivière d’eau douce. Une fois sur sa rive et sans crier gare, elle me renversa de l’eau sur mon plumage tout en le caressant. Elle m’expliqua que c’était pour enlever le sel qui pourrait abimer mes plumes, j’aurais tout de même souhaité qu’elle me prévienne !
Une fois qu’elle eut fini de s’assurer que j’allais bien, Tigerlou reprit son envol vers sa demeure sans prendre plus d’escale cette fois de crainte que je ne me blesse à nouveau.
Sa maison était immense ! Composé de multitude de chambre et de pièce. Tigerlou me fit visiter avec fierté cette maison en me montrant une salle de jeu pour enfant, la cuisine, le coin pour la toilette, les diverses chambres pour les diverses espèces vivantes. Je bloquai alors à cette annonce. Qu’était vraiment Tigerlou ? Une infirmière m’avait-elle dit. Avec le sourire, elle m’expliqua qu’elle avait passé beaucoup plus de diplôme que cela mais qu’elle aimait bien ce titre alors elle le gardait. Cela ne répondait pas tellement au fait de l’existence de cette maison ! Tigerlou me proposa alors de vivre ici avec elle, ce qui ne me déplu pas, j’aimais beaucoup ce flamiris.
Tigerlou me garda sur l’épaule sans me donner plus de réponse quant à sa profession. A la porte quelqu’un sonna. Lorsqu’elle l’ouvrit, un vieux minoushas se tenant droit apparu devant nous. Il avait derrière lui une grande caisse semblable à une couveuse. Tigerlou le fit entrer avec le sourire. Visiblement elle le connaissait. Le vieux minoushas fit entrer la caisse il salua Tigerlou refusant la boisson qu’elle lui proposait puis parti comme il était venu. Intriguée, j’attendis de voir ce que Tigerlou allait faire de cette caisse. Mais je dus patienter un peu. La flamiris conduisit la caisse jusqu’à une grande pièce que j’assimilais à une salle de jeu. Elle ouvrit cette sorte de couveuse et posa un à un les œufs qu’elle contenait dans leur propre box conçu pour les garder au chaud de manière douillette. Il y avait un total de vingt œuf !
– Je m’occupe des enfants de ce monde, de la terre et du ciel. Le patriarche m’apporte leurs enfants et je les fais naitre et grandir ici avant de les renvoyer dans leur contrée d’origine. Généralement, ce sont des orphelins qui n’ont plus de parent pour veiller leurs œufs. Chaque mois, j’en reçois une cargaison, mise à part les derniers mois où j’ai pris un peu de repos.
M’expliqua-t-elle avec le sourire. Je n’en revenais tout de même pas ! Je reconnaissais les œufs de minoushas, stoufix, destrinos, lunaris et même flamiris ! Tigerlou était donc celle que ma mère comparait à la nurse des anges, celle qui s’occupe des âmes seules pour les faire grandir et s’épanouir. A ce souvenir, je me rembruni un peu. Je n’avais pas eu de nouvelle de ma mère depuis ce jour là.
20 septembre 2014
Les jours qui suivirent, Tigerlou me construisit un perchoir dans chacune des chambres de la maison pour que je puisse veiller sur les petits une fois qu’ils auraient grandi et qu’ils seraient dans une chambre à eux. Elle demanda aussi à un de ses amis d’agrandir sa maison pour y ajouter deux chambre supplémentaire dont une où du sol au plafond je pourrais me déplacer. Se serait ma chambre m’a-t-elle confirmée. J’étais si heureuse ! J’étais maintenant et officiellement son amie et sa colocataire. Je l’aidais à m’occuper des petits et à les surveiller et en échange elle m’hébergeait.
Un matin, on sonna une fois de plus à la porte. Tigerlou fut un peu surprise, en général on la prévenait avant de venir la voir pour lui demander des soins ou autre. Il n’y avait vraiment que pour les urgences qu’on sonnait à sa porte ou alors chaque premier du mois pour lui apporter les Orphelins. Du haut de mon perchoir, j’attendis que Tigerlou ouvre la porte. La flamiris sembla soulagée de voir qu’il ne s’agissait que d’un coursier. Mais son expression changea vite sur son visage. L’homme lui avait sans doute appris la raison de sa venue et cela ne semblait guère réjouissant. Elle attrapa un papier et referma la porte en le remerciant. Elle tendit alors sa main vers moi pour que je m’y pose.
– Je suis désolée Claire, me dit-elle en me tendant la lettre.
Je commençais à avoir peur d’ouvrir cette lettre lorsque je vis le cachet de notre tribu. J’ouvris la coursive et la lu. Il s’agissait d’un avis de décès accompagnait d’une autre lettre et une plume orange et rouge semblable au plume des fleetitwiks de ma tribu. Les larmes me vinrent aux yeux alors que je voyais sur ce bout de papier le nom de ma mère. Je restai un moment à fixer ce nom sans vraiment y croire. Tigerlou me regardait d’un air désolée et m’amena dans le salon où elle me posa sur le perchoir. J’étais incapable de parler ni de bouger, les larmes coulant silencieusement sur mon visage. Je n’avais pas le courage de lire la lettre qui l’accompagnait.
– La lettre est écrite de la patte de ta mère Claire, souhaites-tu que je te la lise ?
Je fis un petit oui de la tête. J’étais incapable de lire, incapable de lever la tête pour regarder Tigerlou.
« Chère Claire, ton départ fut un soulagement pour la tribu qui n’avait plus à se soucier de ton cas. Ce ne fut pas mon cas, j’ai été anéanti bien plus que ce qu’il ne paraissait le jour de notre dernière rencontre.
Je n’ai jamais cessé de penser à toi et tu seras toujours dans mon cœur comme étant ma seule et unique fille que j’aime tant. Tu es peu être différente physiquement des autres, mais je peux t’assurer que tu auras sans doute un meilleur destin que nous, bien plus grand que nous.
Mon seul regret est de ne plus t’avoir à mes côtés ni même pouvoir te serrer contre moi, et ce chagrin me consume de plus en plus de jour en jour. Je suis beaucoup affaibli et sans doute n’en ai-je plus pour longtemps, je tenais donc à t’offrir une dernière chose avant de partir.
Garde cette plume de feu toujours auprès de toi pour que j’aie l’impression d’être avec toi. Pour toujours. »
S’en était trop pour moi, je pleurais tout en serrant la plume aussi grande que moi contre mon corps. Tigerlou me laissa alors un peu seule pour faire mon deuil. Si seulement j’avais su voler, j’aurais pu rester auprès des miens et ma mère serait encore là avec moi ! La culpabilité m’envahit alors. Durant des semaines entières, je me suis laissée aller, ne mangeant qu’à moitié, passant mes journées sur le perchoir à pleurer. Jusqu’au jour où Tigerlou s’énerve et me hurle dessus. Je ne l’avais jamais vu comme ça, mais on voyait l’inquiétude qu’elle avait pour moi. Dans son regard j’aperçu mon reflet. Mon plumage était devenu encore plus pâle que ce qu’il n’était, plus terne aussi. Les plumes de ma tête s’étaient abîmées. Je n’étais pas franchement bien en effet. Je fis donc un effort pour au moins faire honneur à ce plumage qui rendait ma mère si fière. Je retrouvai peu à peu goût à la vie, chantant à nouveau pour les petits afin qu’ils s’endorment.
C’est ainsi maintenant que je vis, aux côtés de Tigerlou en compagnie de tous ces enfants
Aaah, je suis heureuse de voir que c’est l’histoire Claire qui a été choisie parce que quand je l’ai lue sur le topic où les membres proposent leur créature, j’ai tout de suite accroché ! C’est une merveilleuse histoire ♥ Chapeau à l’auteur ! 🙂
Bravo cette histoire est fantastique !!!!