La créature du mois d’Août 2015 – Céleste

Chaque mois, une créature sera mise à l’honneur dans la Gazette parmi celles proposées dans le topic prévu à cet effet. Pour que votre créature soit sélectionnée, il faut qu’elle ai une histoire bien écrite (attention aux petites fautes) et qu’elle soit intéressante, qu’elle nous donne envie de la connaître davantage. Son histoire peut être drôle, émouvante, intrigante, courte ou longue, mais il faut qu’elle nous touche ♥
Habillez votre créature, mettez-la en scène en rapport avec histoire avec un fond et des accessoires.
Si vous aussi vous souhaitez voir l’une de vos créature vedette à l’affiche, proposez-la en commentaire dans le topic du forum intitulé « Gothicat World Gazette – Proposez vos créatures »

En ce mois d’Août, j’ai choisi la créature de Siderya, qui a proposé son Tohilys nommé Céleste.
Je vous laisse découvrir l’histoire qui l’accompagne ci-dessous :

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Endormie au bord d’un ravin, aucun son ne s’échappe de son corps, hormis le frottement du vent contre ses plumes et le doux soupir qu’elle émet en respirant paisiblement. Elle semble apaisée, calme et heureuse. Elle semble rêver d’amour et d’éternité, de beauté et de perfection… Mais la pauvre n’a aucune seconde de répit. Rien qu’une petite inattention et elle retombe dans la souffrance. La plus horrible des blessures…

 Ce chant si beau, si étrange… Il la tourmente, la torture et la malmène. Il la fait tanguer, chavirer et dirige ses mouvements contre sa volonté comme si elle était un bateau en pleine tempête, incapable de décider de son avenir et d’assurer sa propre destinée. Ce n’est plus elle la maitresse de sa vie, mais ce chant mystérieux qui vient et repart avec autant de régularité que les marées.

 Même les rêves de la pauvre sont empreints de ces vocalises si irréelles. Elle les voit au plus profond de ses songes, ils dansent, l’appellent, avant de disparaître… à jamais. Et ce matin, la preuve ne se fait pas attendre : la belle créature, jusque là profondément, sereinement, endormie au bord d’une falaise, se redresse brusquement, le souffle coupé, la respiration folle et le cœur hystérique. Le Chant ! Le Chant est revenu, entêtant, beau, splendide, harmonieux, mélodieux mais si loin. Si terriblement éloigné, inaccessible, comme la lumière d’une étoile. Elle se tord de douleur et secoue la tête, comme si le mouvement pouvait la rendre sourde en un instant.
Ce n’est pas une douleur physique, mais une douleur de l’âme. Elle est blessée par ce chant. Elle voudrait tant le connaître, savoir d’où il vient, en apprendre les moindres vers. Mais elle sait tellement bien qu’en l’entendant, elle ne ressent que désespoir et panique. Et elle le craint, désormais. Elle vit dans son ombre perpétuelle ! Elle secoue la tête, hurle pour tenter de couvrir la douce harmonie de la chanson, mais rien n’y fait. Seul le vent lointain lui répond, il est le seul témoin de sa souffrance.

 Chante, chante, chante, chante…

 Elle se met à pleurer, cambrant son corps vers les dieux du ciel et implorant leur clémence, demandant pourquoi une pareille malédiction lui a été infligée à elle. Mais pourquoi, pourquoi faut-il qu’un serpent du ciel soit maudit par la musique ? Quelle cruauté est-ce là ?

 Vole, vole, vole, vole…

 Le chant se calme enfin, comme la belle créature. Elle se repose doucement sur le sol, puis ferme les yeux. Son corps est encore pris de spasmes et de convulsions, et de magnifiques larmes de désespoir coulent le long de ses doux yeux bleus comme la rivière.

– “Qui es-tu ?”
Cette voix lui est inconnue, mais semble amicale. Elle lève péniblement la tête et regarde son interlocuteur. C’est un Lunaris. Une jeune femelle aux motifs complexes, mais splendides, doux et colorés, chaleureux. Surement une noble, une Dame, comme on les appelle parfois.
-“Je m’appelle Céleste”, répond-elle avec difficulté et d’une voix brisée.
-“Tu souffres ?”
-“Seulement lorsque j’entends le chant. Sinon je suis comme toi, je ne ressens aucune douleur. Je suis maudite par le ciel, il m’inflige ce chant pour me punir. Il ne veut pas que je sois une descendante des dieux… Je l’entends… C’est si cruel.”
-“Je vois. Vole, vole, vole, vole…”
_-“Co… Comment sais-tu cela ? Qui es-tu Lunaris ? , elle est soudainement prise de panique.

C’est exactement ce que dit le dernier vers de la chanson ! Le même rythme, même tempo… Seule la voix de la Lunaris change.

-“Je m’appelle Stars Align. Je suis reine des Lunaris, donc des chanteurs. Je me dois de connaître chaque chant que le monde cache dans ses profondeurs. Même les dieux ne peuvent rien à ça, c’est tout. Maintenant Céleste, écoute bien. Je vais te guérir de ta maladie, car tu n’ignoreras plus jamais quelles sont les paroles du chant. Quand il reviendra, ces paroles te reviendront aussitôt, claire comme la rivière qui coule dans tes yeux. Lorsque ça arrivera, chante avec lui et tu seras plus puissante que tu ne l’as jamais été !”
-“Je… Je vous écoute… Reine des Lunaris…”

“Mon passé vient de l’au delà
Je n’y était pourtant pas chez-moi
Mon avenir sera cette lande, demain
Mais je n’en connais pas le chemin
Y-a-t-il une seule chose à faire ?
Une seule chose pour me satisfaire ?
Moi je chante, chante, chante, chante…
Je deviendrai poète, je deviendrai musique
Je serai un esprit, je serai symphonie lyrique
Ne me voyez pas comme un mirage, illusion
Je ne suis rien de plus qu’une belle chanson
Je bannirai la peur, j’en ferai le rêve
Et par ma voix, désespoir, je t’enlève
Et maintenant je vole, vole, vole, vole…”

–“C’est… ça… C’est tout à fait elle ! La chanson, la symphonie qui m’obsède ! C’est ça !”
Elle n’en croit pas ses oreilles. Les paroles sont donc si simples que cela ? C’est pour cette mélodie la qu’elle n’a pas fermé l’œil des nuits entières ? Pour cette mélodie la qu’elle s’est crue damnée de si nombreuses années, à ne plus oser entendre le vent dans les feuilles ?
Sur d’elle, elle reprit doucement la mélodie du ciel et de Stars Align.

 -“C’est ça, dit en souriant la Lunaris. Maintenant, va, ma douce. Va et chante, chante, chante, chante… Chante Céleste. »